[LIVE REPORT] MO’FO’13 – Jour 2 (26.01.2013)

Camera / MO’FO’2013 © Loïc S (iPhone)

Sof’Boy :

« Après un léger coup de froid sur Tucson, l’atmosphère s’est réchauffée hier à Mains d’œuvres. Il a même fait très chaud quand le sermon du Reverend Beat-man a tourné à la bataille de polochons. On a pensé un instant être dans un bordel à Saïgon, même si on ne sait pas trop à quoi ça ressemble. Le shocking blues du Suisse allemand était une bénédiction. Allé-fucking-luïa. Les Shocking Blues, on les retrouvera d’ailleurs sur les platines de James Pants un peu plus tard. Can’t you hear my love buzz ? Plus ou moins. Par contre, The Feeling of Love, oui. Punk died when the first kid said « punk’s not dead », paraît-il. Ça n’empêche pas les kids de Holograms de continuer à le crier très fort. Punk’s not dead donc, et on en connaît même un qui y a laissé un bout de dent. Un peu plus tôt dans la soirée (ou un peu plus tard ?), on s’est laissé hypnotiser par le krautrock de Camera et on a apprécié les incantations analogiques de Fairhorns, qui n’avait pas l’air aussi ivre et effrayé qu’il le prétendait. Enfin, le revival hard rock de The Datsuns ne nous a pas laissé de marbre. Rien de nouveau sous les cheveux filasse, mais tout y était : les jeans moule-burnes, les riffs incendiaires sur Flying V et les solos onanistes sur Les Paul Standard. Un sans fautes. »

Loïc :

« Les fines lames de Postcoïtum se livrent pieds nus à un combat scénique tendre et précis. Le duo Marseillais entrechoque le glitch et les synthés sur laptop avec les drums free les plus goûtues. Chercheur, surprenant et appliqué. »

« Camera est le gros coup de coeur de la soirée. Le gang street-kraut opère une fusion entre post-rock et prog synthétique binaire qui prend un nouvelle envergure sur scène. Le son est énorme, superbe. Énergiques, les Berlinois se montrent par moments presque lyriques, mais sans jamais se faire ronflant ou putassier. »

« Le Reverand Beat-Man livre la bonne parole bluesy made in Switzerland (quand bien même si on lui aurait donné l’Amérique sans confession), épaulé par sa copine pin-up, assistante parfaite pour savant fou génial. Rauque et minimaliste, on a twisté sévère, mais juste. »

« Fraîchement arrivés dans les studios de Mains d’Oeuvres, The Feeling Of Love a peaufiné jusqu’au dernier moment une nouvelle formule à quatre, présentée ce soir au Mo’Fo. Beau concert, au son dynamique et son rappeux à souhait. »

« Les étirements réverbérés de Fairhorns tissent des ambiances captivantes, dans lesquelles on se perd, entre plaisir et hésitation, au point où on ne sait plus vraiment si on lâche prise ou si on décroche… On y reviendra prochainement. »

« A la lisière du punk, mais surfant diablement vite sur une certaine new wave, Holograms déborde d’une urgence conquérante. Les jeunes Suédois montent sur scène pour en découdre avec des sourires de rugbymen. Libérateur et éblouissant. »

« James Pants dessine en solo des déambulations savamment décousues ; sautillantes, drôles et foutraques. Il mixe à peu près tout et n’importe quoi, mais avec un savoir faire plutôt convainquant. Oh Yeah! Entertain me baby.

« Non dénué d’une sévère connotation hard-rock-bas-du-front, The Datsuns aligne nombre des clichés du genre. Les Américains sont pourtant sauvés par le halo bluesy et granuleux de leur son, et des compos bien ficelées aux dynamiques fortiches. Ils savent tenir leur scène et maîtrisent leur audience. Par moment grossier comme des caresses au fond d’un parking, mais terriblement efficace. »