[LIVE REPORT] MO’FO’2013 – Jour 1 (25.01.2013)

Lonesome French Cowboy And The One / MO’FO’2013 © Loïc S (iPhone)

Mr Parvulesco :

« Pour cette première soirée de la 13e édition du Mo’Fo’, il fallait trouver de quoi réchauffer un public transi. La programmation dans la veine originelle du festival, faisant la part belle à Tucson (AZ), était donc toute indiquée. Mais les foules ne se sont pas précipitées à Saint-Ouen.

The George Kaplan Conspiracy inaugurera la scène FO mais je n’en dirais rien faute de les avoir vu. S’enchaînèrent ensuite deux concerts de deux gars tout seul. Le problème des one-man-band, c’est qu’il faut souvent attendre plus d’une minute avant d’entendre un morceau construit par le jeu de superposition des boucles. A force, on se lasse de ce working progress systématique et barbant. Thomas Belhom, french singer d’Arizona, ne dépasse les limites du genre. Pourtant sa maîtrise et sa prose font qu’il y a du Manset chez ce gars et ça ce n’est pas pour me déplaire. Howe Gebl lui est diamétralement opposé. Seul en scène, il se contente des possibilités que lui offre sa voix et et son instrument, sans user de la technologie. Plus convaincant à la guitare qu’au piano, le song-writer de Tucson n’ hésite pas à taper du pied à contre-temps ou à jouer avec les silences. Il est dans la continuité et ne compose pas un sandwich sonore. Il nous sert des morceaux vifs, juste à l’os. Howe Gelb ajourna rapidement un set bancal face à un public assez dissipé, nous laissant un peu sur notre faim.

Dans la salle Mo les mélopées aigrelettes de Ramona Cordova me repoussèrent vers le bar en attendant la prestation d’un autre gars tout seul mais plus un : Lonesone French Cowboy And The One. Federico Pellegrini sanglé d’une guitare rouge et Eric Pifeteau à la batterie n’ont pas peur de jouer fort et déploient avec aisance le répertoire de French Cowboy qui trouve là sa déclinaison la plus aboutie. Les morceaux sont réinterprétés avec une vigueur rock n’roll aux accents new wave. C’est convaincant et impecapable. Un album sortira en avril prochain.

Le regret de cette soirée est d’avoir vu seulement les cinq dernières minutes de Malka Spigel son concert ayant débuté au même moment que Lonesome French Cowboy and the one. Bref cette année, il faudra arriver tôt au Mo’Fo’ car cela ne finit pas tard…

A demain. »

Loïc :

« Après une après-midi passée à arpenter couloirs et loges avec AdBigMilk, afin de faire des portraits photo des artistes, nous assistons à l’arrivée progressive d’un public relativement peu nombreux. Dommage, cette première soirée du Mo’Fo 2013 valait le coup…

Sous les boîtes à rythmes binaires et les nappes de synthés, The George Kaplan Conspiracy fait monter progressivement le volume pour lancer dignement le festival. Les arpégiateurs affolent correctement la pop synthétique proprette du trio. Intéressant.

Thomas Belhom mêle habilement élégance sobre et sens du voyage sonore. Autours d’un son de batterie rugueux à souhait (on pense à Régis Boulard), c’est en solo que le multi-instrumentiste orchestre bandes enregistrées, guitares et percussions, avec un certain sens de l’expérimentation qui ne laisse pas indifférent… Cinématographique et apaisant.

L’americana bluesy de Howe Gelb voyage entre piano-bar et guitare électrique. La voix profonde sert à merveille un minimalisme musical assez poétique. Plutôt charismatique, l’américain semble un peu agacé de quelques problèmes techniques, jusqu’à se faire plutôt distant et détaché. Frustrant.

Ramona Codova présente en toute simplicité guitare-voix une pop aux accents folk. Une invitation à une certaine intimité. Le public est assi et se laisse bercé par la voix est haut perchée du parisien.

Le groupe de Malka Spigel connaît son sujet. Avec une maîtrise impeccable, il tissent une pop aérienne ma tempo relevé, volontiers rock, voire noisy par moment. Captivant.

Plus French Cowboy réduit son staff, plus il explose en intensité. Fait marquant : c’est Gibson SG en main que le Lonesome French Cowboy fait crier les distos. Un gros son qu’on ne lui connaissait pas encore, mais qui relève avec fureur les batteries et rythmiques folles de The One, puisées autant dans les swing que le rock’n'roll, la techno ou autres joyeusetés drum’n'bass ou pop. Lonesome French Cowboy And The One est un duo Jouissif. »