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Poultrygeist – Chicken Zombies From Outer Space : The Musical !

Par Bebealien

J’avais parlé de Poultrygeist il y a un petit bout de temps, dans un article sur Troma lisible ICI. L’ayant enfin vu ce week-end, il est temps de le chroniquer. Dernier avatar de la production totalement barrée, ultra gore et totalement politiquement incorrecte de Troma, Poultrygeist arrive à être à la fois leur film le plus cher, le plus réussi et avec le message le plus intéressant. Une totale réussite pour un film totalement barré.

Poultrygeist – KFC + Zombies + Comédie Musicale = super fun

American Chicken Bunker, une chaîne de restauration rapide spécialisée dans le poulet, décide de s’implanter à Tromaville sur les ruines d’un ancien cimetière indien. Malgré les protestations de quelques locaux, ACB ouvre finalement ses portes. Mais les forces occultes présentent sur les lieus prennent possession de la nourriture. Arbie, jeune crétin s’étant engagé chez ACB pour prouver à sa copine devenue lesbienne qu’il est capable de s’assumer, saura-t-il faire face à la menace des poulets zombies ?

L’affiche, bien artisanale comme d’habitude chez Troma

Autant prévenir dès le début, même pour un Troma, Poultrygeist va très loin. Il repousse un peu plus les limites du gore qui fait rire, du mauvais goût, et de la projection de substances indéterminés sur des acteurs tout dévoués à la cause de Lloyd Kaufmann, ponte de Troma et réalisateur des meilleurs films de la firme (Toxic Avenger, Sgt Kabukiman, Terror Firmer…). Lloyd a jeté pêle-mêle tout ce qui fait un film classique Troma : de la bêtise, du plan nichon facile et du gore à tout va, en y rajoutant un discours anti-multinationale et anti-malbouffe relativement poussé.

Histoire de pousser le bouchon encore plus loin, il décide de faire de Poultrygeist une comédie musicale. On a donc le droit aux pires (ou presque) mélodies jamais composées au Bontempi avec des paroles qui attaquent au lance-flamme tous les bien-pensants américains. Le résultat est d’autant plus intéressant que depuis quelques années, Troma est passée du statut de société de production ringarde à société culte, avec une communauté très large de fans, et surtout…bankable. Mêmes les critiques de cinéma américain les plus sérieux ont salué Poultrygeist comme étant une véritable réussite, totalement iconoclaste. C’est dire…

Dans un instant, cet homme va perdre la tête, hahahaha

Les méthodes Troma n’ont pas changé pour autant. Casting qui joue mal mais qui fait rire, jeunes femmes toujours prêtes à enlever le haut, humour scatophile, jet de tripailles, discours corrosif et surtout budget anémique. Malgré cela, Poultrygeist arrive à rester extrêmement original. C’est quand même le premier film où je vois un « Hamburger hanté mexicain gay », où le fait que les indiens soient alcooliques les sauve de la zombification, où une musulmane fait exploser sa burka à coup de stéroïdes, où l’émule du colonel Sanders de KFC version Troma fini charcuté, explosé, éviscéré… où des gens se font attaquer par des nuggets voraces, où un gros lard repeint les toilettes à coup de diarrhée explosive, où la bière permet de combattre l’invasion de zombies, où un poulet zombie géant se met à pousser la chansonnette, où un mec danse en kilt avec une version de lui-même plus âgée de quarante ans… bref vous l’aurez compris le délire va loin…

Lloyd Kaufman, réalisateur/scénariste/producteur/acteur fait l’andouille… du haut de ses soixante ans passés

Etant un fan absolu de Troma, je peux affirmer sans problème que Poultrygeist fait passer leurs films précédents pour des coups d’essais, tellement le message est agressif, marrant et percutant. Kaufmann ne dit pas merde aux multinationales vendeuses de malbouffe, il leur pisse à la gueule, leur envoie du vomi et les passe au mixer avant de leur faire pondre des œufs mutants.

Le boss d’American Chicken Bunker découvre l’invasion. Un petit air de colonel Sanders, non ?

Alors certes, on pourra toujours reprocher à ce type de film de manquer clairement de subtilité et de s’aliéner une partie du public en lui crachant à la figure. Certes. Je ne pense pas pour autant que l’Amérique puritaine et bien pensante serait beaucoup plus regardante sur un film faisant passer le même message de manière beaucoup plus subtile… Et puis de toute manière, arriver à élever à ce point l’humour potache et cracra au rang d’art mérite le respect.

Espérons qu’après un tel coup de maître, Kaufmann saura pousser le bouchon encore plus loin, et s’il y arrive, je suis franchement impatient de voir le résultat !

Poultrygeist est dispo sur Amazon et directement sur le site Troma : www.troma-france.net


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