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Autant en emporte le vent

Publié le 02 février 2013 par Olivier Walmacq

1861. Scarlett O'Hara essaye vainement de survivre dans le Mississippi, région des Etats-Unis parmi les pro-esclavagistes. Tout en espérant avoir les faveurs d'Ashley, homme aux prises avec une autre femme...

Affiche Française - Autant en emporte le vent

La critique georgienne de Borat

Alors que le Lincoln de l'ami Spielberg vient de sortir en France (soit trois mois depuis sa sortie ricaine, vive le téléchargement), faisons la lumière sur un grand récit ayant pour trait la Guerre de Secession, le fameux Autant en emporte le vent. Adapté d'un best-seller par Victor Fleming (déjà réalisateur du mythique Magicien d'Oz), ce film reste encore parmi le haut du panier du Cinéma de nos jours et à juste titre. Le genre que l'on doit absolument voir une fois dans sa vie. Si on enlève l'inflation du prix des places, cela reste le plus grand succès de tous les temps et ce malgré une durée inédite de 3h44! Aujourd'hui, on dirait que c'est du suicide complet, mais cette fresque historique méritait bien une durée aussi longue, en sachant que l'on a droit à des interludes par moments, augmentant la durée de plusieurs minutes (en DVD ou BR, c'est facile, il suffit d'avancer rapide à moins de vouloir écouter la somptueuse musique de Max Steiner). Le film est aussi connu pour son nombre d'Oscars: huit en tout avec meilleurs film, réalisateur, actrice pour Vivien Leigh, second rôle pour Hattie McDaniel (première actrice de couleur à la recevoir, un événement), scénario adapté pour Sydney Howard, direction artistique, montage et photographie. Comme je le disais, Autant en emporte le vent est très long, mais se révèle très facile d'accès. Fleming nous emmène dès les premières minutes dans la bourgeoisie de Georgie.

Rand Brooks, Vivien Leigh, Thomas Mitchell, Barbara O'Neil - Autant en emporte le vent

Nous sommes en pleine Guerre de Secession et les Etats-Unis sont divisés en deux: les pro et les contre esclavagistes. La Georgie est pour et subira un grand nombre de perte. On voit peu à peu le cheminement de cette guerre avec des hommes de moins en moins présents, laissant les dames seuls à penser les blessés ou à survivre aux bombes. De plus, comme dit plus haut, la Georgie a perdu et s'est retrouvée dans un gouffre financier total. On nous évoque jamais le contexte politique, ni même la présence d'Abraham Lincoln dans le conflit. Les opposants à la Georgie sont simplement évoqués comme des "Yankees" par Scarlett. Cette dernière se révèle à double tranchant: elle est très destructrice en amour et se retrouve en femme forte face aux instructions de l'Etat. Tout commence par la fin de l'adolescence mâtiné d'amour malheureux à une vie d'adulte profondément dramatique. Les drames s'accumulent au fil du récit et les mentalités changent aussi au fil de la guerre. Oubliés les beaux soldats vaillants partant à la guerre, une fois revenus leurs âmes sont brisés à l'image du pauvre Ashley. Ils sont devenus des minables. Fleming ne prend pas position, mais son oeuvre montre bien toute la brutalité de la guerre. Preuve en est avec ces scènes où Scarlett se retrouve au milieu de cadavres (oui des cadavres, ce qui s'avère assez étrange dans un film General donc pour tout public!).

Autant en emporte le vent : photo Victor Fleming, Vivien Leigh

En sachant que certaines scènes ne sont pas montrées en raison du Code Hays, censure interdisant aussi bien la violence que les séquences à caractère sexuelle. Ainsi l'accouchement de Melanie est réalisé en ombre chinoise, on ne montrera pas d'affrontement de guerre, ni Melanie se dénudant (filmée au ras du sol). Mais Autant en emporte le vent ne parle pas uniquement de la Guerre de Secession, même si c'est son fil conducteur. Ainsi, Fleming suit uniquement le destin de Scarlett, chippie parmi les plus grandes et véritable croqueuse d'homme. Elle est rongée de plus en plus par l'argent, preuve en est avec le pauvre Rhett Butler incarné par le magnétique Clark Gable, qui l'aime depuis longtemps et qui une fois marié avec, le regrettera amèrement. Fleming tombe alors dans le drame familial percutant auquel il n'y a aucun échappatoire à l'image du final particulièrement pessimiste. Le dernier quart d'heure se révèle particulièrement riche en émotions et ne lésine pas sur le dramatique. Tout s'enchaîne et la violence des moeurs se révèle bien plus percutante que celle du conflit. Vivien Leigh est fascinante en bourgeoise changeant d'opinion comme de chemise. Elle évoque aussi bien la haîne que la beauté. Son rôle s'avère variant et on ne sait jamais à quoi s'attendre avec elle. Que dire aussi de cette monumentale reconstitution, parmi les plus pointilleuses du Cinéma et en sachant que les moyens alloués à l'époque sont ridicules face à ceux d'aujourd'hui.

Autant en emporte le vent : photo Clark Gable, Victor Fleming, Vivien Leigh

Une fresque monumentale entre violence et amour et qui ne laissera pas beaucoup de solution à son héroïne.

Note: 20/20


Autant en emporte le vent - Bande-annonce par moidixmois


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