Liquidation judiciaire d’Inventaire–Invention. J’ai déjà vécu
cela avec d’autres éditeurs. Mais c’est toujours une souffrance de voir celui
qui avait fait confiance au livre se retrouver à terre. La fin d’une maison
d’édition est une blessure pour l’éditeur, ses auteurs, ses lecteurs. Patrick a
fait un vrai travail de défrichage sur le terrain web/papier, quand très peu de
gens y croyaient . Écœurante bêtise.
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Magie d’un titre comme celui de du Bouchet : désaccordée comme par de la neige. Rien à comprendre sinon ce
fouillis de sens ouvert par quelques mots. Cela se met à clignoter, à se
connecter de partout pour tenter d’arriver à une ligne claire. Mais non. La
rêverie continue de tourner en cercles au-dessus, autour, sans se poser, sans figer,
sans durcir du sens.
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Du train, entre Tours et Bourges, j’ai compté quatre « Café de la
gare ».
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Vérifier une fois encore que plus d’agitation ne donne pas plus de poèmes.
Pourtant, il y a une vraie tension avec ces déplacements depuis un mois. Mais
elle ne fait résonner que les cordes aigües du corps, pas les basses,
profondes. Peut-être, après coup, lorsque tout sera descendu aux oubliettes des
jours y aura-t-il comme un sursaut de fatigue, une pression interne à partir de
ce méli-mélo de temps. Je ne sais pas.
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Quand je vois un travail qui ressemble à ce que je fabrique, je suis gêné.
Difficile de reprocher à l’autre d’être proche… Et pourtant, c’est bien ce
qu’il faudrait faire.
Je ne veux pas de disciples, mais des gens qui vont leurs chemins. Cela me
rappelle cette fascination/rupture avec la poésie d’André du Bouchet. Et plus
forte est la rupture, mieux c’est. Il faut quitter une œuvre, surtout si elle
est majeure. Il faut commencer.
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Beau livre donné par Valérie : Objection,
chez Dana, peint par Anne Slacik. À Bordeaux, on va se retrouver dans le même
hôtel alors qu’elle ne vient pas pour les Tafurs. Bonne coïncidence ; avec
un peu de chance, on pourra dîner ensemble le vendredi soir. Microcosme
poétique qui favorise les retrouvailles, l’entrecroisement des vies éparses.
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Le prunus en fleurs fait de la lumière à lui tout seul.
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Art du peu. Volonté de radicaliser, non. C’est simplement que je vis dans le
peu, donc je travaille le peu. Assez de poésie bling-bling, le politique s’en
charge.
Accepter d’avancer avec des mots de rien, de tous les jours. En finir avec
cette poésie hautaine qui m’énerve, autant lorsqu’elle se veut retour à une
langue pure, classique, soutenue, que lorsqu’elle se veut à la pointe de
l’expérimentation savante.
Il ne s’agit pas de revenir au silex pour allumer une gauloise, mais à
l’allumette, au Zippo, bref aux mots sur une page sans seuil.
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L’inconvénient d’une notice explicative pour la poétique choisie tient à ce que
le lecteur ne lit plus ; il corrige la copie, voit si les contraintes
annoncées sont respectées. Ce type de lecture m’ennuie vite ; je veux bien
mettre 20/20 au livre, et cesser de m’user les yeux.
épisodes 1, 2,
3,
4,
5,
6,
7,
suite vendredi 25 janvier 2013