Magazine Amérique latine
Semaine de Tango Canyengue du 4 au 7 février à Monserrat [à l'affiche]
Publié le 31 janvier 2013 par Jyj9icx6Pour son dixième anniversaire, le Mouvement Culturel Canyengue (1) Argentin, MoCCA pour les intimes, propose la semaine prochaine, de lundi à jeudi, à Buenos Aires une série d'ateliers et de cours intensifs pour aborder les différents aspects, techniques et esthétiques, du tango canyengue dans son expression dansée.
A l'attention à nos amateurs francophones, je ne répéterai jamais assez : le style canyengue ne se limite pas à la danse. Il concerne aussi la musique. Il concerne même aussi dans une bonne mesure une partie de la poésie du tango. Il est bon de le dire et de le redire quand, avec l'appui de medias très moutonniers comme d'habitude quand il s'agit de l'Argentine, un spectacle hyper-commercial, à gros budget et au marketing particulièrement bien huilé, cherche à nous faire croire le contraire actuellement aux Folies Bergère (à Paris) : le tango n'est pas une danse. C'est un système culturel complet. La danse séparée de son contexte ne sera jamais qu'une triste mascarade.
Toutes les activités se passent dans le quartier de Monserrat et sont répartis sur deux lieux, rue Junín et avenue Rivadavia (sur le parcours de la ligne A du métro dont vous savez qu'elle est fermée, si vous avez visité ce blog pendant ce mois de janvier).
Pour vous inscrire, à condition bien sûr de vous trouver actuellement à Buenos Aires (ça va, la canicule ? Vous êtes toujours vivants ?), vous disposez d'un numéro de téléphone portable sur l'affiche...
Jolie manifestation en perspective, à condition toutefois d'y participer avec humilité. Vous verrez sur le site Internet les professeurs vous dirent que c'est un style facile à danser. C'est vrai... pour les Argentins dont c'est la manière de vivre au quotidien. C'est beaucoup moins vrai pour les Européens qui ont à faire d'abord l'effort d'un déplacement culturel, sans quoi on n'obtient qu'un seul résultat : un mélange de ridicule et d'insondable vulgarité. Mais enfin, l'humilité n'est-elle pas la condition sine qua non d'un apprentissage efficace quelle que soit la discipline ? (2)
Pour en savoir plus : connectez-vous au site Internet de l'association.
(1) Pour tous ces termes pratiquement intraduisibles et propres à des réalités culturelles argentines, voir la rubrique Trousse lexicale d'urgence dans la partie médiane de la Colonne de droite. (2) Il y a deux ans, j'ai trouvé dans un mensuel de tango danse à Buenos Aires un article d'un professeur argentin exerçant sur place et qui faisait le portrait de toutes ces attitudes qui gâchent de plus en plus les cours et les milongas à Buenos Aires et qu'y apportent les danseurs touristes venus le plus souvent de l'hémisphère nord et qui se comportent là-bas comme en pays conquis. Et croyez-moi, étant donné la place des étrangers dans le chiffre d'affaires d'un prof de tango danse à Buenos Aires, il faut être sérieusement excédé pour écrire un article aussi sévère dans une revue spécialisée ! Et c'est aussi un peu la faute de tous ces spectacles de tango for export qui polluent l'image du genre un peu partout en Europe, en Asie et en Amérique anglosaxonne.