Je commencerai cet article en soulignant ce que j’attendais de ce recueil de nouvelles venues du bout du monde. L’exotisme, disons-le. Assumons. Le dépaysement et la découverte d’un monde que l’on ne soupçonne pas. Un vrai vent venu d’ailleurs. La mixité ethnique, tribale même était un atout supplémentaire pour que je me fasse une modeste idée de la cohabitation des différents peuples de l’île, les canaques et les caldoches, ainsi que les autres sociétés migrantes. J’attendais surtout de pouvoir avoir, au travers de la fiction, une perception de l’évolution de la Nouvelle Calédonie vers une très grande autonomie derrière laquelle semble se profiler une indépendance.
Mais je n’ai rien eu de tout cela. Cela n’enlève rien à la qualité des nouvelles produites par ces auteurs calédoniens, canaques, caldoches ou métropolitains, toutes assez classiques dans leur forme et le style. Brossant des thèmes assez variés comme le suicide, les conflits entre modernes et traditionnels, le métissage, l’exclusion des lépreux, la question du retour et d’autres sujets un peu plus nombrilistes. On perçoit tout de même entre les lignes qu’il y a une forme de rupture avec des tentatives de reconquête comme le montre le jeune métis de la dernière nouvelle. S’arrêter pour prendre en charge ou plutôt aider une vieille paysanne.
D’une certaine manière, ce que je cherche est dans le non-dit, ce que les textes n’expriment pas. Un silence vaut bien de nombreux discours vides de sens sur des sujets trop douloureux pour une dissertation. J’interprète.
J’aimerai souligner qu’il y a de très beaux portraits, comme celui par exemple de cet homme atteint de lèpre et qui choisit l’exil pour sauvegarder sa famille. Il y a une justesse dans l’analyse de la création mentale et les choix avec une écriture maîtrisée.
Bonnes lecturesNouvelles calédoniennesEditions Vents d'ailleurs, première parution 2012
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble