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Un film tourné à Disney World sans autorisation qui fait controverse

Par Brokenbird @JournalDuGeek

Diffusé lors du Festival de Sundance et réalisé par Randy Moore (36 ans), Escape From Tomorrow est un long métrage filmé sans permission dans les parcs d’attractions et hôtels appartenant à Disney.

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Celui-ci relate le séjour à Walt Disney World d’un père de famille d’âge moyen qui se met soudain à perdre les pédales. Accompagné de sa femme et de ses deux enfants, ils font le tour des attractions et tout se passe merveilleusement bien jusqu’à ce que le père, Jim Walsh (interprété par Roy Abramsohn) reçoive un appel de son patron l’informant qu’il vient d’être licencié. Sans en parler à sa compagne, Jim va alors entrer dans une spirale délirante.

Dans un premier temps, à la vue de deux jeunes filles d’une quinzaine d’années sur lesquels il va, semble-t-il fantasmer, puis face aux automates du parc qu’il va considérer comme des êtres vivants maléfiques, pour finir par faire mine de se tirer dessus avec un fusil factice.


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Clairement à l’antipode du slogan « Where Dreams Come True » de notre ami Mickey Mouse, cette descente aux enfers passe également par une affreuse scène de vomissement où le père finit par être neutralisé à l’aide d’un taser avant d’être transporté dans une salle secrète pour un lavage de cerveau. Notons que cette salle secrète située sous la géosphère Spaceship Earth a été rebaptisée dans le film « le testicule géant ».

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Avec un budget inférieur à 1 million de dollars (hérités des grands-parents du réalisateur) et une équipe d’un peu plus 200 personnes, ceux-ci ont passé une dizaine de jours dans les parcs Walt Disney World à Orlando ainsi que deux semaines à Disneyland à Anaheim à filmer par petites équipes à l’aide d’appareils photo Canon et de petites caméras sans que le personnel n’intervienne.

« Il y a des moments durant le tournage où les équipes Disney ont clairement vu qu’il se passait quelque chose cependant, ils ont dĂť nous prendre pour une bande de fans un peu dingues qui filmait une vidéo YouTube, ce qui arrive régulièrement » affirme le réalisateur.

Présentant plusieurs attractions de l’intérieur, le film semble tester les limites en matière de droits d’auteur et met en exergue les difficultés de contrôle des images auxquelles la firme est désormais confrontée maintenant que les individus disposent d’un, voire même de plusieurs terminaux leur permettant de filmer ou de prendre des photos. Frôlant le voyeurisme, le réalisateur affirme qu’il s’agit d’une nouvelle ère pour le cinéma dans laquelle n’importe qui peut à tout moment faire une prise de vues à l’aide de petites caméras ou de lunettes…

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Craignant la réaction du géant Disney face à son film indépendant, Randy Moore et son équipe se sont exporté en Corée du Sud pour la post-production et comptent sur la toile et les réseaux sociaux pour diffuser le film à une large audience. Décrit comme « une audacieuse tentative d’attaquer littéralement Disney World de l’intérieur » par IndieWire.com et comme un film « follement imaginatif » réalisé par un « visionnaire » selon le directeur de la programmation du festival, Trevor Groth. Randy Moore affirme quant à lui avoir d’incroyables souvenirs d’enfance dans ces parcs et considérer Walt Disney comme un génie. Il aurait dit-t-il, cependant souhaité que « sa vision ne se mue pas en quelque chose d’aussi cadré ».

Déçu par la façon dont l’entreprise a évolué au fil des années, le réalisateur affirme pourtant ne rien avoir contre Disney. Il ajoute en revanche craindre pour son avenir en précisant : « I look at Apple and Steve Jobs and my biggest fear is that something like this will happen there. »

De son côté la firme Disney se refuse à tout commentaire à ce sujet ayant bien conscience qu’une réaction trop vive de leur part assurerait une publicité gratuite et une plus forte audience à Escape From Tomorrow.

Quoi qu’il en soit, retrouvez dans la suite quelques extraits d’Escape From Tomorrow ainsi qu’une interview de l’acteur principal Roy Abramsohn.

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