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Les couleurs de Virginie, par Virginie Tanguay…

Publié le 22 janvier 2013 par Chatquilouche @chatquilouche
Alaskans

Alaskans

   L’essence même de cet expéditionnaire était de vivre simplement.  Il avait une soif insatiable d’aventure et carburait au grand air, toujours prêt à affronter les défis que lui imposait la nature en hiver.  Il s’emballait à la pensée de découvrir des terres qui n’avaient jamais été foulées l’homme.

À la fois éleveur et entraîneur d’une meute de chiens alaskans, Tristan  parcourait chaque année une partie du Nord québécois.  On l’appelait le musher.  Ce nom tire son origine du commandement des conducteurs de traîneaux.  Pour signifier à leurs chiens de se mettre en marche, ils criaient « marche ».  En anglais, cette expression  est devenue mush, d’où musher.  Solidement agrippé à son attelage, il voyait la vie sauvage défiler.  À chaque instant du périple, le musher  vivait des émotions semblables à celles que l’on ressent au début d’une histoire d’amour.  Son cœur palpitait de désir à l’idée de pénétrer les contrées lointaines.

Tristan parlait peu, seulement pour le nécessaire.  Ses compagnons canins et lui se comprenaient et se respectaient.  Son goût de la solitude et son tempérament calme en faisaient un maître-chien idéal.

Un matin, où la neige réverbérait la lumière dans la forêt, un accident survint.  L’attelage dévalait à toute allure la pente d’un sentier, lorsque dans un détour Tristan perdit l’équilibre et fut expulsé hors du traîneau.  Sous la force de l’impact, il se fracassa la tête sur une souche et sombra dans l’inconscience.

À l’instant même, les deux chiens de tête dirigèrent la meute vers le guide qui gisait au sol.  D’instinct, les animaux enveloppèrent l’homme pour le maintenir au chaud.  Les jappements insistants attirèrent l’attention d’un vieil Amérindien qui chassait dans les environs.

Le chasseur fit preuve de compassion.  À son réveil, Tristan se retrouva dans un camp de bois rond, étendu et bordé dans un lit de fortune.  La fille de l’aîné était à ses côtés.  Elle le veillait, l’observait et tentait de deviner la nature de ce bel inconnu.  Assurément, il s’agissait d’un homme courageux et sensible : le comportement de ses chiens ne trompait pas.  Leur maître leur avait témoigné de l’affection.  En retour, les bêtes lui avaient sauvé la vie.

Sur-le-champ, l’amour naquit.  Cette Amérindienne à la peau basanée déployait une chevelure aux couleurs de la nuit.  Sa tunique de cuir  frangée avantageait sa silhouette.  Pleine d’espoir, elle accrocha un capteur de rêves à la fenêtre.  À ce moment précis, un faucon tournoya dans le ciel.  Selon ses croyances, cet oiseau possédait des pouvoirs précieux.  Messager, il enseignait à observer les signes du quotidien et aidait à saisir au vol les occasions favorables.

En ouvrant l’œil, Tristan lui demanda son prénom.  « Chilali », répondit-elle — ce qui signifie Oiseau des Neiges…

Notice biographique de Virginie Tanguay

Les couleurs de Virginie, par Virginie Tanguay…
Virginie Tanguay vit à Roberval, à proximité du lac Saint-Jean.  Elle peint depuis une vingtaine d’années.  Elle est près de la nature, de tout ce qui est vivant et elle est très à l’écoute de ses émotions qu’elle sait nous transmettre par les couleurs et les formes.  Elle a une prédilection pour l’aquarelle qui lui permet d’exprimer la douceur et la transparence, tout en demeurant énergique.  Rendre l’ambiance d’un lieu dans toute sa pureté est son objectif.  Ses œuvre  laissent une grande place à la réflexion.  Les détails sont suggérés.  Son but est de faire rêver l’observateur, de le transporter dans un monde de vivacité et de fraîcheur, et elle l’atteint bien.

Pour ceux qui veulent en voir ou en savoir davantage : son adresse courrielle :  [email protected] et son blogue : virginietanguayaquarelle.space-blogs.com.  Vous pouvez vous procurer des œuvres originales, des reproductions, des œuvres sur commande, des cartes postales.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


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