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Le carnet de la mathématicienne de Michelle RICHMOND

Par Jellybelly

le carnet de la mathématicienne

Vous vous souvenez certainement du premier roman de cette écrivaine : « L’année brouillard ».  Ingrid en avait signé un excellent billet le 16 avril 2010 : http://lantredesmots.canalblog.com/archives/2010/04/16/17599218.html

Nous avions ensuite été plusieurs lectrices de l’Antre des Mots à le découvrir à notre tour et à poster quelques commentaires, de quoi graver nos mémoires…. Alors, quand j’ai découvert qu’un nouveau roman de cette auteure venait de sortir, il ne m’était plus possible de résister !

Il s’agit d’un thriller. Au risque de vous en dire trop et de dévoiler une partie de l’intrigue, je vous livre la 4ème de couverture :

« Quand Ellie Enderlin retrouve Peter McConnell dans un café d’un village perdu du Nicaragua, cela fait vingt ans qu’elle n’a pas croisé son chemin. A l’époque, elle était jeune étudiante et sa sœur aînée Lila, brillante mathématicienne, venait d’être sauvagement assassinée. Sa famille était effondrée et la police ne parvenait pas à mettre la main sur le meurtrier. Profitant du chagrin d’Ellie, Andrew Thorpe, son professeur de littérature, avait alors recueilli ses confidences et mené sa propre enquête. Il en avait tiré un livre – le consacrant comme auteur à succès – dans lequel il désignait Peter McConnell, l’amant de Lila, lui aussi mathématicien, comme l’auteur du crime. Pendant toutes ces années, Ellie en est restée convaincue… »

Avec cette rencontre, ce sont tous les souvenirs douloureux qui vont resurgir. Mais, c’est aussi, pour Ellie, l’émergence de doutes quant à la fiabilité de l’enquête menée par Andrew Thorpe. Et si Peter McConnell n’était finalement pas le meurtrier de sa sœur. Qui cela pourrait-il être ?

Ce roman est très bien écrit, l’intrigue particulièrement bien ficelée, la tension croissante au fil de l’enquête menée par la sœur de la victime, de ses rencontres et de ses découvertes.

Ce livre met en lumière des relations très étroites entre deux sœurs et le vide abyssal laissé par le décès de l’aînée, le poids de l’absence, la douleur…

Il a le mérite également de poser de réelles questions sur le pouvoir des livres. Il pointe notamment du doigt les risques induits par ceux écrits par des écrivains se saisissant de faits divers pour en faire la base de leurs romans. Qui dit roman dit part d’imagination. Or, jusqu’où les romanciers peuvent-ils aller dans l’écriture de leur vérité de l’affaire ? Contraints par une stratégie de séduction et de conquête du lecteur,  ne risquent-ils pas de laisser au hasard quelques témoignages dont la valeur pourrait être immense pour les services de police, compétents pour résoudre l’affaire, ou bien au contraire conférer une valeur incontournable à un élément anecdotique ? Pire encore, ne peuvent-ils pas influencer l’enquête de police elle-même ? A partir de quand la fiction peut-elle devenir réalité et inversement ?

Ce roman nous apporte quelques éléments de réponse avec les dommages collatéraux sur des vies humaines… Si vous avez envie de méditer sur la question, voici quelques citations extraites de ce roman :

 « C’est peut-être pour ça que les livres sont si dangereux ; l’inscription est permanente, indélébile. »

« Parfois il semble que les livres et la vie forment un étrange origami, dont les plis complexes et les ombres secrètes sont si inextricablement imbriqués qu’il est impossible de distinguer l’une des autres. »

C’est un très bon roman, je vous le conseille !

Annie


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