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Les dents de la mer (Jaws)

Publié le 09 février 2013 par Cinephileamateur
Les dents de la mer De : Steven Spielberg.
Avec : Roy Scheider, Robert Shaw, Richard Dreyfuss, Lorraine Gary, Murray Hamilton, Carl Gottlieb, Jeffrey Kramer, Chris Rebello, Susan Backlinie, Jay Mello...
Genre : Drame - Épouvante.
Origine : États-Unis.
Durée : 2 heures 04.
Date de sortie : 18 juin 1975.
Synopsis : A quelques jours du début de la saison estivale, les habitants de la petite station balnéaire d'Amity sont mis en émoi par la découverte sur le littoral du corps atrocement mutilé d'une jeune vacancière. Pour Martin Brody, le chef de la police, il ne fait aucun doute que la jeune fille a été victime d'un requin. Il décide alors d'interdire l'accès des plages mais se heurte à l'hostilité du maire uniquement intéressé par l'afflux des touristes. Pendant ce temps, le requin continue à semer la terreur le long des côtes et à dévorer les baigneurs...
Bande annonce originale
"- Où allez-vous ?
- A sa recherche dès maintenant. Il se nourrit la nuit.
- Vous irez en mer ?
- Si c'est un requin que nous cherchons, c'est pas sur terre qu'on le trouvera."

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Les dents de la mer
Bien que j'aime beaucoup Steven Spielberg, avant de commencer ce cycle, je n'avais pas vu sa filmographie en totalité et "Les dents de la mer" faisait parti de ses films que je n'avais jamais vu. J'avais peur qu'une simple histoire de requin qui terrorise une plage m'ennuie et bien que je soit très curieux, je n'avais jamais osé le voir malgré son statut de grand classique. C'est donc avec un peu de crainte mais toutefois une certaine impatience que j'ai inséré mon blu-ray dans mon lecteur.
Je dois dire que dès les premières secondes, mes craintes ont vite disparu. Faut dire aussi que le scénario écrit par Carl Gottlieb, John Milius et Peter Benchley d'après le roman de ce dernier est assez haletant et je comprends maintenant mieux pourquoi le long métrage possède ce statut de film culte et à pu épouvanté certains spectateurs à sa sortie en salles. J'avais un peu peur que ça tourne en rond cette chasse au requin mais le scénario réussi très bien à rendre l'ensemble dynamique tout en jouant avec nos peurs le tout avec une facilité assez déconcertante.
Car au delà de la simple chasse, ce qui joue avec nos nerfs, c'est que cette histoire pourrait très bien nous arriver. bien sûr ici, certains passages semblent un peu exagéré comme le remorquage du bateau par le requin ou alors le même requin qui fait certains sauts qui rendrait jaloux Flipper le dauphin mais hormis cet aspect sensationnel qui s’intègre d'ailleurs très bien dans le film, j'ai bien ressenti durant tout le long métrage une sorte de claustrophobie avec cette peur d'être attaqué à tout moment. Comment je réagirais en cas d'attaque ? (supposition vu que je nage très mal ^^ ) Je pense que la panique prendrait souvent le dessus sur moi et cette panique je l'ai bien ressenti avec le personnage de Brody même si ce dernier garde souvent la tête sur les épaules pour prendre les bonnes décisions.
"Les dents de la mer", c'est aussi une critique assez intelligente sur le rapport entre le pouvoir et l'argent notamment avec le personnage du Maire qui ne va pas prendre en compte les conseils qu'on lui donne et qui va penser avant tout à gagner de l'argent pour sa ville tout en caressant dans le sens du poil ses administrés quitte à les mettre en danger. C'est aussi pour ça que le film m'a aussi passionné car on ressens bien la bêtise humaine dans cette histoire qui causera de nombreux dégâts qui auront pu être évité. C'est aussi pour ça que j'ai apprécié le long monologue de Quint sur l'USS Indianapolis. Un autre aspect que j'ai aimé, c'est le traitement de l'eau qui apparait comme un personnage aussi important que le requin avec cette mer qui nous prend au piège, nous empêche de fuir. Une tension qui va même prendre une ampleur encore plus forte lors de la fin du film.
Quoiqu'il en soit, si le regard porté par la société est assez cynique et que le danger du requin se fait de plus en plus fort au fur et à mesure que le film avance, le divertissement à fonctionné sur moi également parce qu'il possède une bonne dose d'humour qui est très bien dosé. L'épouvante avec l'attaque du requin et la peur du danger prend le dessus sur le long métrage mais le scénario nous offre aussi de très bonnes répliques assez drôle qui parfois nous démontre même encore un peu plus la bêtise humaine comme lorsque que Hooper essaie de convaincre le Maire qu'il faut fermer les plages. Les dialogues sont vraiment très bons et j'ai bien aimé l'humour qui ressors ainsi qu'une certaine fraternité qui se crée à la fin sur le bateau de Quint.
