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[Critique DVD] In another country

Par Gicquel
[Critique DVD] In another country

Dans un pays qui n’est pas le sien, une femme qui n’est, à la fois, ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, a rencontré, rencontre et rencontrera au même endroit les mêmes personnes qui lui feront vivre à chaque fois une expérience inédite.

[Critique DVD] In another country
"In Another Country" de Hong Sang-soo

Avec : Isabelle Huppert, Yu Jun-sang

Sortie le 20 février 2013

Distribué par Diaphana

Durée : 86 minutes

Nombre de : 1

Film classé : Tous publics

Le film :

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½
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Les bonus :

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Comme une étrangère.A la fin du film, la silhouette de l’héroïne s’éloigne tranquillement, de dos, un parapluie sur la tête. Comme un hommage à Charlot qui pour le burlesque et la fantaisie, revient ici tout discrètement nous titiller les zygomatiques.Un vague hommage, une allusion fugace pour dire aussi tout le bonheur de ce film atypique, qui raconte une histoire sans trop y croire. Hong Sangsoo la reprend  dans un second sketch en modifiant les règles du jeu, avant de réunir tout son petit monde pour un final, qui ressemble à s’y méprendre au préambule.

Au cœur de ce dispositif ludique, une jeune femme, française, tantôt délaissée par son époux coréen, tantôt en quête d’une liaison dangereuse. Comme un marivaudage à la Rohmer, sauf qu’ici, les bords de mer sont bien coréens et les couleurs ,accrochées à la toile d’un maître qui s’amuse tout en nous racontant la vie.

Le maître nageur et l'étrangère

Le maître nageur et l’étrangère

Quasiment la même scène d’engueulade entre le mari porté sur le soju et son épouse, enceinte,  méfiante vis-à-vis des hommes. La fascination de l’étrangère, européenne de surcroît et française pour couronner le tout. Isabelle Huppert est comme un poisson dans l’eau qu’elle n’arrête pas d’admirer. Avec ce maître-nageur, entre le clown et  l’artiste,  qui revient tel un leit motiv au cœur du dispositif amoureux. Tout le monde se croise, et parfois comme une mauvaise synchro,  raconte les mêmes choses, mais sur d’autres images, d’autres rencontres.

On sourit de ce bonheur engagé sur une mise en scène d’une précision légère, avec de brusques mouvements de caméras , qui fixe l’instant, le rapproche , s’en éloigne  et surtout nous rappelle que tout ça n’est que du cinéma .Encore des instants pour sourire, des moments assez drôles à force de se répéter et ce final diaphane, étrange où l’étrangère quitte la scène. Rien qu’une pointe de nostalgie, ou d’humour, qui sait ? La  touche finale à un tableau de maître.

LES SUPPLEMENTS

  • Commentaires de Olivier Père, responsable Arte (15 mn)

Il rappelle à juste titre la carrière de Hong Sangsoo, sa particularité dans le cinéma mondial et ses influences comme Cézanne ou Godard, du fait qu’il n’écrit pas de scénario et propose à ses comédiens leur rôle, la veille pour le lendemain. Huppert était ravie de la méthode. «  Mais sa véritable influence » dira encore Père, «  son moteur, c’est sa propre existence, c’est un cinéaste qui s’inspire de la vie ».

  •  Le journal de tournage d’Isabelle Huppert (audio, 22 mn)

Si on peut supporter que celui-ci ne soit qu’audio, il est étrange que l’accompagnement photographique, ne comporte que cinq clichés (quatre du film, un du tournage) que l’on passe en boucle pendant vingt minutes. C’est bien dommage, car les commentaires de la comédienne sont par ailleurs fort intéressants.


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