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Kim Jee-Woon en 5 films

Publié le 24 janvier 2013 par Unionstreet

South Korean director Jee-Woon poses during a photoshoot in front of Zurriola beach to promote

Vous l’aurez remarqué, chez Union Street, on aime le cinéma coréen. On l’aime tellement qu’on lui dédie encore un article. Cette fois, centré sur Kim Jee-Woon  qui est à l’affiche avec « Le Dernier Rempart » (on le rappelle, sa première réalisation hollywoodienne couplée au retour de Schwarzie). L’occasion pour nous, de revenir sur sa carrière, qui pèse déjà son poids en or massif, le tout en 5 films. Réalisateur de génie, virtuose de l’image et de la générosité du tout. Il donne, beaucoup, parfois un peu trop, mais c’est aussi pour ça qu’on l’aime.

Kim Jee-Woon en 5 films

The Foul King, 2000
Son deuxième long-métrage “non confidentiel”, où Kim nous dévoile la vie et les rêves de Dae-Ho (remarquablement interprété par Song Kang-Ho, toujours très juste dans ses émotions et cette façon qu’il a de rendre chacun de ses personnages diaboliquement attachants), un employé de bureau, légèrement looser, qui plaque tout pour devenir professionnel de catch (pensez Rey Mysterio).

Sous cette comédie, se cache plusieurs niveaux de lectures, comme à son habitude, Kim Jee-Woon en profite pour glisser quelques réflexions sur la société coréenne et la place de chacun. On retrouve déjà, son sens de la mise en scène affûté et son dynamisme dans le rythme de l’action.

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2 Soeurs, 2003
Deux soeurs, à leur sortie d’un hôpital psychiatrique, se voient confrontés à leur belle-mère oppressante et à un fantôme qui semble hanter leur nouveau domicile.

Un drame horrifique des plus poignants où les traumatismes pleuvent. Une certaine maîtrise de la peur par l’image et le son, une photographie à tomber (une caractéristique du maître) et des soirées d’insomnies imposées. Un scénario ficelé comme un rôti, le tout savamment hanté par ses acteurs oscillants entre le démoniaque et l’angélique innocence.

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A Bittersweet Life, 2005
Un homme de main se voit expulser de son gang et laissé pour mort après avoir désobéi à son chef. Vengeance, le seul mot subsistant dans son esprit.

A l’image de “Old Boy”, c’est ici une vengeance pure et dure qui s’abat sur le gang. Sun-Woo, se lance dans un assaut frontal et violent à grands renforts d’armes d’urgences. La violence est criante de beauté, chorégraphiée et loin d’être répugnante (comme Kim Jee-Woon a pu le faire dans “J’ai Rencontré le Diable”, par exemple). Et sous toutes ces effusions de sang se cache une histoire d’amour, vecteur et cause de ces maux.

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Le Bon, la Brute et le Cinglé, 2008
Un autre ovni dans la carrière de Kim Jee-Woon, cette fresque mandchourienne pour laquelle “déjantée” serait un euphémisme. Placée dans les années 30, on y suit le Cinglé, détenteur d’une carte menant à un fabuleux trésor, la Brute, qui veut à tout prix la récupérer et le Bon qui recherche le Cinglé pour empocher la prime offerte pour sa capture.

Un savant mélange d’action explosive, d’humour bien dosé et de scènes bourrées d’idées et démonstratives de l’ingéniosité de la mise en scène de Kim. Des plans à couper le souffle, une caméra nerveuse et des prises de vues de dos, montrant certaines séquences du film sous un angle à la 3ème personne des plus efficaces.

Clairement un hommage aux westerns spaghettis, à la sauce coréenne. On y retrouve ses acteurs fétiches Song Kang-Ho (« Foul King ») et Lee Byung-Hun (« A Bittersweet Life ») ainsi que le très calme Jung Woo-Sung. Tous réunis pour une relation d’action triangulaire.

Si le film démarre très fort, les quelques longueurs sur les derniers segments ternissent légèrement l’avis final. Il n’en reste pas moins une pièce maîtresse de l’édifice Jee-Woon dont on ne se lasse pas de l’inventivité.

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I Saw The Devil

J’ai Rencontré le Diable, 2011
Le film de vigilante poussé à son paroxysme. Un serial-killer des plus sadiques s’en prend à la femme d’un agent secret bien décidé à se venger. Au lieu de lui rendre la monnaie de sa pièce, il le laisse vivre dans le but de le pourchasser et le torturer dans une spirale de sadisme sans fin.

Sans aucun doute le film le plus violent de Kim Jee-Woon, à tel point que la majorité des scènes nécessitent un anti-vomitif (pour les plus sensibles) avant visionnage. L’action est virulente et brutale, c’est une histoire de passion pour la vengeance violente, de sadisme et de torture ingénieuses. L’extrême est ici démontré avec un oeil rivé sur le gore et la surenchère. Rien n’est gratuit, mais la pitié n’est pas de rigueur.

A chasser un monstre, en devient-on un ? Lee Byung-Hun (l’agent secret) n’abandonne jamais son humanité mais se laisse entraîner dans une folie, le faisant flirter avec les limites de la monstruosité, sans jamais y céder. Le film nous tient en haleine jusqu’au bout, chaque séquence de violences crues étant attendues au tournant, à quelle sauce sera cuisiné Choi Min-Sik (le serial-killer) et quel sera le prochain palier franchi.

Quel est le prix à payer pour exercer sa vengeance ? Jouissance.

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