Magazine Culture

[feuilleton] Antoine Emaz, « Planche », 14/20

Par Florence Trocmé

 
Fatigue. Attaqué Soirs. Je dois en être à la page 50. Je devrais pouvoir avoir terminé la saisie de SOIRS, RAS, OS, PEAU d’ici la fin de la semaine. Mais c’est fatiguant de se faire dactylo de son propre boulot. Ceci dit, c’est rentrer dans la chair du livre. Dans SROP, cette tension entre continuité et disparité m’intéresse bien. Mettre les quatre livres ensemble manifeste une chose : ça bouge, et en même temps, ça reste là. 
*** 
Le travail d’approche pour SROP est fait : 430 pages pour le tout. Mais si je systématise l’enchaînement des séquences par xxx au lieu d’un saut de page, cela devrait notablement réduire la masse pondérale du livre. Ce travail est à peu près fait pour Soirs et Ras, mais pas du tout pour Os et Peau. Penser aussi à unifier la présentation des titres, celle des citations… Boulot long, méticuleux, pas ennuyeux. Et je sais pouvoir compter sur Claudine et Djamel pour aboutir à une bonne mise en page finale. 
*** 
Aujourd’hui, faut que je bosse pour les élèves. Mais hier, j’en ai fini avec SROP. Avec la nouvelle mise en page, je redescends à 350, ce qui devrait aller pour Tarabuste. C’est plus compacté, moins jouissif pour l’œil sans doute, parce que le temps d’arrêt, le signal blanc, est moindre d’une séquence l’autre. Par contre, l’ensemble se fond, s’uniformise pour la présentation des quatre livres. Un bloc, un pavé d’années, c’est ce que je veux. 
*** 
Titre : j’aimerais bien rester sur un monosyllabe plein. SROP, ce sont d’abord des moments de vie dans une durée évanouie, sans reste ni retour, sauf les poèmes qui émergent comme des îles dans un océan de plus rien. Vie disparue, eau courante, sauf ces clés de mots. 
Tout rien serait pas mal, mais l’oxymore est trop voyant. 
Au pire, je pourrais titrer SROP, mais il y a la proximité dérangeante de sirop, et le fait que ce n’est pas du tout représentatif de mon travail. Je donnerais un titre illisible à ce que je veux prioritairement lisible… Je ne suis pas à une contradiction près, mais tout de même… 
*** 
Lu le texte de Frédérique Germanaud pour les gouaches de Lawand. Bon texte, moins narratif que créateur d’une atmosphère brumeuse et fantomatique qui convient bien aux personnages de Lawand, toujours de passage entre rien et rien. 
*** 
Achevé de lire l’article d’Evelyne Lloze sur le blanc, ellipse et litote, en poésie contemporaine. Elle travaille surtout à partir de du Bouchet, Dupin, Gaspar, Jabès... toute cette génération qui m’importe, sans aller vers la poésie spatialiste ou le blanc chez Royet-Journoud par exemple. 
Son analyse est forte, et j’aime bien aussi qu’elle intègre une part de polémique, feutrée, sans attaque ad hominem, mais claire vis-à-vis de certains critiques ou certains poètes « médiocres épigones ». 
*** 
Virée à Cavaillon. Heureux de retrouver Martine Pringuet pour fêter son départ à la retraite : elle aura vraiment fait du bon boulot dans cette petite ville, à la fois pour le livre, les poètes et les artistes. Belle expo d’Anik Vinay, qui reprend son travail des dernières années. J’aime bien le tempérament mélancolique d’Anik ; elle n’aime ni le bruit ni la foule, ni se mettre en avant. 
Revu avec plaisir James qui m’a donné un exemplaire d’America solitudes. Il va falloir voir ce gros morceau, mais je l’attendais depuis déjà quelques années, tout autant que James. La célèbre vitesse d’André Dimanche… 
épisodes 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13,
suite vendredi 8 février 2013  
©Antoine_Emaz 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Florence Trocmé 18683 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines