Après mes longs voyages en Amérique latine et au Japon, retour au bercail ! Car c’est à la peinture française du XXe siècle que je viens de m’atteler.
Gros morceau, me direz-vous. En effet, d’autant que je me suis vite rendu compte qu’en gros jusqu’en 1960, je connaissais la majorité des peintres français importants – de Gauguin à Buffet, en passant par Cézanne, Redon, Léger, Derain, Valladon, Monet, Picabia, Matisse, Arp, Delaunay, de Staël, Hélion, Vieira da Silva, Balthus… Mais qu’ensuite, mes connaissances étaient plus que sommaires, voire extrêmement parcellaires. Du coup, c’est cette période qui m’a pris le plus de temps mais m’a, en même temps, le plus passionné (car j’aime toujours découvrir de nouvelles choses, de nouveaux tableaux, de nouveaux peintres). Et j’en ai rencontré de magnifiques ! Notamment parmi les artistes de la Figuration narrative des années 60 et 70 (mouvement né en réaction à la mainmise de l’abstraction depuis les années 50) : Gilles Aillaud, Gérard Fromanger, Jacques Monory, Bernard Rancillac et Hervé Télémaque – devenue dans les années 80 la Figuration libre, avec Robert Combas ou Rémi Blanchard – et dont Djamel Tatah ou Catherine Lopes-Curval sont aujourd’hui les dignes successeurs.
Ce qui n’a pas empêché l’art abstrait de continuer également avec de beaux artistes comme Jean Gorin, Jacques Busse, Aurélie Nemours, Henri Goetz, Robert Malaval, Jean Leppien, Jean-Pierre Pincemin, Genevève Asse ou le très attachant François Morrelet – sans parler des « stars » comme Buren, Dubuffet ou Soulages (tellement célèbres que l’on ne dit même plus leur prénom, comme pour Cézanne ou Matisse !).
Et puis il y a aussi Balthus, Bernard Cathelin, Jean Jansem, Gérard Garouste et plein plein d’autres…
Allez, je ne vous en dis pas plus… Régalez-vous ! Vous verrez, il y en a vraiment pour tous les goûts.
Voici donc 110 ans de peinture (moderne) française, en 110 peintres et 110 tableaux. Bien évidemment, j’ai dû faire des choix, choix des artistes, choix des tableaux. Donc, même si j’ai essayé de mettre les peintres les plus importants, cette liste reste subjective et est tout autant le reflet de mes goûts qu’une tentative de synthèse d’un siècle (et un peu plus) de peinture hexagonale. Néanmoins, que de joyaux ! « La sieste » de Manguin, le « Nu » de Duchamp, les « Nympheas » de Monet, la « Femme allongée » d’Emilie Charmy, « Arlequin et Pierrot » de Derain, « L’autoportrait » de Valadon, le « Port de Bordeaux » de Lhote, « Configuration » de Arp, la « Chaise de cuisine » d’Estève, la « Partie de cartes » de Balthus (que j’aime ce tableau !), « L’atelier » de Vieira da Silva, « Nice » de Nicolas de Staël, la « Femme aux seins nus » de Buffet, la « Bataille du riz » d’Aillaud, « Le cercle rouge » de Fromanger, « Katsura au printemps » de Cathelin, « L’envol de l’oiseau rouge » de Blanchard, « Le fuite de Loth » de Jansem, « La mouche » de Garouste, « Vincent » de Bard (hommage à la « Paire de chaussures » peinte par Van Gogh en 1885 – comme une manière de boucler la boucle), et tous les autres, Redon, Vallotton, Bonnard, Crotti, Camoin, Atlan, Raysse, Monory, Alechinsky, Dubuffet, Leppien, etc.
A noter : la présence de 13 femmes. Ça n’est pas beaucoup, alors je vais les citer : Jacqueline Marval, Emilie Charmy, Marie Laurencin, Suzanne Valadon, Sonia Delaunay (ukrainienne naturalisée française), Maria Elena Vieira da Silva (portugaise naturalisée en 1956), Huguette Arthur Bertrand, Aurélie Nemours, Françoise Gilot (compagne de Picasso de 1944 à 1953 – elle peignait déjà avant de le rencontrer -, mère de deux de ses enfants, Claude et Paloma, et aujourd’hui citoyenne américaine, elle demeure une figure maîtresse dans le monde de l’art, créant le lien idéal entre l’Ecole de Paris des années quarante et cinquante, et la scène artistique contemporaine des Etats-Unis.), Francine van Hove, Catherine Lopes-Curval, Françoise Nielly et Geneviève Asse.
Allez, cette fois, je me tais.