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CINEMA : Les Machins ou les moules du cinéma belge

Par Misteremma @misteremma

La seconde édition des Machins du cinéma belge s’est déroulée dans une ambiance surchauffée et pleine à craquer à la Tentation (Bruxelles). Du bon goût, de la bière, une Ministre en noir et jaune (espérait-elle remettre le prix NV-A volé par le régionaliste Philippe Reynaert), des people qui volent l’argent de leur mari, un acteur (Benjamin Ramon pour ne pas le citer) qui tente de faire l’hélicoptère avec son… (enfin vous voyez…), une Arlette Zylberberg trop petite pour voir que le crevettophile Matthieu Donck est le plus grand réalisateur belge de tous les temps, et bien d’autres choses que je vous invite à dévouvrir en vidéo…

Au niveau de la compétition, car Les Machins est une terrible compétition où le sang froid des participants est mis à rude épreuve (pas certain que ce que j’écris veut dire quelque chose…), nous aurons vu l’imprononçable Mobile Home, La Tête la Première et La Folie Almayer récompensés mais (Damned !) le grand favori, A perdre la raison, repart bredouille.

Pas moins de douze prestigieuses récompenses ont été remises à des lauréats submergés d’émotion dont je vous invite à découvrir le palmarès presque complet ci-dessous :

Machin Ostie Tabernak’, ou Prix de la distribution québécoise
− Homme Mort Parlant (aka Dead Man Talking) de Patrick Ridremont
− Petite Gloire (aka Little Glory) de Vincent Lannoo
− Une nouvelle vieille histoire (aka A new old story) d’Antoine Cuypers (lauréat)
− Maison Mobile (aka Mobile Home) de François Pirot

Machin du plus grand réalisateur belge de tous les temps
− Matthieu Donck, 1m92
− Bernard Halut, 1m94 (lauréat)
− Vincent Lannoo, 1m88

Machin du bruit, ou Prix ça croustille sous la dent
- La frite qui croustille dans La Tête la Première d’Amélie Van Elmbt
- Le feu qui crépite (qu’on dirait des os qui craquent) dans Le Grand Tour de Jérôme Le Maire (lauréat)
- Les rideaux qui grincent dans 38 Témoins de Lucas Belvaux
- La mouche qui fait bzzzz dans Fils Unique de Miel Van Hoogenbemt

Machin du service public (ou pas), ou Prix du film du dimanche soir
− Torpedo de Matthieu Donck, qui en réunissant François Damiens et Eddy Merckx a réalisé le fantasme absolu des spectateurs d’RTL
− 38 Témoins de Lucas Belvaux, tellement dévoué à la RTBF qu’il propose un sujet de débat pour l’Ecran Témoin alors même que l’émission n’existe plus
− La Folie Almayer de Chantal Akerman : une adaptation alambiquée de Conrad au fin fond de la jungle Cambodgienne avec des dialogues noyés par le bruit du vent dans les arbres : du pain bénit pour Arte.
− La Tête la Première, d’Amélie Van Elmbt , une romance parfois maladroite mais légère et pleine de rafraîchissantes prises de tête amoureuses, qui risque bien de finir dans la case 2H à 4h du matin sur la Trois, du coup on ne saura jamais s’ils kettent à la fin. (lauréat)

Machin Gastro, ou Prix mange ton titre
- Le Cri du Homard de Nicolas Guiot
- Le Syndrome du Cornichon de Géraldine Doignon
- Les Navets Blancs empêchent de dormir de Rachel Lang (lauréat)
- La Boîte de Sardines de Louise-Marie Colon
- U.H.T. de Guillaume Senez
- Duo de volailles, sauce chasseur de Pascale Hecquet

Machin de l’AAARRF, ou Prix de l’Association des Assistantes et des Assistants des Réalisatrices et des Réalisateurs de Films
- Olivier Grinaert qui mieux qu’un sapeur-pompier a sauvé son équipe de l’effondrement d’une maison délabrée sur Fable Domestique d’Ann Sirot et Raphaël Balboni
- Baudoin Du Bois, devenu spécialiste en négociation avec la STIB sur Que la suite soit douce d’Alice de Vesteele (lauréat)
- Dimitri Linder, dont on murmure qu’il pourrait bien faire un deuxième film avec Joachim Lafosse après A perdre la raison
- Valérie Houdart, qui a dû passer son BEP mécanique pour gérer les soucis techniques sur le camping car de Torpedo de Mathieu Donck

Machin Fils de Pub, ou Prix de l’action com’ improbable
- Artemis Productions, pour la vente de pots de miel à la première de Couleur de Peau : miel. Aller jusque là par amour du calembour, peu l’aurait osé
− O’Brother, pour les apéros urbains du Grand Soir, qui ont réussi à réconcilier les punks et Moët & Chandon
− Hélicotronc pour le Cine soupe de Nethen pour De leur vivant. un film et une soupe, que demander de plus ? Le plaisir des pupilles et des papilles réunis ! (lauréat)

Machin du meilleur effet normal ou Prix de la vie dans toute sa splendeur
- L’Hiver Dernier de John Shank pour avoir sublimer la scène du café en le servant dans des verres, et pas dans des tasses (lauréat)
- La Tête la Première d’Amélie Van Elmbt
- De leur vivant de Géraldine Doignon

Machin de la N.V.A (ou comment alimenter le mythe du chômeur wallon)
- Le Grand Tour de Jérôme Le Maire
- Mobile Home de François Pirot (lauréat)
- Torpedo de Mathieu Donck

Machin de la dernière réplique, ou Prix c’est mon dernier mot Jean-Pierre
- François Berléand dans Dead Man Talking pour « Dites lui que je l’emmerde »
- Emilie Dequenne dans A perdre la raison pour « 18 rue des Vosges »
- Un figurant dans L’Hiver Dernier pour « Allez Allez Allez « 
- Itsik Elbaz dans Le Syndrome du Cornichon pour : « Et parce que si j’avais dû monter sur ce truc à ta place, sûr que j’aurais vomi ».
- Stanislas Mehrar dans La Folie Almayer pour « Y’a de la boue » (lauréat)

Love machin, ou Prix de l’amour à deux c’est bien mais c’est un peu peu
- David Murgia, Alice de Lencquesaing et Cécile Maidon pour La Tête la Première d’Amélie Van Elmbt
- Emilie Dequenne, Tahar Rahim et Niels Arestrup pour A perdre la raison de Joachim Lafosse
- Eugénie Anselin, Arthur Dupont et Guillaume Gouix, pour Mobile Home
- Anne Paulicévich, Sergi Lopez, Jan Hammenecker et François Damiens pour Tango Libre de Frédéric Fonteyne (lauréat)

Ceci n’est pas un Machin, ou le non-Machin
- Patrick Ridremont pour Dead Man Talking : non seulement il fait dans la publicité mensongère en nous vendant un héros qui parle sans s’arrêter, alors qu’à minuit tout le monde va au lit, mais en plus il va jusqu’à payer des verres aux spectateurs de son film : flagrant délit de corruption !
- Nicolas Provost pour L’Envahisseur – parce qu’il ne suffit pas de commencer son film en montrant une moule pour en recevoir une…
- L’ensemble du casting de Il était une fois une fois : imiter tous les accents belges, faire une reprise osée du Grand Jojo. Trop ballot il n’y a ni Machin de l’accent cette année, ni Machin de la comédie Musicale.
- Joachim Lafosse pour A perdre la raison, véritable réservoir à blagues de mauvais goût, et pourtant on a su résister.


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