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Ma première fois

Publié le 04 février 2013 par Gjouin @GilbertJouin

Ma première foisSplendid48, rue du Faubourg Saint-Martin75010 ParisTel : 01 42 08 21 93Métro : Strasbourg Saint-Denis

Jusqu’au 30 mars 2013
Une pièce de Ken DavenportTraduite par Marie-Astrid PérimonyAdaptée par Clément MichelMise en scène par Gabriel OlivarèsAvec Séverine Ferrer, Belen Lorenzo, David Macquart, David Tournay

Le sujet : Se basant sur plus de 40.000 témoignages recueillis sur un blog intitulé « myfirsttime.com », invitant les internautes à raconter anonymement leur première fois, Ken Davenport crée la pièce My First Time qui est un florilège, un véritable feu d’artifice des témoignages les plus fous, les plus surprenants, les plus touchants, les plus hors normes, drôles, grotesques, émouvants, hétéros, homos, mais toujours authentiques.
Mon avis : Et bien tout est dit dans cette présentation. Difficile d’en rajouter au niveau des adjectifs. « Florilège, Feu d’artifice, surprenant, touchant, drôle… », c’est tout à fait vrai… le sujet de la pièce, facile cette fois de le déflorer. Il porte sur ce moment très intime que tout le monde, ou presque, a vécu une fois, et une seule, dans sa vie : le dépucelage. Tout dans les propos nous y mène (jeu de mot).
Le premier constat que l’on ressent quand la pièce est terminée, c’est que la mise en scène et les effets mis en œuvre sont réellement réussis. Pourtant, il n’y a pas grand-chose : quatre tabourets de bar que l’on peut utiliser à d’autres fins et quatre grands panneaux de tissu blanc qui servent d’écran pour des décors, des projections, voire des ombres chinoises, ou qui pivotent pour donner lieu à un jeu de portes. Quelle efficacité ! Rien qu’avec les nombreuses trouvailles qui ponctuent cette scénographie ô combien inventive, le pari est gagné.Et quand on y ajoute la remarquable performance des comédiens, on se dit que Ma première fois mérite amplement de drainer un large public. En effet, tout le monde est concerné par ce thème et, pourtant, c’est un sujet que l’on aborde rarement entre soi…

Ma première foisLa pièce est toute construite en arythmie. Ça commence par une salve de petites phrases, de réflexions, de confidences, des brèves quoi. Cet exercice choral donne un échange très vif. Après quoi, on assiste à de plus ou moins longues saynètes interprétées à deux, à trois ou à quatre, permettant ainsi tout un éventail de situations le plus souvent très drôles… Il y a toutefois aussi une séquence pleine de tendresse et d’émotion qui nous étreint littéralement le cœur tant elle déborde d’amour… Il y a également de la musique, accompagnant du chant ou du slam (signée Pierre Billon). Et, parmi ce tourbillon drolatique, il y a un tableau qui m’a complètement bluffé et enchanté, celui de la post synchronisation. Vous comprendrez quand vous le verrez.
Sans jouer les pères-la-pudeur - ce que je ne suis pas -, certains tableaux ou certains dialogues sont vraiment gonflés. Nos quatre artistes y vont à fond. Il n’y a aucun tabou. C’est osé mais jamais choquant, cru mais jamais vulgaire, chaud mais jamais hard. C’est la vie après tout. Et un pareil thème ne peut se focaliser que sur ce qui se passe en-dessous de la ceinture. Et pourtant, cela n’exclut pas les sentiments. Cette fameuse première fois est psychologiquement très importante. Rares sont ceux qui déclarent l’avoir oubliée.
Ma première foisAprès avoir insisté une fois de plus sur l’étonnant travail qui a amené à cette véritable performance scénique, il faut justement saluer l’interprétation des quatre comédiens. Ils sont tous épatants, habiles dans tous les registres, précis dans le moindre de leurs jeux. Très bon choix. Mais je ne peux néanmoins m’empêcher de mettre en avant la présence comique de la blonde Belen Lorenzo. C’est un vrai clown, elle est irrésistible.En allant voir cette pièce, je ne m’attendais à rien de précis. En quelques minutes, j’étais intéressé, puis conquis, pour sortir totalement emballé. C’est une pièce anticrise par excellence et, avec les péripéties du « mariage pour tous », elle est on ne peut plus actuelle. On y rit beaucoup.
Et ça nous rappelle inévitablement un souvenir très personnel, très intime, qu’il ait été bon, ou moins bon…

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