Dans le rôle de Martin Brody, l'acteur Roy Scheider est en tout cas excellent. Il possède le charisme nécessaire pour faire exister son personnage tout en lui donnant ce qu'il faut de fragilité pour le rendre impuissant lors de certaines attaques ou lorsque le Maire ne prend pas en compte ses décisions remettant en cause son autorité de chef de la police. J'apprécie de voir cet acteur à l'écran en tout cas et ici il s'en sors vraiment bien. Il ne tire pas toute la couverture vers lui et c'est pas plus mal car cela permet au trio dans lequel il s’intègre de bien exister mettant tout le monde sur le même pied d'égalité.
Richard Dreyfuss en Matt Hooper c'est plutôt l'inverse. Il m'ait apparu assez léger au début son rôle de scientifique lors d'une attaque mortelle accentuant ce détail mais plus le film avançait et plus il gagnait en profondeur et devenait très intéressant. Du coup, lui aussi arrive bien à exister à l'écran et si il ne possède pas forcément dans ce long métrage le charisme de Roy Scheider, le comédien à tout de même réussi à s'imposer sans jamais trop en faire. Il rend en tout cas son personnage très attachant et sympathique tout en justifiant sa présence dans cette histoire.
Entre ses deux comédiens, Robert Shaw dans la peau de Quint va parfaitement équilibrer la balance en possédant le charisme nécessaire pour avoir de la repartie et rendre son rôle un minimum crédible tout en ayant aussi une certaine légèreté avec la folie de son personnage. Il se place très bien dans ce trio en tout cas et les caractères opposés de chacun va rendre ces trois têtes d'affiches encore plus intéréssant. J'ai eu en tout cas une certaine affection pour le rôle de Quint durant mon visionnage. Même quand celui ci se comporte mal en blessant les gens, l'acteur réussi à le rendre sympathique, une sympathie qui va là encore s'accentuer lorsque le trio va fraterniser en fonction des circonstances.
Derrière ses trois acteurs, le reste du casting est aussi très bon quand même malgré le fait qu'ils apparaissent un peu plus en retrait. C'est ainsi que Murray Hamilton joue parfaitement le rôle de Larry Vaughn. Le comédien possède la gueule de l'emploi et au delà de son simple costume qui nous rappelle sans cesse son titre même sur la plage, on ressens bien le côté hypocrite, égoïste et manipulateur de son personnage tout comme on ressens lorsqu'il se sens dépassé par les événements. J'ai bien aimé aussi le jeu de Lorraine Gary en Ellen Brody qui est un peu plus anecdotique mais qui reste quand même efficace.
Dans les autres personnages secondaires, Lee Fierro en Madame Kintner est elle aussi bonne. J'ai bien aimé son face à face assez émouvant avec Roy Scheider (très bon aussi dans ce passage) juste après lui avoir mis une claque. J'ai trouvé cette scène assez intense et émouvante. Après, j'ai pas forcément accroché avec les jeunes chris rebello et jay mello, respectivement Michael et Sean Brody, dans le rôle des enfants du chef de la police mais leurs rôles est si anecdotique (sauf pour nous rappeller qu'avant d'être policier, Martin Brody est avant tout un père lui aussi) que cela ne m'as pas dérangés plus que ça cependant.
Dans sa mise en scène, ça ne me surprends même plus mais Steven Spielberg livre une réalisation incroyable. Tellement forte émotionnellement et techniquement que l'on comprend d'ailleurs aisément pourquoi ce film est devenu une référence du genre. Que la réalisation soit brillante n'est pas surprenant venant du cinéaste, ce qui l'est à chaque fois en revanche c'est sa capacité à évoluer et à nous montrer à chaque fois quelque chose de différents tout en gardant sa propre identité visuelle. On ressens la patte du réalisateur à l'écran et pourtant, il innove à chaque fois dans ses prises de vues et nous offre des scènes d'une richesse assez incroyable très intense.
