Cette mégère avait constitué une sorte de baronnie dans la région provençale du Pays d’Oc. Elle se prétendait comtesse, titre qu’elle n’eût jamais, ni ne naissance, ni par quelque acte de bravoure au service de son pays.
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Tout en elle n’était que mensonge et perfidie. Cette grosse femme portait sur son visage l’infamie qui lui permettait de régner sur ses terres, c’est par la traitrise qu’elle en avait pris possession, et par le mensonge qu’elle pillait leurs richesses, sans vergogne. Elle vivait quasi maritalement avec un être quasi invisible, quelconque et pleutre. Son unique travail était de tenter sans cesse des ambassades pour étouffer les affaires les plus dangereuses, ou cacher la vérité par la calomnie.
Ce fut la première, dans cette société secrète qui réunissait, entre autres bandits, le Pervertito Cardinale, les Cornées du Diable, et quelques Barbares Germaniques. Ce fut également l’initiatrice des festivités vénitiennes, qui, organisée à travers tout les royaumes de France, de Savoie et de Venise leur permettait d’engranger une considérable fortune.
La Madre di tutte le Stupidità avait montré le chemin, ouvert la voie. Les autres pervers suivirent son exemple, améliorèrent le système pour qu’il rapporte encore plus. Ils s’organisèrent en société secrète, avec ses règles, sa charte et s’entraidèrent. A chaque fois qu’une de leur victime osait se plaindre, ils organisaient de concert la calomnie, pour ternir sa parole, décrédibiliser les accusations portées, humilier encore plus… Dans ce concert de mensonges, la plus grande partie n’y comprenait rien.
Ils s’étaient secrètement partagés le territoire et les fortunes qui allaient avec : La Savoie allait au Pervertito Cardinale, tandis que les Cornées du Diable se voyaient octroyée une zone couvrant les monts du Jura, des Vosges jusqu’à la Montagne Noire.
Plus au nord, on entrait sur les terres des Barbares Germaniques qui y faisaient régner leur loi.
Tout le reste, était considéré par la Madre di tutte le Stupidità comme son bien où elle souhaitait régner sans partage sur toute fête donnée en l’honneur de la Sérénissime République de Venise, et, surtout, s’en octroyer les seuls bénéfices.
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Ce récit est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou ayant existé ne serait que coïncidence fortuite.