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[Critique] LE DERNIER REMPART

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] LE DERNIER REMPART

Titre original : The Last Stand

Note:

★
★
★
★
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Kim Jee-woon
Distribution : Arnold Schwarzenegger, Forest Whitaker, Eduardo Noriega, Johnny Knoxville, Jaimie Alexander, Peter Stormare, Rodrigo Santoro, Genesis Rodriguez, Luis Guzman, Zach Gilford, Mark Sivertsen, Kristen Rakes, Sonny Landham, Harry Dean Stanton…
Genre : Action/Thriller
Date de sortie : 23 janvier 2013

Le Pitch :
Alors qu’il est transféré dans le couloir de la mort, le redoutable chef d’un grand cartel de la drogue parvient à s’évader. Lourdement armé et accompagné d’une véritable escouade, il se dirige droit vers le Mexique. Mais avant la frontière, se trouve Sommerton, une paisible bourgade sans histoire et son Shérif, Ray Owens, un ancien de la brigade des stups de Los Angeles. Owens qui n’est pas du tout disposé à laisser passer le caïd sans se battre…

La Critique :
Quel plaisir de retrouver Arnold Schwarzenegger dans un premier rôle. Imaginez un peu ! Ce n’était pas arrivé depuis 2003 et Terminator 3. De longues années qui ont vu Schwarzie effectuer ses deux mandats de Gouverneur de Californie et apparaître brièvement dans divers films dont Expendables. Un retour attendu par les fans donc, précédé par la mise en bouche musclée que fut le deuxième volet d’Expendables, sorti l’été dernier. Aujourd’hui, Arnold est seul en tête d’affiche. Dominant un long-métrage au titre plus que prometteur et une distribution des plus internationales (un réalisateur coréen, des comédiens venus du monde entier…), Schwarzie réussit son come-back avec une fougue et un panache qui ravivent les grandes heures d’une carrière passée sous le signe de la démesure « testostéronée ». Et si pour l’instant, Le Dernier Rempart se vautre malheureusement au box-office américain, les amateurs purs et durs en auront pour leur argent et avec un profil pareil, il y a fort à parier que le film cartonnera plutôt en vidéo, dans quelques mois.

Compte tenu des attentes qu’il a suscité, mais aussi et surtout de la nature même du long-métrage -un film d’action old school, bâti autour d’une star du genre, mâtiné d’un humour à base de répliques qui tuent- Le Dernier Rempart est une vraie réussite. Un trip en forme de retour aux fondamentaux destiné aux amoureux du genre et aux fans du Chêne Autrichien. Les autres peuvent d’ores et déjà passer leur chemin. Pour revenir dans la course, Arnold a choisi un projet très simple. Un film, qui fut un temps destiné à Liam Neeson, qui renoue avec les problématiques on ne plus basiques sur lesquelles repose une grande majorité de ses films. L’acteur revient par la grande porte qu’il défonce comme un bourrin, ne fait pas dans la dentelle et se montre généreux. Sa performance se plaçant quant à elle dans la lignée de ses précédentes. Ce qui ne pose aucun problème car Schwarzenegger n’a jamais nourri l’ambition de s’imposer tel un acteur de composition en recherche perpétuelle de défis. En bref, Arnold n’est pas Daniel Day-Lewis. Il n’incarnera jamais Lincoln, mais d’un côté, il y a peu de chances que l’on voit un jour Day-Lewis coller un pruneau entre les deux yeux d’un type avant de le propulser du haut d’un toit. Il faut savoir pourquoi on paye sa place de ciné et ce qu’on désire trouver dans ce genre de film.
Et dans son genre, Le Dernier Rempart ne cherche pas à péter plus haut que son cul. Jamais.

D’un côté, nous avons un réalisateur virtuose coréen, responsable du récent J’ai rencontré le diable ou encore Le Bon, la Brute et le Cinglé. De l’autre, se trouve Arnold, une star des 80′s et des 90′s, bien décidé à rappeler à son public qu’il n’est pas prêt de souscrire à la carte vermeil. La rencontre est aussi improbable que propice à un résultat jubilatoire.
Et c’est précisément ce qui se passe à l’écran : on jubile. Devant une œuvre burinée, au beau caractère trempé, mise en boite avec style par un type à priori pas taillé pour le poste, qui arrive pourtant à imprimer de sa patte les scènes clés du récit. Ainsi, la poursuite en bagnole dans le champs de maïs, la superbe baston finale, et l’assaut en plein centre-ville sont autant de morceaux de bravoure emballés avec soin et panache. Le jeu d’Arnold a beau apparaitre un peu rouillé à certains moments, ce dernier s’en sort aussi avec les honneurs. Le scénario tient compte de son âge et ce que le comédien perd en rapidité et en souplesse, il le gagne en rudesse et en brutalité. N’hésitant pas à aller au corps à corps, Ray Owens, le personnage de Schwarzie, fait un rempart idéal face à la menace qui pèse sur cette ville aux allures d’O.K. Coral. Sans tenter ne serait-ce qu’un fois de jouer au jeune premier, ni au premier degré d’ailleurs.

Western moderne brutalement efficace, Le Dernier Rempart n’est bien sûr pas dénué de fausses notes, qui n’entachent en rien le plaisir. Le jeu d’Arnold manque un poil de spontanéité (le résultat de toutes ces années passées loin des plateaux de tournage), certaines vannes tombent à l’eau (mais d’autres sont parfaites) et le récit accuse un ou deux ratés. On pourrait aussi noter le manque d’originalité de l’entreprise, mais en l’occurrence c’est plutôt une bonne chose. Contrairement à beaucoup de films qui, tout en se reposant sur une intrigue simple, se perdent en ramifications, pour au final sonner faux, Le Dernier Rempart tient bon jusqu’au bout sans s’égarer.
Difficile de ne pas saluer également un casting de haute volée qui réunit quelques excellents seconds couteaux, parmi lesquels le salopard parfait Peter Stormare, le « finalement-pas-si-gonflant-et-même-plutôt-drôle » Johnny Knoxville, ou encore le truculent Luis Guzman. Eduardo Noriega quant à lui, fait un méchant très crédible, même si il passe le plus clair de son temps dans sa bagnole en compagnie de la bombe atomique Genesis Rodriguez, il est vrai un peu trop effacée. La différence entre son gabarit et celui d’Arnold n’affecte en rien la crédibilité de leur affrontement et Forest Whitaker, avec son talent polymorphe tranquille, se glisse avec aisance dans un rôle balisé du mec largué qui n’a pas d’autre choix que de confier les rennes à un héros providentiel (et vieillissant) que beaucoup sous-estiment.

Tout va bien sous le soleil. Cette critique est celle d’un fan. Un fan qui a pris son pied à la séance du matin et qui en redemande, car dans son genre, Le Dernier Rempart n’a pas à rougir face  à la concurrence. Il tient ses promesses, ne se prétend jamais meilleur ou même égal à True Lies, Predator ou n’importe quel autre chef-d’œuvre de la filmographie de Schwarzie, assume ses défauts et envoie du lourd. Et au fond, c’est tout ce qu’on lui demandait non ?

@ Gilles Rolland

À l’occasion de la sortie du Dernier Rempart, ne manquez pas notre dossier sur Arnold Schwarzenegger ! 

[Critique] LE DERNIER REMPART

Crédits photos : Metropolitan FilmExport


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