Alpine Decline : hauteurs et ascendances – Night Of The Long Knives (album)

ALPINE DECLINE – Night Of The Long Knives // Cover album

Dans les brumes toxiques de Pékin, Jonathan Zeitlin (guitare/chant) et Pauline Mu (batterie) tissent une pop aux horizons grisâtres et vastes comme les océans de reverbs dans lesquels ils se jettent. En filiation certaine avec les shoegazeux de My Bloody Valentine ou The Jesus And Mary Chain, le duo conjugue des habitudes mélodiques efficaces à un son vénéneux aux ascendances psychés. Alpine Decline, c’est un petit bijou de rev-pop (rev pour reverb, évidemment), une orfèvrerie aux accents garage salement addictive.

Le son de Night Of The Long Knives foisonne de multiples détails. Il est modelé avec une inspiration et une pertinence qui lui confèrent une belle force de caractère. Les crachotements sont croustillants, les empilements de sons sont vertigineux, les drones sont envoûtants. La voix est très souvent saturée. Elle est lointaine mais suffisamment précise pour prendre toute sa mesure mélodique et trouve une place évidente entre les guitares touffues et les batterie superbes de nonchalance. Ces dernières sont détachées, relâchées mais, jamais violentes, elles sont tout à fait « dans le match », elles évitent avec l’élégance de la simplicité l’écueil de la précision et de la force outrancières. Elles contribuent paradoxalement à rendre l’ensemble des 12 titres de cet album délicieusement vivants, en leur donnant une hauteur de vue touchante par son vertige ferme et précaire. L’équilibre est dangereux, mais sa beauté est certaine.

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