Ça y est ! La peur change de camp ! Face à la montée des mouvements sociaux, l’oligarchie commence à craindre une « implosion », selon son zélé serviteur Manuel Valls, sinistre de l’Intérieur. Il a raison de s’apeurer le fourbe. Je reviens de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois et, malgré le froid, je peux vous assurer que l’ambiance est chaude parmi les salariés des entreprises en lutte. Alors que 5 de nos camarades de PSA sont menacés de licenciements après avoir été convoqués par la Police nationale (!), nous étions plus de 500 rassemblés devant les grilles fermées de Citroën.
Il y avait là les camarades de Goodyear, Virgin, Air France, Renault, Presstalis… Il y avait Xavier Mathieu. Il y avait Nathalie Arthaud de LO, Besancenot du NPA, Marie-Georges Buffet qui ne donne aucune prise à la fatigue alors qu’elle mène un combat dantesque contre la réaction à l’Assemblée nationale, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF… Pour le Parti de Gauche, j’accompagnais Laurence Sauvage et Philippe Juraver du Front des luttes ainsi que Martine Billard, notre co-présidente. Bref, ce que BFM appelle « de nombreux leaders d’extrême-gauche » (note for self : nationaliser BFM quand on arrivera au pouvoir). Le député de la circonscription, Daniel Goldberg (parti dit « sérieux »), avait annoncé sa venue. De retour chez moi pour rédiger cette note, on ne l’a pas vu.
En vrai, nous nous sommes gelés mais le cœur battait et il y avait une sacrée chaleur humaine. Pendant près de deux heures, élus et responsables syndicaux ont alterné au micro pour expliquer les raisons de se battre et de mettre les luttes en convergence. Nous étions nombreux à avoir une pensée fraternelle pour nos camarades de Pétroplus, dans l’attente angoissée du résultat des consultations en vue d’une reprise. Laurence m’en a glissé quelques mots dans le métro qui nous mène de la gare où je l’ai récupérée en direction de Bobigny où nous avons rendez-vous avec d’autres camarades du Parti de Gauche.
Martine Billard demande l’amnistie des syndicalistes poursuivis en justice
Bref, chaque semaine qui passe est marquée par un nouveau rassemblement des entreprises en lutte. Le 29 janvier, c’était autour des Virgin que nous étions, aujourd’hui c’est avec les PSA, la semaine prochaine ce sera aux côtés des Goodyear. Vous pensez que le gouvernement va en tirer les conséquences ? Vous avez raison ! Mais ce ne sont pas celles que nous attendons de sa part. Ce ne sont ni les services du ministère du Travail ni ceux du haussement de col improductif qui sont sur le pont. C’est encore du côté de la place Beauveau que ça s’agite. Le Figaro s’en fait l’écho :
Les services de renseignement de la police ont reçu récemment comme instruction de suivre « au plus près » les entreprises en difficulté afin d’anticiper une éventuelle « radicalisation » de mouvements sociaux, selon une note de service. « Dans un contexte économique dégradé qui touche l’ensemble des territoires, il est important de suivre au plus près la situation des entreprises et filières fragilisées, ou susceptibles de le devenir », explique cette note du directeur central de la sécurité publique (DCSP), qui fixe les objectifs prioritaires de la sous-direction d’information générale (SDIG, ex-RG).
Sur le fond politique donc, mon excellent ami d’A Gauche pour de vrai a bien raison : « Les pouvoirs publics ont abandonné PSA ». Comme ils l’ont fait pour Renault, Goodyear, Air France, Virgin, Presstalis, Pétroplus et tant d’autres… Comme de juste, au lieu de répondre aux revendications des salariés, le gouvernement s’allie aux vrais casseurs : ceux qui rasent les entreprises, et envoient les flics mater la légitime révolte du monde du travail.
Vous avez raison de trembler, vous qui vous dites puissants, comme le dit La Canaille, « le soulèvement aura lieu ». Et bien vite ! Nous ne vous laisserons pas assassiner la classe ouvrière de ce pays sans réagir. A bon entendeur, salauds !
Marie-Georges Buffet s’adresse aux salariés rassemblés devant PSA Aulnay
Bonus diaporama : les photos du rassemblement devant l’usine PSA d’Aulnay le 5 février 2013.
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Bonus vidéo : KASH Léone feat. DJ Rage « Ca peut plus durer »