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Always on the run

Publié le 06 février 2013 par Sukie

Je ne sais pas pourquoi je courais autant.

Vous aussi vous avez remarqué que vivre à Paris vous rend pressé? Moi je l’étais, c’était maladif. On va où, on fait quoi, dépêche toi.

Je ne voulais pas prendre mon temps. Je ne voulais pas en perdre une miette.
Mais je ne faisais jamais le plus important.
À la place, je faisais tout sauf ce que je devais faire.

Je vous ai déjà parlé de ma folie du ménage. Ca me détend et ça me donne des excuses. J’adore faire la vaisselle. Je pourrais y passer des heures.
Dans notre nouvel appartement, la cuisine donne sur l’immeuble d’en face. Lorsque je fais la vaisselle, j’aperçois les voisins. Je découvre la vie des autres quand le soleil ne masque pas leur quotidien. Quand vient la nuit, je les surprends, à demi-nus, ceux qui font leur sport le matin, ceux qui préfèrent faire des abdos le soir, j’envie le lave vaisselle de ceux qui habitent la fenêtre gauche, deuxième étage parce que ça me sortirait de ma procrastination.

Pourquoi étais-je pressée alors que je procrastinais simultanément.
Où allait le temps que j’épargnais.

Je ne connais trop de gens comme moi qui remettent les choses au lendemain en disant “je n’ai pas le temps”.

C’est agaçant à la fin.

Depuis que je suis à Londres, j’ai cessé de courir. Parfois je ne fais rien et j’ai la paix. Je ne fais rien le dimanche et je ne rouspète plus à la fin du week-end “fais chier, on a rien foutu”

J’aime ne rien foutre.

On peut être heureux sans s’essouffler.

Ce matin, j’ai laissé passer cinq métros et je me suis surprise à ne pas sourciller. Les gens formaient une masse solide comme un mur de briques. Il me paraissait infranchissable. Je n’avais pas envie de pousser, de râler, ni d’arriver en retard. J’étais là, au milieu de la foule, le temps était le même pour tout le monde. On avançait dans la même direction, à la même allure, celle à laquelle le métro nous emportait.

Quand je rentre à Paris, je me sens chanceuse de sauter dans un métro du premier coup. Tout parait si calme.

J’ai réussi néanmoins à laisser une fois mon amoureux sur le quai lors d’une course folle l’autre jour à Tottenham Court Road. À croire que je n’ai pas totalement perdu de mon parisianisme.


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