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L'instinct de mort

Publié le 23 janvier 2013 par Cinephileamateur
L'instinct de mort De : Jacques Mesrine.
Origine : France.
Genre : Autobiographie.
Date de publication : 1977.
Nombre de pages : 472.
Quatrième de couverture : Jacques Mesrine enchaîne cambriolages, braquages, enlèvement et évasions... Il devient "Ennemi public n°1" dans les années 1970. Il est arrêté en 1973. Emprisonné dans les quartiers de haute sécurité (QHS) de la Santé et de Fleury-Mérogis, il rédige son autobiographie - L'instinct de mort - dans laquelle, avant même d'être jugé, il assume l'ensemble de sa "carrière".
Le 8 mai 1978, Mesrine s'évade du QHS de la prison de la Santé en compagnie de François Besse - une évasion spectaculaire... Il entame une cavale ponctuée de braquages. L'un de ses objectifs est aussi, par ses actions, de lutter pour la suppression des QHS.
Le 2 novembre 1979, Mesrine "le Grand" comme l'ont surnommé les membres de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), est tué par l'antigang, au volant de sa BMW, porte de Clignancourt à Paris. Depuis cette mort, Jacques Mesrine est considéré comme une légende dans notre pays, et une idole chez les jeunes...
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A la sortie en salles du dyptique sur Jacques Mesrine avec Vincent Cassel, je me disais déjà que j'avais envie de lire "L'instinct de mort" de Jacques Mesrine par curiosité. Jusqu'à ce jour, je n'avais jamais franchi le premier pas encore et c'est orphelin de roman à lire, que je me suis donc retrouvé par pur hasard avec cette autobiographie dans les mains.
Autant le dire tout de suite, j'ai dévoré ce livre. Pourtant, je ne suis pas fan du bandit et loin de moi l'idée de vouloir glorifier ses actes mais j'ai trouvé son récit fort passionnant et surtout fort bien écrit. Passionnant parce que sans l'excuser, on arrive vite à comprendre comment Jacques Mesrine est devenu cet ennemi public n°1 qui à fait trembler la France. Alors je me doute que par moment, il à peut être embelli certaines choses et il y à d'autres éléments qu'il à du taire pour diverses raisons mais j'ai trouvé que c'était intéressant de voir le chemin qu'il l'avait conduit jusqu'en prison et pourquoi cette dernière, malgré ses répressions ne pouvait rien faire pour le changer.
Le fait qu'il assume aussi les actes qu'il décrit et quelques choses que j'ai beaucoup aimé. Là encore, je ne les cautionne pas pour autant mais c'est quelque chose que j'ai toujours trouvé intéréssant de savoir pourquoi certaines personnes agissent comme il le font. Véritable travail de psychanalyse sur lui même, Jacques Mesrine tente d'expliquer sa vision des choses et à travers celle ci, il porte aussi un regard sur la société de l'époque qui nous amène à réfléchir. Il y à d'ailleurs certaines de ses pensées sur la société et sur la prison qui me font dire qu'il tapait là où ça faisait mal car force est de constater que c'est toujours d'actualité. Les problèmes qu'il évoque dans son livre, on en entends encore parler de nos jours.
A côtés de tout ça, il nous dresse aussi un portrait de lui même bien construit. Il reconnait ses défauts, à conscience notamment de son comportement vis à vis des femmes et nous explique sa vision de l'amitié et de la famille. Dans ses écrits, il semble sincère en tout cas et c'est peut être pour ça aussi que j'ai parfois eu un sentiment de malaise lors de ma lecture. En effet, plus j'avançais dans le livre et plus j'éprouvais une certaine sympathie pour l'homme. Pourtant (et ça n'engage que moi), je m'interdis de vouloir glorifier un gangster même si pour lui ses valeurs et sa cause étaient parfois juste, mais malgré le dégoût de certains de ses actes, je n'arrivais pas à le trouver antipathique.
