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Gregoire delacourt : interview exclusive !!!

Par Geybuss

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Qui n'a pas entendu parler de Grégoire Delacourt cette année, qui n'a pas vu cette jolie couverture de La liste de mes envies n'est pas entré dans une librairie, n'a pas parcouru la blosgosphère et n'a pas lu ce blog avec assiduité !!!

La liste de mes envies est l'un des livres les plus vendus en France en 2012, et il a sacrément éclairé mon printemps ! Il suit le premier roman de l'auteur L'écrivain de la famille, paru en poche en septembre et chroniqué ici il y a deux jours.

Avec Grégoire Delacourt, outre l'amour pour les belles histoires, nous partageons un autre point commun : nous sommes cht'i d'coeur et d'origine. Donc tout plein de bonnes raisons pour faire plus ample connaissance avec lui, via une des mes interviews maison ! Enfin, the last but not the least... Aujourd'hui est un jour par comme les autres... Il célèbre l'anniversaire de Jocelyne Guerbette (personnage principale de la liste) et de la sortie du roman : 1 an pile poile ce jour ! Fêtons cela : 

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Alors, finalement, vous l'êtes devenu, l'écrivain de la famille... Et de gré semble-t-il ? Fallait-il juste que sonne l'heure ? L'insistance de votre famille a -t-elle fait reculer ou exploser (à retardement) l'évidence ? Pensez vous toujours que les rêves qu'ont les autres pour vous vous damnent ?

GD : C’est sans doute l’heure, vous avez raison. Un besoin irrépressible d’écrire en tout cas ; pas juste une envie. De là à penser que je suis devenu « l’écrivain de la famille », je n’en sais encore rien. Il est trop tôt encore. Attendons quelques livres…

Notons quand même qu’il y a beaucoup de fiction dans « L’Ecrivain de la Famille » ; que la mienne n’a jamais insisté pour que j’écrive et qu’à part un poème péteux par ci par là pour une fête des mères ou un jour de Noël, écrire n’était pas vraiment le sujet en ce qui me concernait.

Quant aux rêves que les autres font pour vous, oui, je pense qu’ils ne nous font pas toujours du bien. Quoique. Mon père aurait voulu que je fasse du droit…

Enfant, vous êtes devenus l'auteur de mots anonymes... Métier que vous avez repris plus tard, ave la publicité, puisque l'on connait certains de vos slogans sans connaître votre nom ni votre visage... Un certain goût pour l'anonymat ?... que l'on retrouve chez Jocelyne ?

GD : C’est le jeune Edouard du livre qui écrivit des mots anonymes, pas moi. La pub, c’est arrivé par hasard, une rencontre : quelqu’un qui m’a appris que cela existait, qu’on pouvait effectivement gagner des sous en écrivant des slogans. J’ai essayé et ça m’a plu tout de suite (mieux que le droit en tout cas !).

L’anonymat n’est pas un choix délibéré en ce qui me concerne, juste quelque chose de très confortable. Dont je me suis sans doute inspiré pour le personnage de Jocelyne.

Dans ce vas, votre vie va devenir difficile...Vous êtes dans le top ten des auteurs les plus vendus en France en 2012, La liste de mes envies est devenue une pièce de théâtre (tiens, d'ailleurs, qu'avez vous choisi de porter pour la première ?) et de mon côté, j'imagine bien un film...voire même un jour un César, puis un Oscar... Jocelyne serait elle contente d'aller à Hollywood ou préfèrerait elle rester au chaud chez elle avec ses copines et sa couture ?

GD : Je ne sais pas si ma vie va devenir difficile. Elle est en tout cas très joyeuse grâce à tout ce qui arrive.

Le soir de la première au théâtre (jean, Converse, chemise, veste –vieux schnock quoi), j’ai été très ému. Quelque chose qui tenait sans doute de la maternité. La pièce était formidable ; l’acteur (Mikaël Chirinian) prodigieux ; tout fonctionnait ; il y avait de la joie, de l’émotion, une certaine grâce et c’était comme regarder, avec fierté, un enfant qui réussit tout seul, qui fait une sorte de miracle et qui est quand même relié à vous.

