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Psychose (Psycho)

Publié le 05 février 2013 par Cinephileamateur
Psychose De : Alfred Hitchcock.
Avec : Anthony Perkins, Janet Leigh, Vera Miles, John Gavin, Martin Balsam, John McIntire, Simon Oakland, Vaughn Taylor, Frank Albertson, Lurene Tuttle, Patricia Hitchcock, John Anderson, Mort Mills, Alfred Hitchcock...
Genre : Thriller.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 49.
Date de sortie : 2 novembre 1960.
Synopsis : Marion Crane en a assez de ne pouvoir mener sa vie comme elle l'entend. Son travail ne la passionne plus, son amant ne peut l'épouser car il doit verser une énorme pension alimentaire le laissant sans le sou... Mais un beau jour, son patron lui demande de déposer 40 000 dollars à la banque. La tentation est trop grande, et Marion s'enfuit avec l'argent.
Très vite la panique commence à se faire sentir. Partagée entre l'angoisse de se faire prendre et l'excitation de mener une nouvelle vie, Marion roule vers une destination qu'elle n'atteindra jamais. La pluie est battante, la jeune femme s'arrête près d'un motel, tenu par un sympathique gérant nommé Norman Bates, mais qui doit supporter le caractère possessif de sa mère.
Après un copieux repas avec Norman, Marion prend toutes ses précautions afin de dissimuler l'argent. Pour se délasser de cette journée, elle prend une douche...
Bande annonce originale
"On finit tous par devenir un peu fou de temps en temps"
5
Janet Leigh
"Psychose" est l'un de mes films d'Alfred Hitchcock que je préfère. C'est pas mon film préféré du cinéaste mais il est aisément dans le haut du panier et c'est toujours un plaisir pour moi que de revoir ce film. Pourtant, je dois bien avouer que ça fait un moment maintenant que je ne l'avais pas revu pour diverses raisons. Du coup, c'est d'une façon totalement opportuniste que j'ai profité de la sortie en salles du film "Hitchcock" pour me faire une petite piqûre de rappel avant de découvrir ce long métrage avec Anthony Hopkins dans la peau du maître du suspense.
Dès le début, je me suis vite replongé dans cette histoire que je trouve toujours aussi prenante. Le scénario écrit par Joseph Stefano d'après le roman de Robert Bloch est excellent. Commençant tout d'abord par un film assez léger sous fond d'adultère, le film nous prend de plus en plus à la gorge et fait resserrer le piège sur nous. Bien que maintenant ultra connu (notamment pour sa fameuse scène sous la douche), je dois quand même avouer que j'ai un peu de mal à parler de ce film. En effet, j'ai un peu peur de trop en dire et comme à l'époque de sa sortie en salles, je trouverais ça dommage d'avoir la surprise de gâcher.
Même si maintenant il est difficile de faire l'impasse sur le contenu de cette histoire qui à inspiré par la suite de nombreux cinéastes, je peux quand même dire que le scénario à un côté captivant qui est très efficace. Bien sûr, une fois que l'on connait la fin de cette histoire, un autre visionnage peut atténué l'impact du film sur les spectateurs mais l'ensemble me parait tellement maitrisé que le film fonctionne toujours sur moi. Je suis toujours agréablement surpris par les prises de risques que l'on peut voir notamment avec le traitement fait au personnage de Marion Crane ainsi que sur la psychologie du personnage de Norman Bates.
L'aspect psychologique des personnages est d'ailleurs quelque chose que j'aime beaucoup dans ce film. Au delà de l'une des scènes finales où on essaie de nous faire comprendre comment on à pu en arriver là, j'ai toujours beaucoup d'affection pour les personnages complexes, même les plus malsains, qu'on cherche à comprendre. Sans cautionner leurs différents actes, j'aime lorsque le scénario tente d'expliquer ce qui à pu les pousser à agir ainsi et sur ce point, je trouve que le film s'en sors très bien. Avec le temps, certains petits détails ou enchainement de scènes peuvent paraître un peu facile comme le discours du médecin à la fin qui résume ce que l'on avait bien compris mais je trouve vraiment que malgré les années, le film à réussi à garder de sa puissance et je comprends toujours pourquoi ce long métrage à marquer l'Histoire du cinéma.
