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François Boucq – Jérôme Moucherot, Le péril pied-de-poule

Par Yvantilleuil

François Boucq - Jérôme Moucherot, Le péril pied-de-pouleAprès un deuxième tome qui reprenait treize histoires courtes à la qualité assez inégale, ce troisième volet livre à nouveau une histoire complète et totalement abracadabrantesque. La vedette est évidemment toujours Jérôme Moucherot, un agent d’assurance que l’on surnomme le tigre du Bengale, et ses aventures sont toujours aussi burlesques, originales et délirantes.

Le lecteur retrouve son héros vêtu d’un costume à motif léopard en pleine jungle urbaine, confronté à de nombreux imprévus qui jouent pleinement la carte de l’absurde. Après avoir retapé sa légendaire 4 CV à l’aide d’un exorcisme psychomoteur peu commun, Jérôme Moucherot emmène sa petite famille sur la route des vacances. Il faut bien s’accrocher car ce périple estival qui suit les lignes à haute tension part immédiatement dans tous les sens. Du nuage de pesées du penseur de Rodin à cette usine désaffectée découverte par des nains en pleine forêt, en passant par un motif pied-de-poule qui menace de tout envahir, le décalage est constamment au rendez-vous et le lecteur ne manquera pas de s’amuser du non-sens des situations.

Tenu en haleine par le burlesque de ce scénario sans queue ni tête, le lecteur s’amuse du non-sens des situations et de l’humour insufflé au travers de ces textes qui s’amusent à exploiter les expressions dans leur sens le plus littéral. Entre les lignes de ce délire continu, le lecteur notera cependant une certaine critique bien dissimulée et intelligente envers notre société. La pollution qui s’échappe des usines et le côté totalement kitch des nains de jardins sont ainsi pointés du doigt par un François Boucq en grande forme malgré une histoire qui contient quelques longueurs.

Visuellement, le dessin de Boucq accompagne avec brio ces histoires totalement déjantées. Cherchant l’originalité au niveau du découpage et des cadrages, l’auteur s’écarte des sentiers battus et livre, au passage, des personnages particulièrement charismatiques aux trognes dont il a le secret.

Notons également que cet album a reçu le grand prix du Festival d’Angoulême en 1998.


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