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[Critique cinéma] Wadjda

Par Gicquel
[Critique cinéma] Wadjda

Wadjda, douze ans, habite dans une banlieue de Riyad, capitale de l'Arabie Saoudite. Bien qu'elle grandisse dans un milieu conservateur, c'est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d'une chose : s'acheter le beau vélo vert...


[Critique cinéma] Wadjda
"Wadjda" de Haifaa Al Mansour

Avec : Waad Mohammed, Reem Abdullah, Abdullrahman Al Gohani

Sortie Cinéma le 06/02/2013

Distribué par Pretty Pictures

Durée : 97 Minutes

Genre : Drame

Film classé : -

Le film :

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La condition féminine en Arabie Saoudite . Avant même qu’il ne soit projeté, « Wadjda »  est une révélation. C’est le premier  film à être tourné dans un pays, l’Arabie Saoudite, qui ne possède aucune salle de cinéma. Une femme, Haifaa Al Mansour, l’a réalisé ; elle y parle  de ses congénères, de leurs conditions d’existence et de leur aspiration à vivre au grand air, sans ce voile qu’elles retirent joyeusement une fois rentrée à la maison.

Du haut de ses douze ans, Wajda fait plus qu’observer ce petit manège féminin, qui entre résignation et douce révolte, malmène gentiment le pouvoir des mâles. A sa façon, la gamine, espiègle et roublarde, s’y oppose.

Et c’est un plaisir que de la suivre en compagnie de la réalisatrice dans le dédale des interdits féminins où elle se faufile avec une aisance déconcertante. Wadjda ne fait rien, sans rien, et toute peine avec elle, mérite salaire. Secrètement, elle se constitue une petite cagnotte afin de sa payer un vélo.

Wadjida avec sa maman et son papa, en quête d'une seconde épouse...

Wadjida avec sa maman et son papa, en quête d’une seconde épouse…

L’ultime provocation aux yeux des traditionalistes, dont la directrice de son école, qui lui rappelle que cette  pratique  est fortement interdite aux femmes, sous peine de perdre leur honneur. Ou leur vertu, je ne sais plus trop, mais la confusion ici n’a pas lieu d’être. L’honneur et la vertu cimentent le socle de l’éducation féminine que la mère de Wajda, pourtant très complice avec sa fille, observe à la lettre du Coran près. Mais la confrontation n’a rien de destructrice, elle est  à l’image du film ;  toute en douceur et tendresse, avec parfois des brins d’humour qui papillonnent entre les éclats. C’est filmé simplement, justement.

Il faut voir Wadjda avec son copain de toujours, Abdallah, couple angélique et porteur des espoirs du pays, qui pour punir les petites filles récalcitrantes, rebelles, désobéissantes, les menace de les marier. Wadjda tout sourire refuse en silence cette éducation dans un engagement quotidien que porte la jeune Waad Mohammed avec une aisance déconcertante. Si toutes les jeunes filles saoudiennes sont de cette trempe, le Monde n’a qu’à bien se tenir.  Il tourne désormais à l’envers.


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