Coupé en deux parties, c'est surtout la deuxième partie (après la fameuse scène de la douche) qui devient le plus intéréssant. A chaque visionnage, je me sens en tout cas oppresser dans cette intrigue ou l'enquête se mélange très bien avec une once de folie parfaitement dosé et montré à l'écran avec une certaine justesse. L'issue finale apparait presque comme inévitable et pourtant, je reste toujours surpris de voir qu'à chaque fois je me dis que ça peut changer, qu'il y à d'autres chemins que les personnages, bons ou mauvais, auraient pu prendre. Je suis d'ailleurs à cause de ça assez curieux de découvrir les suites auquel ce film à eu le droit même si je me doute qu'il ne possède pas la même force et la même originalité que ce chef d’œuvre du cinéma.
Puisque je n'aime pas trop m'attarder sur le scénario (j'ai déjà peur d'en avoir trop dit pour ceux qui vraiment ne savent rien sur ce film... Si ce genre de personnes existent ^^ ), je vais plutôt parler de la distribution et là encore, j'aime toujours autant ce que je vois à l'écran à commencer bien sûr par la mythique Janet Leigh dans le rôle de Marion Crane. Rôle principal, rôle secondaire, je sais pas trop où placer son personnage mais il est sûr en tout cas qu'il possède une très grande importance dans ce récit. J'aime beaucoup la façon dont il à été écrit, cette image quasi angélique qu'on va avoir d'elle, presque innocente, avant de lui découvrir une autre facette intéressante. J'aime beaucoup en tout cas l'évolution de son personnage et la façon qu'à l'actrice de l'incarner. Pour l'époque, son rôle est bien sûr très surprenant, on ne s’attendait pas à ce genre de traitement mais encore une fois, malgré les années qui passent, j'ai trouvais qu'il y avait dans le jeu de l'actrice une certaine ambiguïté qui est très bien retranscrite.
Le gros rôle du film revient à Anthony Perkins en Norman Bates qui comme Janet Leigh va faire de son personnage un rôle tellement culte qu'il va être difficile pour le comédien de s'en débarrasser par la suite. Faut dire aussi que l'acteur est vraiment saisissant. Pourtant, lui aussi dès ses premières scènes il ne paie pas de mine. Je l'ai même pas trouvé très charismatique mais plutôt fragile, naïf, innocent... On sympathise d'ailleurs assez vite avec ce personnage qu'on sens blessé intérieurement. Son évolution dans ce film n'en sera que meilleure. Il n'y à qu'à voir sa scène finale avec la mouche pour se rendre compte de la multitude de choses que l'acteur peut faire passer à travers son regard. Si son personnage est devenu aussi culte, c'est parce que le scénario l'a fort bien écrit mais c'est aussi parce que le comédien l'as très bien interprété. Sans jamais trop tomber dans l'excès, il suscite en nous une angoisse qui nous marque et c'est aussi pour ça que le film fonctionne.
Derrière ce duo si convaincant, je trouve l'ensemble du casting un peu léger du coup ou du moins pas aussi fort émotionnellement. Pourtant, il s'en sorte quand même plutôt pas mal à l'image d'une Vera Miles très bonne en Lila Crane. Elle forme un bon duo avec John Gavin en Sam Loomis. Ce dernier m'ait d'ailleurs apparu plus convaincant avec Vera Miles que lors de ses scènes avec Janet Leigh. Quoiqu'il en soit, le duo Vera Miles - John Gavin possède de bonnes choses, d'autres un peu moins (l'effet du temps jouant un peu par contre ici je pense) mais ça fonctionne à l'écran. Si parfois leurs scènes peuvent paraître un peu grosse ou du moins un peu facile, le couple d'acteur réussi cependant à bien les interpréter pour que ce ne soit pas choquant. On fait vite l'impasse sur le fait qu'ils ne sont pas policiers quand ils mènent l'enquête de façon peu discrète et il forme un bon couple auquel on s'attache bien.
