Soyons clairs, je n’ai jamais vécu un début d’année aussi riche en nouveautés. Du retour d’Emancipator, en passant par Bonobo, Toro Y Moi, Foals, Nosaj Thing et j’en passe, c’est un véritable raz-de-marée d’albums forts singuliers qui nous éclabousse le visage, un vrai plaisir (c’est bon pour la peau, parait-il). Parmi eux, une petite perle fort discrète a fait son apparition sur la Toile, celle de Palmbomen. Ca ne vous dit rien ? Et pourtant. Pous les aficionados des compils de Gildas, rappelez-vous plutôt: « Moon Children » était apparu sur Kitsune Maison Compilation 10. Un des meilleurs titre de cette compil’ qui m’a amené par la suite à découvrir un EP du même nom totalement renversant. J’ai d’ailleurs longtemps été surpris du peu de notoriété que possédait le hollandais, par rapport à son potentiel. 2013 est arrivé, le petit teasing de la track « Black Safari » de 2012 a donné naissance à une petite fleur nommée « Night Flight Europa« , et putain quelle jolie fleur.
Jamais un album n’a aussi bien porté son nom, il fait planer. On a l’impression d’être embarqué à bord d’un vol nocturne en direction de l’espace, avec pour capitaine de bord ce cher Kai Hugo. Ses hôtesses ont des voix aiguës, légèrement enfantines, et les instructions nous sont bercés pendant des turbulences de psychédélisme. A l’instar de Moon Children, l’atmosphère de Night Flight Europa est infiniment lourde: on sent le poids des notes, qui, au lieu de nous maintenir au sol, nous envoient dans un cosmos tropical.
Palmbomen (« Palmier » en néerlandais, tu pourras le ressortir à ton prochain dîner nul) est coincé dans une sorte de faille spatio-temporelle; quelque part entre les 70′s et les 80′s, le tout saupoudré d’un peu de 60′s. Une sorte de paradoxe géant mais pourtant parfaitement harmonieux, la recette du Gloubi Boulga en version sonore. On peut passer d’un funk futuriste à une ballade pop dans la même track (Love Me / Chronicle) sans être plus dérouté que ça, l’hypnotisme est tel que ça n’importe plus, des crapauds bleus pourraient se balader à côté de vous que ça vous paraîtrait normal, un vrai voyage.
Bref, cet album est à écouter, au moins pour son caractère expérimental très épuré. Et parce que faire des sons aussi dingues en s’appelant Palmier, c’est quand même putain de classe.
Et en bonus: Myself, issue du premier EP