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Lincoln de steven spielberg : d.d.l. est de retour, en pleine forme

Publié le 07 février 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Les derniers mois du seizième président des Etat-Unis, retraçant sa lutte contre l’esclavage, notamment à travers le célèbre 13ème amendement de la Constitution américaine.

Lincoln Movie Poster1 LINCOLN DE STEVEN SPIELBERG : D.D.L. EST DE RETOUR, EN PLEINE FORME

Le come back

Lincoln marque le retour de deux géants du cinéma : Steven Spielberg, dont les derniers films n’avaient rien de réellement extraordinaire (notamment Indiana Jones et le Royaume de Cristal, Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne et Cheval de Guerre), Daniel Day-Lewis (qui a joué pour la dernière fois dans There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson en 2007 et la comédie musicale Nine en 2010).

On le sait, Spielberg aime s’attaquer à l’Histoire : il l’utilise très souvent comme toile de fond de ses films (1941, Indiana Jones, La Couleur Pourpre, Il Faut Sauver le Soldat Ryan, etc.) mais aussi en sujet principal (La Liste de Schindler, Amistad, Munich). Avec ce nouveau film, Spielberg s’attaque à celui qui est considéré comme le plus grand président de l’histoire des Etats-Unis. Et le réalisateur le sait : en faisant un film sur Abraham Lincoln, ce n’est pas seulement le portrait d’un homme qu’il s’apprête à dresser, mais aussi une fresque historique sur un moment clé de l’histoire du pays considéré comme le plus puissant du monde.

Afin de captiver le maximum le spectateur, Spielberg a fait appel à des scénaristes de renom : Tony Kushner, un grand auteur de théâtre ; John Logan, scénariste de Gladiator, Aviator Rango, Hugo Cabret, Skyfall et j’en passe ; ainsi que Paul Webb, scénariste qui a travaillé sur Robin des Bois de Ridley Scott. Ils ont notamment choisi de cibler le film sur les derniers mois de la vie du 16ème Président des Etats-Unis, faisant de Lincoln un biopic assez inhabituel, loin de ceux qui survolent seulement leur personnage principal.

« Un bulletin de vote est plus fort qu’une balle de fusil »

Il faut cependant l’avouer : Lincoln tient essentiellement sa réussite de la prestation de Daniel Day-Lewis, qui a d’ailleurs été nommé pour les Oscars – après en avoir remporté deux (My Left Foot en 1990, There Will Be Blood en 2007) en plus d’avoir obtenu deux autres nominations (Au Nom Du Père en 1994, Gangs Of New-York en 2003) – et qui a reçu pas moins de 23 prix pour ce film, du Golden Globes au Screen Actor’s Guild Award.

Il est très (très très) probable que Daniel Day-Lewis remporte le prochain Oscar du Meilleur Acteur pour ce rôle le 24 février, face à Joaquin Phoenix (The Master), Bradley Cooper (Happiness Therapy), Hugh Jackman (Les Misérables) et Denzel Washington (Flight) : si c’est le cas, il deviendra alors l’acteur le plus oscarisé de l’histoire du cinéma (pour un premier rôle) avec 3 victoires. Et dire que l’acteur d’origine irlandaise avait refusé le rôle par deux fois, depuis que Steven Spielberg avait acheté les droits d’une biographie de Lincoln en 1999.  On peut également saluer les seconds rôles, de Tommy Lee Jones, un de ses meilleurs rôles depuis No Country For Old Men des Frères Coen, ou Sally Field, qui interprète la femme de Lincoln – tous deux nommés aux meilleurs seconds rôles.

Mettant vingt bonnes minutes à commencer, Lincoln est cependant très prenant, on ne s’ennuie pas une seconde, même si la quasi-totalité du film est composée de dialogues : ici pas de place à des scènes de batailles impressionnantes comme dans Gangs of New York de Martin Scorsese par exemple. Certains trouveront (très) probablement le film ennuyeux, mais c’est avant tout une histoire de goût : il faut en effet bien s’accrocher aux dialogues – d’ailleurs très bien écrits – qui représentent 80% de l’intérêt du film.

La photographie de Janusz Kamiński (directeur de la photographie de Spielberg depuis La Liste de Schindler) vient sublimer le tout : des images certes très sombres mais extrêmement bien éclairés, impressionnantes mais à la fois intimes. Du côté de la bande-originale, on retrouve évidemment John Williams, fidèle compositeur de Steven Spielberg (qui a été nommé pas moins de 49 fois aux Oscars). Ici pas grand-chose à dire : rien d’extrêmement novateur mais une musique qui colle bien au film.

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« La plus grande corruption par l’homme le plus intègre des Etats-Unis ».

Lincoln se veut être un film à la fois biographique, avec un intérêt historique très conséquent, sur une des passes les plus délicates de l’histoire des Etats-Unis. En effet, Abraham Lincoln, voulant faire passer son 13ème amendement, usa de toutes les méthodes possibles, des fois pas très officielles. Une vision selon moi réaliste de la politique : les très beaux discours devant la Chambre des Représentants qui cachent la corruption et le mensonge. Spielberg ne fait pas d’Abraham Lincoln un icône ou un symbole, loin de là – sa mort, mettant un terme au film, n’est d’ailleurs pas montrée, et paraît finalement anecdotique face au travail qu’il a soumis. S’intéressant à la fois à sa vie de famille, il réussit à en faire un personnage très humain, particulièrement à travers sa relation compliquée avec sa femme et son second fils.  Spielberg est parvenu à donner au spectateur un autre regard sur ce président américain – qu’on connaît finalement peu – en le montrant en tant que père de famille, distrayant, mais incroyablement déterminé. Paraissant de premier abord un peu complexe, le réalisateur de Jurassic Park a réussit à rendre l’histoire assez accessible, même si la concentration est de rigueur pendant tout le film !

A noter que la voix française de Lincoln n’est autre que Michel Papineschi qui a notamment doublé Robin Willams, dans Jumanji ou dans Flubber : allez donc voir Lincoln en VO !

 

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