On ressens donc fortement la patte de Steven Spielberg derrière la caméra mais on sens aussi je trouve l'inspiration que le cinéaste à pu puiser chez d'autres metteur en scène. C'est ainsi que certaines scènes m'ont fait penser au ballet aquatique de "L'étrange créature du Lac Noir" de Jack Arnold tandis que la scène d'attaque du requin sur la plage avec le zoom arrière sur Roy Scheider fait penser à "Vertigo" d'Alfred Hitchcock. Les scènes d'épouvantes sont d'ailleurs assez surprenante je trouve dans ce film. Je ne m'attendais pas à un tel résultat dans un film de Steven Spielberg je pense par exemple à la découverte d'un corps dans la coque d'un bateau de Hooper qui m'a bien fait sursautter.
Certaines morts surprennent pas mal aussi d'ailleurs. Je vais éviter d'en parler afin d'éviter le plus de spolié le film auprès de ceux qui ne l'ont pas encore vu mais il y à une épouvante et un certain regard sanglant que j'ai beaucoup apprécié surtout que jamais le film ne tombe dans la surenchère gratuite ni dans le voyeurisme. Des années après sa sortie en salles, le film continue en tout cas de marquer les esprits et bien que depuis que je suis devenu cinéphile, j'ai pu voir de nombreux films d'horreur, rare sont ceux qui possède la tension que "Les dents de la mer" à pu provoquer chez moi lors de cette découverte.
Les effets visuels sont en tout cas très réussis. Bien sûr, le film à pris un petit coup de vieux (que la restauration du Blu-ray de très bonne qualité atténue très fortement) mais ça reste en tout cas très convaincant à l'image du fameux requin qui s'impose toujours comme un personnage à part entière bien terrifiant malgré un côté un peu kitsch dans son animation. On ne ressens pas trop le côté "faux" du requin en tout cas tant ses passages sont bien mis en scène en nous proposant des angles intelligent, riche et variés au même titre que l'on filme la mer qui se révèle ainsi être un grand danger.
Les différents décors sont en tout cas bien exploités. Si on occulte la menace du requin, la station balnéaire d'Amity (en réalité Martha's Vineyard dans le Massachusetts) s'avère être un endroit rêvé pour passer ses vacances où l'on évite de nous montrer la plage toujours sous le même angle. Les différents costumes sont eux aussi très bon et colle bien avec le caractère des personnages tandis que j'ai bien aimé certains maquillages au niveau des blessures provoqués par le requin. Encore une fois, je m'attendais plus à du subjectif avec une exploitation du hors champ pour susciter la peur mais mettre le spectateur face au danger en le montrant de façon intelligente est vraiment une très bonne idée.
Quant à la bande originale composée par John Williams, que dire d'autre à part qu'elle est vite devenu mythique ? Dès les premières notes, le thème phare se reconnait parmi d'autres et l'effet que cette musique procure est toujours aussi intact. Quelques notes pour un impact fort qui accentue la tension que génère le film et apporte beaucoup à l'atmosphère générale même lorsque le rythme est un peu plus lent. On ressens d'ailleurs là encore un peu de l'univers d'Hitchcock par moment dans cette musique je trouve mais ça vient peut être de moi. Encore une fois, John Williams signe une très belle composition et son association avec Steven Spielberg sonne comme une évidence tant leur travail respectif semble complémentaire.
Pour résumé, ce fut une découverte pour moi et alors que j'avais peur de m'ennuyer, "Les dents de la mer" m'a vraiment captivé du début jusqu'à la fin. Je comprends mieux maintenant comment ce film est devenu une référence tant le scénario possède un fond qui ne se résume pas à une simple attaque de requin, que la distribution est juste et impeccable tandis que la mise en scène de Steven Spielberg est exceptionnelle en étant souvent imité mais jamais égalé. J'ai vraiment été très agréablement surpris par ce film et si j'ai mis beaucoup trop de temps pour le découvrir, je sais déjà que j'en mettrais nettement moins à le revoir tant le spectacle proposé ma plu. Après ce film, on ne voit plus la mer de la même façon mais il mérite en tout cas amplement ses lettres de grand classique du cinéma. A voir.
Ce que j'ai aimé :
  • Un scénario captivant et riche
  • Au delà de l'attaque de requin, le fond sur la société est très intéressant
  • Des répliques vraiment bonne
  • Un humour bien dosé qui ne prend pas le dessus sur l'épouvante
  • Une tension du début jusqu'à la fin
  • Le trio Roy Scheider - Robert Shaw - Richard Dreyfuss qui est incroyable
  • De bons seconds rôles
  • Un brillant travail sur la mise en scène
  • Des plans vraiment marquant
  • Une bande originale excellente
  • Une bonne exploitation du requin et de la mer
  • De bons effets visuels qui ne jouent jamais dans la surenchère

Ce que j'ai moins aimé :
  • Quelques lenteurs parfois non dérangeante pour autant

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