Magazine Cinéma
Suite à mon poème "Hommage à Georges Brassens", on m'a demandé de refaire quelque chose dans le même esprit avec un autre artiste. Ce n'est pas l'ordre alphabétique qui m'a inspiré, mais le talent. Après "Tonton Georges","Le Grand Jacques" s'imposait...
Quand on voit le jour au printempsDans les environs de BruxellesOn voudrait rester un enfantDans les jupons de quelque vieilleJ’ai grandi dans le plat paysLà où vite on comprend pourquoiFaut-il que les hommes s’ennuientMais chez ces gens-là, c’est comm’ ça
Je me souviens mon pèr’ disait« Regarde bien petit, c’est toiQu’en tant que « fils de » je prendraiMa cartonnerie est à toiPour moi c’était de la parlotteDès l’enfanc’ j’ n’étais pas enclinA fair’ partie de la cohorteDes paumés du petit matin
Moi, quand la ville s’endormaitTout seul dans mon lit je rêvaisJe ne sais pas pourquoi j’aimaisMoins les moutons que les bergersC’était peut-être l’âge idiotOn se veut prince ou fou du roiTête en l’air, pieds dans le ruisseauUn jour la lumièr’ jaillira
Fuyant une vie cass’-pomponA l’étroit comme à la BastilleLa colombe s’est faite lionA moi les prénoms de ParisJ’étais l’homme dans la citéQui aimait les filles et les chiensPar la Toison d’or entêtéAvide comm’ le diable à jeun
De l’aventur’ j’étais en quêteJ’étais heureux avec les fillesClara, Mad’leine ou la FanetteJe t’aim’, demain l’on se marieJe prenais l’air de la bêtiseEn pleine foir’, j’aimais bien faireAvec les biches ou les marquisesLa bourrée du célibataire
Je me prenais pour le bon DieuVoici ma prière païenneGrand-mèr’, les bigotes et les vieuxSans pardons, me couvraient de haineMais Grand Jacqu’ veut vivre deboutLa dam’ patronness’, les FlamandesSont pour lui des sing’, des hibouxIl s’en fout comm’ de mai quarante
J’ai bu d’ la bière à AmsterdamSous les remparts de VarsovieMême à Vesoul, pour une femmeY’a rien à voir, on s’y ennuieDans les jardins du casinoAvec Fernand, Jeff et JojoMeilleurs ivrogn’ que gigolosOn dansait l’ Knokk’-le-Zout’ tango
Il pleut ou il neige sur LiègeGris’ litanie pour un retourJe sais que Rosa l’OstendaiseNe s’ra pas le prochain amourEll’ miaulait : « Ne me quitte pas »Cette fill’ blond’ comme les blésAinsi que font les maladroitsLes timid’, les désespérés
Les cœurs tendres aspirent à vieillirFaçon Chanson des vieux amantsLes toros ça veut vit’ mourirPour laisser la place au suivantMoi je n’ai pas peur de la mortUne îl’ m’accueill’ra moribondVoir un ami pleurer d’accordMais faut pas m’ casser les bonbons
J’arrive à mon dernier repasJ’ veux partir avec éléganceSaint Pierr’, surtout, ne m’attend pasJ’ suis trop fier, donc sans exigencesMais qu’avons-nous fait bonnes gensEn face il nous faut regarderLa vie est un’ valse à mill’ tempsA grandes dents, je l’ai bouffée