Martin Balsam dans la peau du Détective Milton Arbogast s'en sors lui aussi très bien. J'ai beaucoup aimé ce personnage qui fouille un peu partout et qui soulève les bonnes questions dans son enquête. Il arrive dans cette intrigue un peu comme un cheveu dans la soupe mais j'ai bien aimé sa participation au point que je regrette même qu'on ne le voit pas un peu plus. Du point de vue du scénario, je le comprends parfaitement mais il fait quand même parti de ceux que j'aurais aimé voir davantage tout comme John McIntire dans le rôle du Shérif Al Chambers qu'on réveille dans la nuit sans que ça ne le dérange plus que ça.
J'ai bien aimé aussi Simon Oakland en Docteur Richmond. Son personnage arrive un peu facilement dans l'intrigue là encore mais il représente un aspect psychologique chez les différents personnages que j'aime toujours retrouvé dans le cinéma d'Alfred Hitchcock. Il sers un peu à conclure cette histoire, à relié les différents points entre eux pour ceux qui n'aurait pas compris (même si on n'a pas besoin d'un psychologue pour comprendre ce qui s'est passé) et l'acteur tient bien son rôle. J'ai bien aimé aussi le caméo d'Alfred Hitchcock lui même dès le début du film, où on le voit dans la rue vêtu d'un chapeau de cowboy pour juste après voir Janet Leigh en Marion Crane à son travail, derrière son bureau, juste à côté de sa collègue Caroline, interprété par Patricia Hitchcock qui n'est d'autre que le fille du réalisateur dans la vie.
Après, on pourrait penser en me lisant que j'ai un ressenti mitigé concernant l'interprétation dans ce film où la façon dont on amène certaines scènes mais il n'en est rien du tout. Le film serait sorti de nos jours, il m'aurait en effet sans doute prêté à sourire mais en le replaçant dans son époque, dans son contexte, j'ai trouvé que ce casting s'en sortait vraiment bien surtout que justement, ils ont réussi à me faire oublier ce que je pourrais ressentir comme des facilités en rendant leurs personnages aussi attachant que complexe. J'aime beaucoup en tout cas cette idée qu'aucun personnage ne soient totalement blanc ou noir.
Et puisque je parle du noir et blanc, je tiens aussi à dire que c'est une brillante idée d'avoir décidé de filmer ce film de cette façon. Là où la couleur aurait pu apporter un côté un peu "gore", un peu voyeur voir même totalement discrédité les différentes scènes, le noir et blanc donne au long métrage une beauté et une tension qui l'a sers grandement. C'est aussi grâce à ce procédé que le film passe bien les rouages du temps. La couleur auraient sans doute donner au film un côté kitsch qui lui aurait été préjudiciable. Ici, cela accentue la tension tout en nous offrant une photographie d'une très grande beauté bien exploité avec une lumière assez intéressante. La scène de la douche est par exemple devenue mythique à elle seule pour sa très belle exploitation, en montrant juste ce qu'il faut, de façon parfois très risqué sans pour autant tombé dans un voyeurisme gratuit. Certains plans séquences (comme celui où on passe de l'explication du psychologue à la scène de la mouche pour ne citer que celui ci) m'ont aussi beaucoup plu tant je les aient trouvés maitrisés.
Alfred Hitchcock démontre en tout cas une nouvelle fois qu'il est vraiment le maître du suspense. Sa caméra se balade dans cette histoire avec une fluidité et une originalité assez déconcertante. Sa mise en scène joue un très grand rôle dans l'ambiance que génère ce long métrage. C'est en tout cas assez dynamique, les plans sont variés et on arrive à se laisser prendre au jeu grâce aussi à une très bonne exploitation des différents décors comme le fameux hôtel de Norman Bates ou bien sa demeure énigmatique dont les décors ont été fait avec des matériaux recyclés du film "Harvey" avec James Stewart (un autre film que j'affectionne beaucoup).
