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L'excellence du Français ne parvient à sauver un Shakespeare peu théâtral...

Publié le 30 janvier 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

critique troilus et cressida shakespeare comédie française

Tout à la joie de retrouver la salle Richelieu après un an de travaux (dont d'élégants, astucieux et discrets aménagement en bois améliorant son acoustique), nous étions disposés ce lundi soir à recevoir les propositions artistiques les plus diverses, et conditionnés pour ingurgiter avec le sourire trois heures de Shakespeare sur fond de Guerre de Troie qui s'enlise... Cela ne nous faisait pas peur. Oh non. Mais "Troïlus et Cressida", que nous avions omis de compulser au cours de nos (lointaines) études d'art dramatique, se révèle une pièce statique, lente, longuette, bavarde, au style alambiqué, parfois absconse (les comédiens eux-même n'auraient pas tout compris à la première lecture...), d'un ennui presque aussi mortel que la guerre dont il est question pour les non-férus de "L'Iliade", et la brillante distribution qui nous la donne à entendre, très sagement conduite par Jean-Yves Ruf, ne réalise malheureusement pas de miracle... Rien d'anormal, donc, dans le fait que cette oeuvre ne soit quasiment jamais montée. 

Faut-il vous la résumer ? Grecs d'un côté. Troyens de l'autre. Des années que cela dure. Dans chaque camp on cogite pour trouver un moyen de sortir victorieux du conflit.  Les assauts se font rares. Pendant ce temps Troïlus, fils de Priam (troyen) tombe amoureux de Cressida (fille de Calchas, troyen passé chez les grecs). Pourtant, à peine a-t'elle succombé à ses charmes qu'il accepte de la rendre à son père en échange d'un prisonnier troyen... Bref, faisons-la courte,  une non-histoire d'amour pour un drame sans issue où l'on papote "stratégie" sans jamais passer à l'action. Ou si peu.

Alors bien-sûr, les prestations de chacun sont à saluer. Gilles David campe un réjouissant Pandare, entremetteur-voyeur de jeunes amants. Loïc Corbery, à contre emploi, un impayable Ajax, guerrier primaire à souhait (proche du primate...). Eric Ruf offre tout son charisme à Ulysse, Stéphane Varupenne est un intense Troïlus, Jérémy Lopez un Thersite délicieusement infecte et bouffon, Georgia Scalliet une éloquente Cressida, Michel Vuillermoz, Laurent Natrella, Michel Favori, Sébastien Poudéroux, Akli Menni et Louis Arène complètent de manière tout aussi convaincante les rangs des mythiques combattants.

Mais Dieu que nous trouvâmes le temps long, à contempler la jolie scénographie d'Eric Ruf.

Assurément nous connûmes l'ami William plus inspiré...

En alternance jusqu'au 5 mai.

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Photo : Christophe Raynaud de Lage


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