... Il n'avait plus d'oreilles, le Mylord, il n'avait plus que des yeux. Des yeux qui ne voyaient qu'une chose. Un seul objet. Une main. Une main toute seule. Une main sans corps. Immobile et comme attentive. Une main à l'affût.
L'individu, collé au battant de la porte, à la frontière de la vitre étroite, n'avait pas remarqué la présence, en face de lui, de la plaque de propreté chromée, astiquée, qui réfléchissait, avec juste ce qu'il fallait de flou pour la rendre horrible, cette main aux aguets, cette main sans visage, cette main en attente...
Jojo parlait, suppliait, plaidait, mais le Mylord n'avait plus d'oreilles. Il n'avait plus que des yeux, le Mylord. Pour pleurer. Et des tripes pour sentir sa peur...
Éditions PRESSES DE LA CITÉ