Test : Panasonic Lumix G5

Panasonic renoue avec le genre « mini-reflex », après un G3 qui se rapprochait plus d’un compact. Mais le Lumix G5 ne se contente pas d’adjoindre une meilleure poignée et quelques réglages en plus, puisqu’il fait partie des rares µ4/3 capables de prendre des clichés dans le silence le plus parfait, sans solliciter la moindre mécanique interne…

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On dirait un petit reflex…

Avec sa construction de « petit-reflex », avec une taille, un poids et une prise en main proche d’un alpha 37 de Sony, le G5 mise visiblement sur le bon compromis en termes de facteur de forme, avec une poignée bien dessinée et revêtue d’un caoutchouc antiglisse. On dénote d’emblée sur le boitier, à la finition honorable pour sa gamme, l’arrivée de commandes supplémentaires bienvenues. La première passe par l’ajout d’un tout nouveau basculeur, situé juste à l’arrière du déclencheur. Celui-ci à pour but de piloter le zoom des objectifs motorisés, ce qui s’avère pratique, tandis qu’avec les focales fixes ou dotées d’un zoom mécanique, le basculeur permet de régler l’exposition ou l’ouverture en mode M. Pratique, sans aucun doute, mais Panasonic aurait pu sans peine lui attribuer des fonctions variables, comme la loupe de mise au point ou la balance des blancs, d’autant que la correction d’exposition reste disponible via la molette arrière, toujours de la partie. Autres ajouts intéressants, un bouton de correction de l’exposition est disponible, tandis qu’en plus des touches programmables Fn1 et Fn2, celle destinée au LCD le devient également, puisque l’on peut s’en passer, Panasonic ayant eu la bonne idée d’intégrer un détecteur dans le viseur, basculant automatiquement l’affichage de l’écran LCD vers celui-ci. On se retrouve donc avec 3 touches d’accès aux réglages physiques, tandis deux sont disponibles sur l’écran tactile, portant les accès directs à 5, ce qui s’avère un plus non négligeable.

En parlant de l’écran, celui-ci est toujours tactile et inclinable, et l’interface évolue un peu. Son utilisation tactile est n’est d’ailleurs pas une obligation, est honnêtement, c’est tant mieux, puisque la navigation complète via la croix reste bien plus pratique qu’une interface obligeant une part de la navigation en mode tactile et l’autre via les touches physiques, comme c’est parfois le cas chez certains concurrents. Quant au rendu de l’écran, s’il s’avère correct, le rendu des couleurs n’est pas un exemple du genre, et s’y fier pour réaliser une balance n’est pas forcément la meilleure idée.

Autre mode de visée, le viseur électronique est bien défini, mais reste en retrait de ce qui se fait chez Sony ou Olympus, avec un effet arc-en-ciel souvent présent, qui ne manquera pas de faire tressauter les puristes accrocs des viseurs optiques. Mais cela reste acceptable. Par contre, ces derniers seront également surpris par un autre point, impossible sur leurs « antiquités », puisque le G5 permet de prendre des clichés de manière totalement silencieuse, puisque l’obturation peut se faire de manière complètement électronique. Sympathique dans les lieux nécessitant le silence complet, ou lorsque l’on se doit d’être particulièrement discret, pour la photographie animalière, par exemple, ce mode à par contre l’inconvénient de rendre le flash inopérant.

Images et réactivité

Globalement le G5 est plutôt réactif, avec un démarrage dépassant légèrement la seconde, tandis que sa mise au point automatique est très rapide en toutes circonstances et qu’il permet d’enchainer les clichés sans broncher avec une latence un peu inférieure à la demi-seconde entre deux prises de vues. Son mode rafale, convaincant, atteint cependant vite ses limites si on shoot en RAW, puisque limité dans ce cas à 5 images.

 Au niveau de l’image, avec son capteur CMOS µ4/3 qui affiche 16Mpx en résolution, sur le papier, le G5 atteint les 12800 ISO. Ce qui, comme bien souvent, n’est là que pour l’exploit d’y être ajouté. Dans la pratique, les images sont utilisables jusqu’à 6400 ISO, si on tolère une nette perte de piqué, tandis qu’elles restent bonnes jusqu’à 3200 ISO. Ce qui est plutôt bien, s’approchant du rendu de l’OMD EM-5 d’Olympus, notre meilleur µ4/3 en photo testé jusqu’ici, du moins avec l’objectif 12-35 ouvrant à f1/2.8 utilisé pour ce test.

Là où le G5 finit d’enfoncer le clou, c’est du côté de la vidéo. Permettant de prendre des scènes en Full HD avec un débit allant jusqu’à 60 i/s, on reconnait bien là l’expertise de Panasonic dans le domaine. Images bien contrastées, bon piqué, fourmillement quasiment invisible, autofocus continu efficace, tout y est. Tout? En fait, non. Il ne lui manque qu’une entrée micro externe pour venir titiller les caméscopes haut de gamme grand public, même si le micro intégré est de bon aloi. D’ailleurs, cela doit être un choix délibéré de la part de Panasonic, tout comme celui de ne pas intégrer un mode vidéo manuel, ni la possibilité de filmer à un débit « cinéma » de 24 i/s. On ne peut pas tout avoir. Par contre, il fait preuve d’un silence d’utilisation peu commun en mode vidéo, et c’est un réel plus…

Au final, ce Lumix G5 s’en sort plutôt bien. Très bon en mode photo, il se targue même d’exceller en mode vidéo, même si certaines petites limitations volontaires de la part de Panasonic lui font manquer de peu le haut du podium, du moins, si on souhaite l’utiliser intensément. Son ergonomie, ses touches programmables, toute sa conception transpire la réflexion de la part du fabricant que l’on peine à retrouver sur les produits grand public de certaines marques qui ne se dédient pourtant qu’à la photo…

Un très bon µ4/3 qui se monnaie à partir de CHF 724.- avec un objectif 14-42 ou CHF 617.- pour le boitier nu (selon toppreise.ch, prix indicatifs constatés ce jour).

Eric Rivera

Fiche Technique

Capteur CMOS 16 Mpx, 4/3″, 7 Mpx/cm

Objectifs Micro 4/3

Stabilisation Selon objectif

Viseur Electronique

Ecran 7.5 cm, non TN, 920000 points, 3/2,Monopoint

Sensibilité (plage ISO) 160 – 12800 ISO (ext. NA ISO)

Mode vidéo 1920 x 1080 pixels,50 i/s, Stéréo

Mémoire interne NAv70

Support Externe SDHC SDXC

Connexions USB AV télécommande HDMI griffe Flash

Alimentation BLC12E (8.7 Wh)

Étanche non

Résistant au choc non

Dimensions / Poids 87 x 124 x 72 mm / 347 g