7 psychopathes.
(réalisé par Martin McDonagh)
Dans ta gueule Tarantino!
La bande-annonce de ce long-métrage m'avait vaguement intrigué, sans pour autant me donner envie de le voir coûte que coûte. C'est donc avec un niveau d'attente très bas que je me suis lancé dans l'aventure. Et c'est tant mieux tant cela m'a permis d'être surpris par la qualité de ce film méta qui réfléchit sur l'écriture, le cinéma et les psychopathes...
Marty est un scénariste hollywoodien en panne d’inspiration. Confronté à l’angoisse de la page blanche, il peine à écrire son nouveau projet de film au titre prometteur : 7 PSYCHOPATHES. Son meilleur ami Billy, comédien raté et kidnappeur de chiens à ses heures, décide de l’aider en mettant sur sa route de véritables criminels. Un gangster obsédé par l’idée de retrouver son Shih Tzu adoré, un mystérieux tueur masqué, un serial-killer à la retraite et d’autres psychopathes du même acabit vont alors très vite prouver à Marty que la réalité peut largement dépasser la fiction…
Kim Jee-woon, réputé pour J'ai rencontré le diable(que je n'ai pas vu) maîtrise son affaire, pas de doute là-dessus. Sa caméra se ballade et signe quelques passages brillants et rafraîchissants pour un genre aussi sclérosé que le film d'action en mode no brain
Cela commence comme un film des frères Cohen. Un dialogue absurde entre deux personnages à la psychologie, apparemment assez limitée, qui se termine dans le sang. Le décor est posé. Puis les protagonistes se dévoilent petit à petit et font étalage de leur force non-sensiqueavec laquelle ils essaient de s'extirper de cette situation grotesque et dangereuse: avoir kidnappé le chien d'un mafieux dérangé.
A ce niveau-là; le film intrigue. Mais c'est lorsqu'on comprend que le vrai cœur de l'œuvre est sa remarquable mise en abyme (le personnage de Colin Farrell est scénariste et se sert de ce qu'il voit pour faire avancer son ouvrage intitulé, 7 psychopathes...) que le deuxième long-métrage de Martin McDonagh vient vous cueillir pour ne plus vous lâcher.
Je reste évasif, mais c'est volontaire. Le but étant que vous découvriez le film par vous-même. S'écrivant petit à petit, il s'interroge sur les canons de plusieurs genres (Western, films de gangsters) et prend le temps de se poser (magnifique séquence du désert) pour réfléchir à la fin à donner à tout ce foutoir. Film méta par excellence, il peut rebuter mais crée une connivence avec le spectateur qui l'enchaîne à ce pur exercice de style.
Porté par des acteurs excellents (mention spéciale à Sam Rockwell), il est traversé par des moments de pur génie (la séquence onirique finale) et réfléchit à ce qui fait de nous des psychopathes. Pour arriver à la conclusion que le plus pacifiste de tous n'est pas forcément le moins taré.
Bref, mon premier vrai coup de cœur de l'année que je vous invite à découvrir au plus vite !
Note: