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Claire Diterzi en Interview

Publié le 01 février 2013 par Lemediateaseur @Lemediateaseur

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Le 21 janvier dernier est sorti dans les bacs Le salon des refusées, le tout nouvel album de Claire Diterzi.

Un album créé lors de son séjour très controversé d’un an à la Villa Médicis. L’artiste a-t-elle était affectée par ce mini scandale ? Comment a t-elle travaillé dans ces conditions ?

Voici certaines des questions que j’ai pu poser à Claire lors d’une rencontre très sympathique dans les loges de Radio France. Entretien à lice ci-dessous.

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Bonjour Claire,

On se rencontre quelques jours après la sortie de votre nouvel album, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Là, j’avoue que je sens un grand soulagement pour la première fois de ma vie. J’ai l’habitude de sortir des disques, mais pour celui-ci j’en ai tellement bavée que je suis contente de le partager. Il est tellement intime et personnel cet album que c’est presque un poids et je suis heureuse de ne plus le porter seule.

L’intégralité de l’album a t’il été fait lors de votre séjour à la Villa Médicis ?

J’ai habitée en effet 1 an à Rome à la Villa Médicis où j’ai écris ce projet. Mais je n’ai pas écris comme d’habitude, je n’y arrivais pas. J’ai beaucoup travaillée, mais c’était très morcelé alors que d’habitude je fais une chanson en 2 mois, et hop je passe à la suivante. Là, c’était impossible de terminer une chanson là-bas, du coup j’ai tout ramené en kit à Paris. Le salon il était là, mais tout était à découper, remettre dans l’ordre etc, ça m’a repris 1 an.

La polémique autour de votre entrée à cette Villa vous a t’elle affectée dans votre travail ?

Oui j’ai été fragilisée par les horreurs que j’ai lues sur mon compte, alors je n’étais pas très à l’aise. Mais je connais ma valeur, et je savais que les gens du milieu de la musique contemporaine connaissent vraiment très mal la musique amplifiée. Ils ne savaient pas trop de quoi ils parlaient, mais je savais que j’avais ma place ici et j’ai rencontrée des gens supers. Au final ils m’ont beaucoup inspirée.

Si je vous dis que cet album est une fois de plus différent des autres, vous êtes d’accord avec ça ?

Ah oui c’est un vrai parti pris. La Villa Médicis est une résidence très idéalisée, et à vivre c’est une épreuve. C’est quelque chose qui ne laisse pas indemne, et en mettant les pieds là-bas, je me suis confrontée à beaucoup de questions que je ne m’étais jamais posée. Du coup j’ai été amenée à travailler sur des textes personnels, très intimes, sur mes rapports aux hommes, ma famille, mes collaborateurs … Et quand on descend comme ça au fond de soi, je ne me voyais pas  réutiliser des machines et faire de l’électro par exemple. Je voulais quelque chose d’organique avec un écrin. L’idée de la viole de gambe est arrivée très vite pour les sonorités et je trouvais sa confrontation avec la guitare électrique très intéressante.

On imagine beaucoup cet album être joué dans un petit salon à Versailles par exemple.

Je me suis beaucoup amusée de ça, c’est drôle de se retrouver dans un château. J’ai absorbé cette ambiance, je me suis transformée en courtisane, en plus depuis toute petite je suis fan de Sissi l’Impératrice donc j’étais dans mon élément. J’ai joué avec ces codes du passé en les assumant.

Au beau milieu du disque, il y a un petit interlude en rapport avec le football, pouvez-vous nous parler un peu du pourquoi ?

C’est un clin d’œil. J’ai beaucoup pensé aux concerts en faisant ça car j’expliquerais sur scène ce qui se passe. Le foot est très présent en Italie, et comme j’ai fini par tomber amoureuse d’un italien, il regardait le foot tout le temps. Et puis c’est un peu aussi une manière d’illustrer l’environnement sonore qui règne à la Villa. C’est très bruyant et loin d’être le recueillement calme qu’on puisse imaginer. C’est en plein centre ville, il y a la circulation autour, des discothèques etc. Pour trouver le calme ce n’est pas simple. Ce Branle au Lazzio est donc un clin d’œil à l’ambiance de la Villa.

Chacun de vos albums est très différents des autres, c’est quelque chose que vous aimez faire changer de style ?

Oui, je trouve que c’est important. J’aime beaucoup ça, et surtout je ne pourrais pas refaire la même chose. A chaque fois ce sont des disques avec des concepts. Tableau de chasse, mon délire c’était d’écrire une chanson à partir d’une œuvre, sculpture ou peinture, donc j’ai joué le jeu. Mais je ne peux pas faire ça tout le temps. Celui d’après c’était Rosa Luxembourg et le fait d’écrire un spectacle à partir d’un personnage.

J’imagine que c’est un peu plus difficile en revanche pour se faire un nom et une place dans le paysage musical ?

Oui c’est vrai. Je suis un peu connue mais j’aimerais bien être plus connue du grand public. Je ne passe pas à la radio, j’aimerais bien il est intéressant mon travail (rires) mais en France il faut identifier et moi je ne peux pas être ranger dans une case. En même temps c’est ce qui me permets de durer, ceux qui m’aiment me sont fidèles.

Le premier single s’intitule Le roi des forêts, c’est un titre qui a peu de point commun avec le reste du disque, c’était un choix de votre part ?

J’aime beaucoup ce titre car j’avais déjà un peu le texte à Rome mais la musique, c’est le dernier titre que j’ai composé à Paris. Là j’étais bien, j’avais finie le reste et j’ai repris confiance en moi. J’ai pris ma guitare électrique, car à la Villa en plus d’être bruyant on ne peut pas faire de bruit, donc là il fallait que ça sorte. Mais la chanson était très difficile à classer dans l’album donc j’ai décidé de le mettre en premier. C’est une peu une claque, je ne voulais pas commencer par trop de nostalgie. Et en concert ce sera le morceau de fin.

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Le Mediateaseur remercie une fois de plus Claire Diterzi de nous avoir accordé un peu de son temps et se gentillesse malgré la fatigue.

Son nouvel album Le salon des refusées est donc disponible dans les bacs. Et pour avoir les dates de concerts et rejoindre l’artiste sur sa page Facebook, cliquez ici.


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