Au début de l'été 1956, le jeune Colin Clark devient troisième assistant sur le plateau du tournage Le Prince et la Danseuse. Il y rencontre le célèbre Laurence Olivier et surtout l'extraordinaire Marilyn Monroe, tout juste mariée au dramaturge Arthur Miller. Sur le plateau, elle apparaît dans toute sa fragilité et Colin, qui semble la comprendre mieux que personne, passe à ses côtés une semaine merveilleuse.
Ce film me laisse absolument perplexe. Le choix de situer l'action pendant l'été 1956 est très pertinent; il ne s'agit pas de faire un bête biopic sur la vie et la mort d'un mythe du cinéma mais de montrer ses failles tout autant que son talent à travers le tournage d'un film.
Michelle Williams fait une Marilyn très crédible, bien qu'engoncée dans des prothèses de fesses énormissimes, à la limite de la caricature. Elle a su capter quelques unes de ses mimiques mais je l'ai plus sentie dans la pose que dans le jeu. Peut-être aurait-il fallu qu'elle s'écarte un peu plus de son illustre modèle pour paraître plus vivante. Parce qu'au final, ce n'est pas elle qui est éblouissante et avouez que c'est problématique pour un film titré My week with Marilyn. Celui qui lui vole la vedette, c'est Kenneth Branagh. Le Laurence Olivier metteur en scène subit les caprices de la star tandis que le Laurence Olivier acteur admire profondément ce que dégage Marilyn et Kenneth Branagh est tout simplement parfait, tantôt colérique, tantôt poétique. Rien que l'écouter parler est divin; il donne à son personnage de la prestance alors que Marilyn, en proie à ses démons, perd toute magie.
Colin Clark, incarné par un Eddie Redmayne tout à fait charmant, plein de vie et souriant, ce qui nous change de ses précédents rôles. J'ai beaucoup aimé les seconds rôles comme le jaloux Milton Greene joué par Dominic Cooper et la très drôle lady Sibyl Thorndike jouée par Judi Dench.
Ma perplexité vient du fait que c'est un film bancal qui ne réussit pas à fixer l'attention du spectateur de façon durable, notamment à cause de l'image qu'il donne de Marilyn Monroe. Moi qui ne la connais pas outre mesure, j'ai eu le sentiment que c'était une pauvre fille un peu folle centrée sur elle-même. Briser le coeur du pauvre Colin n'a pas l'air de la déranger outre mesure, peut-être même devrait-il lui en être reconnaissant. Les moments où elle n'arrive pas à dire ses répliques deviennent pénibles, elle a l'air stupide, enfantine et pas captivante pour deux sous.
My week with Marilyn est pour moi une entreprise de destruction d'un mythe. Marilyn Monroe avait très certainement des faiblesses mais la façon dont elles sont amenées sans sobriété à l'écran rendent son comportement égoïste et inexcusable. Alors je vais vite m'empresser d'oublier ce film pour me rappeler de la vraie Marilyn.