Pour moi, voyage à Londres est synonyme de comédies musicales. Face au choix que nous propose le grand nombre de théâtres londoniens en la matière, il n’est pas toujours facile de décider lequel aller voir. Cette fois-ci, j’avais prévu d’en voir deux. Mon choix s’est porté sur Wicked, que j’avais déjà vu deux fois, mais que j’avais envie de faire découvrir à mon accompagnatrice (et pour lequel on a eu des places pas cher du tout). Pour la deuxième, le choix a été plutôt facile : je devais voir Matilda, adaptation du roman éponyme de Roald Dahl.
Matilda est une petite fille très intelligente née dans une famille de crétins finis. Elle passe sa vie dans les livres et créée même des histoires. Très bonne élève, elle n’hésite pas à s’opposer aux méchants quand il le faut et surtout à Mrs Trunchbull, l’horrible directrice de l’école.
J’avais lu plusieurs fois le livre, vu l’adaptation ciné, je ne pouvais pas manquer le musical surtout après avoir lu les critiques très positives et écouté quelques chansons. J’en avais même trois tournant en boucle dans mes oreilles. Restait à voir si le spectacle « en vrai » serait aussi bon que je me l’imaginais.
Je m’y suis pris un peu tardivement pour prendre mes places et avec un budget limité, je
me suis retrouvée au tout dernier rang du dernier balcon à droite de la salle. Ce qui évidemment est une mauvaise place. Il me manquait une partie de l’avant scène et du fond cour. En plus, un vilain monsieur n’arrêtait pas de se tortiller sur son siège sans aucune raison apparente, m’obligeant moi-même à une gymnastique peu naturelle. N’empêche que, malgré tout ça, j’ai passé une excellente soirée. Je suis sortie du théâtre des étoiles plein les yeux, chantonnant joyeusement et avec quinze ans de moins.Le spectacle est servi par un casting impressionnant composé en grande partie d’enfants plus talentueux que beaucoup d’entre nous ne seront jamais. Ils chantent, dansent, font de la balançoire et de la trottinette. Matilda était, ce soir là, interprétée par Lucy-Mae Beacock. Sa voix est impressionnante de justesse et de douceur, même si son jeu est un peu trop « propre » (mais c’est vraiment pinailler que de le relever). Le reste du casting était juste parfait. Il faut dire que le East End est une machine bien rodée et une usine à talents.Coté mise en scène, malgré mon mauvais placement j’ai été bluffée. La scène entière a été physiquement et mécaniquement adaptée pour le spectacle. Je ne peux vous en dire plus pour ne pas vous gâcher la surprise, mais c’est vraiment original, efficace et intelligent. La scène est encadré de centaines de lettres, décor dont on retrouve l’idée même en dehors dans la salle, dans les autres parties du théâtre. L’immersion est totale dès vos premiers pas dans celui-ci.
Quant au plus important, la musique, j’avais déjà été conquise par quelques chansons mais voir l’ensemble en live n’a rien à voir avec écouter un CD (avec lequel je suis repartie à la fin). L’émotion est tellement plus forte et les choeurs qui peuvent parfois sembler plats à écouter, vous soulèvent le coeur et vous donnent la chair de poule en vrai. C’est pop, drôle et beau. Il y a même une référence à Doctor Who. J’étais obligée d’être conquise par les chansons de Tim Minchin! Mention toute spéciale pour When I grow up, qui vous renverra à l’enfant que vous étiez, Naughty, qui passe un message différent des bonnes manières dont on a l’habitude et Quiet pour des centaines de raisons différentes.
On rit, on est ému,on est impressionné. Bref, on passe une excellente soirée, quel que soit votre âge. Attention, tout de même, il vaut mieux connaitre l’histoire originale et/ou bien comprendre l’anglais pour profiter du spectacle, vous risqueriez de passer à coté de l’humour ultra développé.
A noter que le musical ouvrira aussi ses portes à Broadway à partir de mars.
Mélanie
Matilda - Cambridge Theatre