Quant au film (qui se tourne bientôt, avec Mathilde Seigner derrière la caméra Didier Le Pêcheur) , je lui souhaite toutes les réussites possibles, l’équipe qui s’en occupe a énormément de talent ; et je pense que Jocelyne ne refuserait pas de dire merci si ça lui était donné…

Avez vous eu un droit de regard sur ce film, avez vous participé à la rédaction du scénario ,

GD : Bien que j’aurais tout à fait pu écrire le scénario ou y participer, j’ai choisi de faire toute confiance à la production et au réalisateur pour mener à bien le projet. Par ailleurs, je travaillais sur un autre texte.

Pensez vous que la pièce de théâtre partira en tournée en province et passera par Rennes ?

GD : J’adorerais. Je l’espère. Je prie pour. La pièce est fabuleuse ! Et si la pièce allait à Rennes, je vous y inviterais. Promis. (

GREGOIRE DELACOURT : INTERVIEW EXCLUSIVE !!!
Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, et en plus, maintenant, j'ai des témoins
GREGOIRE DELACOURT : INTERVIEW EXCLUSIVE !!!
GREGOIRE DELACOURT : INTERVIEW EXCLUSIVE !!!
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Votre famille était plutôt du genre muette, vus le dites dans L'écrivain de la famille. La sortie de ce livre a-t-il redonner le goût à la parole à votre entourage ?

GD : Là encore, il faut faire la part des choses entre la fiction et le réel. Le livre a été un moment de joie dans mon entourage. Mon seul regret est que ma mère soit décédée quelques mois avant sa parution et qu’elle n’en ait rien su, rien lu.

Suis-je la seule dans vos lecteurs à voir autant de réalité dans la fiction (étant donné mon ressenti sur L'écrivain de la famille ?

GD : Non. Cependant, il faut faire la part du réel et du vrai. Le vrai est le sentiment que le lecteur doit avoir. Le réel est un des matériaux dont se sert l’auteur pour arriver au vrai. Enfin, pour moi.

N'y a-t-il pas justement un danger à mélanger fiction et réel (genre que l'on vous prête des qualités ou des défauts, des faits et gestes qui ne vous appartiennent pas ?

GD :Il faudrait sans doute s’aimer trop pour se poser ce genre de question et craindre les réponses… Je crois qu’un écrivain, comme certains artistes, se met nécessairement en danger. C’est cette sincérité là qui est belle.

 Les mots qui peuvent guérir, blesser et détruire... La liste des mots qui selon vous, guérissent, blessent, ou détruisent :

GD :Comme ça, tout de suite, je vois une expression pour chacun des ces sentiments : Viens. Tais-toi. Va t’en.

C'est tout de même étrange de nommer sa mère "l'amante" dans un roman. Est-ce la main de l'écrivain qui la nomme et augmente ainsi l'aspect romanesque du personnage, où est-ce la main du fils qui voyait réellement ça mère comme celà, ou plus tard, avec du recul ?

GD : Toujours le rapport fiction/réel.
En écrivant le personnage de la mère, je me suis inspiré des femmes sublimes du cinéma de mon temps d’enfant/ado  : Romy Schneider, Stéphan Audran ; des femmes libres à une époque où elles étaient contraintes ; fumeuses, buveuses ; à la recherche effrénée de leur bonheur et non pas du bonheur conforme. C’était une façon de rendre hommage à ces femmes qui se sont tellement battues, en silence, ces années-là. A sa manière ma mère s’est battue, mais avec d’autres armes que celles de l’Amante du livre.

Si vous aviez gagné les 18 millions d'Euros au loto à la place de Jocelyne, quelle aurait été la liste de vos 5 envies ? Pour moi, l'une des magies de ce livre est que finalement, Jocelyne écrit d'abord un liste qui ressemble à des besoins. En auriez dressé une aussi ?

GD : Sans doute.

Mais vous savez, sans avoir gagné (je ne joue pas…), mes envies sont déjà bien comblées. Et celles qui me restent ne dépendent pas de l’argent.

Quelle serait la liste de vos envie pour le Monde (Euh, pas le journal hein !)

GD :Pour le Monde (pas le journal, d’accord), 18 millions, ce n’est pas assez.