Un très bon travail à aussi été fait sur les maquillages et les costumes tout en s'incorporant à merveille avec ce noir et blanc. C'est ainsi que la mère de Norman Bates apparait comme terrifiante lorsque l'on voit son "vrai" visage. On peut aussi se faire une idée sur le personnage de Marion qui apparait en sous vêtements (assez osé pour l'époque) blanc au début avant d'en avoir des noirs lorsqu'elle franchi certaines lignes de la société. Bref, chaque détails semblent parfaitement millimétrés et pensé pour que le résultat soit à la hauteur de nos espérances et je trouve ainsi que c'est une riche idée d'interdire l'accès en salles pour ce film à l'époque pour les retardataires tant prendre ce film en cours de route gâcherait le plaisir que l'on pourrait ressentir.
Que dire aussi de la bande originale composée par Bernard Herrmann qui est tout aussi culte que le film lui même. Cette musique qui donne une autre ampleur au film encore, cette musique qui nous prends aux tripes et qui nous entraîne dans cette folie sans qu'on s'en rende compte. Une musique qui accompagne parfaitement ce long métrage de son générique très réussi à sa scène finale en passant par la scène de la douche, qu'Alfred Hitchcock voyait silencieuse au départ avant de se raviser, à juste titre, en écoutant le travail fabuleux de Bernard Herrman qui à parfaitement bien saisi l'âme de ce film.
Pour résumé, même si ce n'est pas mon Alfred Hitchcock préféré, "Psychose" reste un très grand film que je ne me lasse pas de revoir. Malgré ce qui pourrait apparaître comme des facilités de nos jours, ce film est si maitrisé de son début jusqu'à sa fin qu'on comprend aisément pourquoi il à marqué l'Histoire du cinéma et pourquoi aujourd'hui encore, il est étudié sous toutes ses coutures pendant que d'autres cinéastes s'en inspirent. Tout à déjà été dit sur ce film à tel point que mon avis ne doit pas lui rendre un bel hommage mais vraiment, sans vouloir trop en dire pour ne pas trop spolié au cas où ils existent encore des personnes qui ne savent rien sur ce film, ce long métrage est à découvrir. Même passé l'effet de surprise qui prends aux tripes au premier visionnage, le revoir est toujours un plaisir surtout que le duo Anthony Perkins - Janet Leigh y est saisissant et que la mise en scène d'Alfred Hitchcock y est une véritable leçon de cinéma. Un grand film de suspense comme je les aime en tout cas et qui une nouvelle fois m'a beaucoup plu.
Ce que j'ai aimé :
  • Le scénario qui prend soin aux détails
  • Le traitement fait sur la psychologie des personnages
  • Même si l'impact final est atténué au second visionnage, le film reste assez fort et surprenant
  • Des risques assez osés pour l'époque qui rendent ce film encore plus fort
  • La mythique scène de la douche qui vaut le détour
  • La scène de la mouche que je trouve très intéressante également
  • Anthony Perkins, un Norman Bates de grand cru
  • Janet Leigh, une Marion Crane que j'aime redécouvrir
  • La mise en scène d'Alfred Hitchcock, véritable leçon de cinéma
  • Le petit caméo d'Alfred Hitchcock, toujours sympathique
  • L'utilisation parfaite du noir et blanc
  • Une très bonne photographie avec une bonne exploitation de la lumière
  • De très bons décors ainsi que de bons costumes et maquillages
  • Une musique de Bernard Herrmann incroyable

Ce que j'ai moins aimé :
  • Quelques facilités scénaristiques et légèreté dans le jeu parfois mais vraiment anecdotique quand on le remplace dans son époque

Psychose
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