Du coup, j'étais vraiment captivé au fil de ma lecture et je m'imaginais parfaitement les différentes scènes qu'il nous raconte. Certaines sont ainsi très dur et parfois, elles semblent si irréelles, si impossible, que je peux comprendre qu'on ai décidé d'en faire un film sur sa vie tant ce qu'il raconte à une grande puissance cinématographique. C'est parfois si énorme, qu'on à d'ailleurs l'impression que ce qu'il nous raconte sors des films de sa jeunesse et pourtant l'Histoire nous apprends que les faits sont bel et bien là en général.
J'ai beaucoup apprécié le style d'écriture. On est loin du caractère pompeux que peut avoir parfois une autobiographie. C'est brut, direct et en même temps, certains passages révèlent une poésie assez surprenante que l'on ne s’attend pas à retrouver chez ce genre de personnages. C'est là aussi que je me dis qu'il à parfois accentuer un peu le trait pour se donner le beau rôle mais ça n'en reste pas moins très agréable à lire et surtout très facile. J'avais l'impression d'avoir dans les mains un bon polar parfaitement maitrisé qui en devenait encore plus fort justement quand je me rappelais que c'était avant tout une autobiographie.
Après, il y à aussi une époque qui décrit qui donne un certain charme à son récit. Une époque où les gangsters n'étaient pas tout à fait les même que ceux d'aujourd'hui (j'ai d'ailleurs l'impression qu'il est maintenant plus dur de glorifier de nos jours un gangsters même si je me trompe peut être). Il y avait un certain "code d'honneur" entre eux qui là encore apporte une dimension cinématographique je trouve et vers la fin de son autobiographie, lors de son emprisonnement, je trouve que Jacques Mesrine à bien su montrer l'évolution en prison des gangsters qui n'ont plus le même statut et la même carrure que ceux du passé.
Encore une fois, je ne cherche pas à le glorifier mais j'ai trouvé que cet aspect était assez intéréssant aussi. Après, ça reste avant tout un criminel et il à beau assumé ses actes et tenté de les justifier, c'est un criminel. Ce qu'il dénonce dans les prisons est peut être juste (c'est un sujet que je connais très mal et dont je ne tiens d'ailleurs pas à débattre) mais il ne propose pas non plus de solutions concrètes. En même temps, en tant que gangsters, les solutions venant de lui n'auraient sans doute pas été objectives surtout que tous les criminels incarcérés n'ont pas les mêmes convictions que lui dans la vie.
Pour résumé, "L'instinct de mort" de Jacques Mesrine est un livre passionnant que je recommande. Il soulève de vrais questions sur le monde carcéral qui sont encore d'actualité je pense et permet aussi de mieux comprendre certains des actes de son auteur qui, si il se donne parfois la part belle, assume quand même la plupart de ses crimes. Moi qui ai beaucoup aimé le dyptique de Jean François Richet, cette autobiographie s'avère être à mes yeux un complément vraiment très intéréssant et surtout très bien écris qui se lit extrêmement facilement. Une lecture que je ne regrette pas en tout cas même si à titre personnel, il y à des débats qu'il ouvre auquel je préfère ne pas participer (même si je possède mon propre avis sur la question) ne m'y sentant pas à ma place. Un livre à découvrir;
Ce que j'ai aimé :
  • Écrit par Jacques Mesrine lui même, on en apprends plus sur lui au delà de l'image qu'il véhiculait
  • C'est parfois si énorme que ça à une dimension cinématographique tant ça semble irréel
  • Ça se lit vraiment très facilement
  • Ça pose des questions assez intéressantes sur le monde carcéral et sur notre société

Ce que j'ai moins aimé :
  • Un sentiment de malaise parfois lorsqu'on le trouve sympathique mais qu'on garde conscience qu'il était avant tout un criminel
  • De bonnes questions posés mais pas forcément toujours de réponses

L'instinct de mort


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