Mais si je les avais, j’essaierais d’aider les femmes battues.

L'écrivain de la famille (plutôt autobiographique), prend racine à Valencienne, La liste de mes envies à Arras. Deux livres ne font pas une généralité mais pourriez et aimeriez vous devenir un porte drapeau de ch'nord Pas de Calais qui, avec quelques artistes, emet sur le devant de la scène notre région sous-estimée ?

GD : En fait, je n’aime pas imaginer des décors lorsque j’écris. Me dire qu’il y a six marches là, une cuisine à droite, un salon à gauche, ce n’est pas drôle ; donc je m’inspire des lieux que je connais. Ca va plus vite, évite les descriptions inutiles et rend mieux l’atmosphère. D’où le choix de Valenciennes pour le premier livre.

Arras, c’est un clin d’œil à Jean-Louis Fournier parce qu’il a grandi là-bas et que sans lui « L’Ecrivain de la Famille » n’existerait sans doute pas.

J’y ai une partie de mon cœur, mais je ne suis pas un porte-drapeau de ch’nord. J’aime bien la province, j’y aime bien le temps (au sens de rythme), j’y aime bien la proximité. Je trouve qu’elle est un formidable décor. Et si ça fait du bien au Nord - Pas de Calais, tant mieux !

Jean Louis Fournier... Quel a été son rôle dans la parution de L'écrivain de la famille ?

GD :C’est à lui que j’ai envoyé mon texte en premier. Il a eu la gentillesse (ou la faiblesse) de le lire. Et il l’a envoyé chez Lattès.

Aviez vous imaginer que La liste de nos envies aurait un tel succès (on en rêve, mais l'imagine-t-on ) ? Celui ci vous stimule -t-il à poursuivre ou vous met il la pression ? Bref, votre plume tremble t-elle d'angoisse ou frétille-t-elle de plaisir à nouveau... (A nouveau = question cachée = un roman en court ?)

GD : On ne peut jamais imaginer un succès.

Comme on ne peut pas imaginer gagner le gros lot à l’Euro Millions. Mais on peut s’amuser à rêver de ce qu’on ferait, ce qui se passerait. C’est ce petit moment de rêve qu’on achète avec les deux euros du bulletin.

Pour « La Liste », ça a été une véritable surprise. Dès le Salon de Francfort en fait, où le livre fut acheté par douze pays quatre mois avant sa sortie. Ca disait que quelque chose était en train de se passer. Que cette histoire dépassait Arras, la mercerie, qu’elle possédait quelque chose d’universel. Et c’était très joyeux !

Quant à la suite, non, pas de pression. Comme j’ai un boulot, écrire est quelque chose en plus. Une merveilleuse source de plaisir et d’excitation.

Réponse cachée : oui

Le talent de l'un ruine toujours le talent de l'autre...". Est-ce vrai aussi en littérature ou y a-t-il de la place pour tout le monde ?

GD :J’ai toujours cru qu’il y avait de la place pour tout le monde.
Mais, dans la publicité par exemple, quand vous gagnez un client, vous l’avez pris à quelqu’un d’autre. Il y a donc une perte, une ruine quelque part.

Dans la littérature aussi, je me disais que chaque nouveau livre était comme un nénuphar, qui poussait et venait se placer à côté d’un autre, que chacun d’eux était une fleur de plus à cueillir, une possibilité ; jusqu’à ce que je découvre que les tables des librairies n’étaient pas extensibles.

Est-ce que c’est le talent, je n’en sais rien. Mais tôt ou tard, c’est l’autre.

Une jolie vie peut-elle émerger plus tard, ou la vie reste-t-elle gâtée par ses mauvais bagages ?GD : Les valises, ça peut se poser. S’oublier. Se perdre.

Quel lecteur êtes vous ? Quels sont vos 3 derniers coups de coeur littéraires ?

GD :Gros lecteur. De la famille des éponges. Des mange-tout.

Et mes trois derniers coups de cœur :

« La petite cloche au son grêle » de Paul Vacca (Philippe Rey).

« L’atelier des miracles » de Valérie Tong Cuong (Lattès).

« Certaines n’avaient jamais vu la mer » de Julia Otsuka (Phébus).

 

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