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ATOM[KA] – Peut-on jouer avec la mort ?

Par La Blogosphère De Mathilde @La_blogOsphere

ATOM[KA]

Le nouvel opus de Franck THILLIEZ

Franck ThilliezJe vous présente aujourd’hui le thriller que je viens de terminer. Il s’agit d’ATOM[KA], le dernier opus de Franck Thilliez, publié aux éditions « Fleuve Noir« , spécialiste du polar.

Avant que l’on me contacte pour me proposer la lecture de ce roman, je ne connaissais absolument pas cet auteur. Je discute ainsi de ce nouveau livre autour de moi, qui a fait de moi une totale inculte dans le monde des fanatiques des polars en tous genres. Voici les 4 premiers commentaires que j’ai eu avant même de commencer le livre :

  1. « Attend, tu connais pas Franck Thilliez ? Je suis trop fan ! J’ai lu tous ses bouquins, dès qu’il sort un nouveau bouquin je vais l’acheter direct ! Il est trop bien son dernier »…
  2. « J’A.D.O.R.E cet écrivain, c’est trop bien ce qu’il écrit ! J’ai quasiment tout lu de lui »…
  3. « Génial, quand est-ce que tu vas le recevoir, tu pourras me le prêter ? J’aime bien cet auteur »…
  4. « Biensur que je connais, il est super connu dans le roman policier comme Maxime Chattam, je pense que tu vas aimer. T’oublie pas de me le passer quand tu l’auras fini !

C’est ainsi que je me suis lancée dans la lecture de ce livre à la couverture mystérieuse et de ces 600 pages !

Une fois terminé, mon avis était mitigé, j’ai aimé… Mais ! Personnellement, l’auteur ne m’a pas plongée dans un grand suspens. J’ai ressenti quelques longueurs sur certaines pages. Le déroulement du polar ressemble à tous les polars que j’ai pu lire jusqu’ici : deux flics, l’équipe de recherche scientifique, le capitaine, les gentils, les méchants et une fin que j’ai jugé « trop facile »…

L’écrivain a fait le choix de mener deux enquêtes très différentes dans un même roman. La première enquête tourne autour d’un sujet scientifique dont les deux équipiers vont partir à la recherche d’un tueur. Classique me diriez-vous ? Mais pas quand celui-ci est un chercheur obsédé par l’hypothermie et travaillant sur des cobayes humains vivants et surtout radioactifs !

L’enquête secondaire, quant à elle, concerne une affaire personnelle d’un des deux équipiers et ne donne aucune complémentarité à l’enquête principale. N’ayant pas lu les précédents romans de Franck Thilliez, je ne connaissais pas le passé des personnages principaux : le lieutenant Lucie Henebelle et le commissaire Franck Sharko. Tout au long de la lecture, je comprends qu’ils sont en couple, qu’ils essaient de faire un enfant ensemble et que chacun traîne des terribles souffrances… Des souffrances qui les suivent tout au long de leur vie et qui se réveillent lorsqu’un fou furieux décide de s’acharner sur eux.

Alors que Sharko essaie de son côté de trouver ce fou furieux, il va tenter d’avancer avec sa coéquipière sur cette enquête scientifique terrifiant, en lien étroit avec la catastrophe de Tchernobyl qui a eu lieu 26 ans auparavant. Croisant les différentes informations et les résultats des études effectuées sur la radioactivité, ils découvrent qu’un ancien moine et un apprenti sorcier se seraient associés pour aboutir à une recherche scientifique révolutionnaire. Cependant, pour arriver à leur fin, ils n’hésiteront pas à faire du trafic d’humains et notamment d’enfants Ukrainiens, les plus touchés par la radioactivité. La recherche consiste à injecter des particules radioactives dans le corps humain et de cryogéniser celui-ci pour le réveiller quelques années plus tard sans aucune trace de radioactivité…

Tout ceci me laisse perplexe… Même si les procédés chimiques et les nombreuses recherches en lien avec la radioactivité me paraissent un peu tirés par les cheveux, je ressens tout de même que Franck Thilliez maîtrise son sujet. Il est très documenté sur la catastrophe de Tchernobyl ainsi que sur les effets qu’ont eu la radioactivité, non seulement sur l’homme, mais sur l’environnement. Il décrit avec brio le paysage autour de Tchernobyl, tellement que l’on imagine assez bien le lieu et l’atmosphère qu’il s’en dégage. On imagine assez bien ces populations pauvres vivants dans des zones encore radioactives. Cependant,  Franck Thilliez omet volontairement ou pas de décrire que 26 ans après la catastrophe, des enfants naissent encore avec de nombreuses malformations inopérables et ne permettent pas à l’enfant de grandir normalement ou de vivre. Il est d’autant plus terrifiant de se dire que tous les pays qui possèdent l’atome n’ont pas retenu la leçon, tout comme la catastrophe du Japon de 2011, qui de nouveau vient pourrir notre Planète et relance les débats sur le nucléaire. Il nous amène aussi à se poser des questions sur la sécurité des centrales proches de nous. Enfin, un sujet passionnant que Franck Thilliez a su manipuler avec beaucoup de finesse et de force en même temps, tout en intégrant l’économie et les politiques de l’Ukraine et de la Russie.

Malheureusement, le dernier chapitre sur le fou furieux qui poursuit le couple de flics, était pour moi totalement bâclé. Franck Thilliez nous sort un coupable sorti de nul part, un personnage dont Sharko ne va croiser qu’une seule fois tout au long du livre et nous avoue en une page son acharnement contre lui ! Je ne comprends pas pourquoi l’auteur a fini son livre sur cette enquête secondaire, alors que les 80% du livre abordé clairement le nucléaire et la recherche scientifique. Pourquoi n’a t’il pas inversé les deux derniers chapitres et nous laisser, à la fin de l’enquête, sur un goût d’amertume envers la politique Russe ? Un nouveau mystère à la Franck Thilliez certainement !

Sans aucun doute, j’aurais adoré à 100% ce livre si l’auteur s’en était tenu uniquement à l’enquête autour du nucléaire et à cette recherche scientifique révolutionnaire, qui aurait certainement résolu l’affaire des 3 coquillages dans Démolition Man après la cryogénisation de Sylvester Stallone !

Je terminerais par quelques petites erreurs que j’ai relevé dans le livre :

  • Page 93 dans laquelle Sharko en moins de 15 lignes éteins 2 fois la radio sans même la rallumer entre les deux.
  • Page 99, Sharko se frotte le menton, interloqué ! Pour avoir fait un article sur la synergologie, personne ne se frotte le menton pour exprimer qu’il est « interloqué », mais plutôt pour exprimer qu’elle est dans ses pensées, qu’elle réfléchie ou alors qu’elle est perplexe…
  • Page 101, l’auteur écrit   »un crayon de bois ». Pour la petite histoire, lorsque je suis arrivée de ma province et que j’ai demandé « un crayon de bois », on m’a rie au nez me disant qu’à Paris, personne ne dit « un crayon de bois », mais « un crayon à papier ». Alors, pour un roman qui se passe à Paris et dont le personnage principal est Parisien… j’avoue, j’ai esquissé un petit sourire. Enfin, ça n’a rien enlevé à la qualité du livre, je me suis juste demandée si l’écrivain avait fait relire son manuscrit par un parisien ?!

Quoi qu’il en soit, j’ai aimé ce livre à 80% car Franck Thilliez me fait encore réfléchir, même 10 jours après avoir terminé le livre, sur les conséquences du nucléaire. Il fait parti de ces auteurs qui apportent quelque chose de différent à mes lectures et de temps en temps, ce n’est pas désagréable !


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