Critique : « Lincoln »

Après « Cheval de Guerre » l’an passé, Steven Spielberg revient, cette année, avec « Lincoln ». Le récit du film est basé sur le livre de Doris Kearns Goodwin, « Team of Rivals ». Cette idée de film a longuement murît dans la tête de Steven Spielberg, car il traine le projet depuis plusieurs années. Devant sa caméra on retrouve Daniel Day-Lewis dans le rôle phare, accompagné de Sally Field, Tommy Lee Jones et de la star montante hollywoodienne, Joseph Gordon Levitt. « Lincoln » a obtenu douze nominations aux prochains Oscars. Le film sortait dans nos salles le 30 janvier 2013.

Synopsis : Les derniers mois tumultueux du mandat du 16e Président des États-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l’esclavage. Cet homme doté d’une détermination et d’un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.

Steven Spielberg est l’un des plus grands réalisateurs de notre temps. Il nous le prouve, une fois encore, en nous livrant « Lincoln », gigantesque fresque sur les derniers mois d’Abraham Lincoln, 16ème président des États-Unis D’Amérique. Rien n’est laissé au hasard, Steven Spielberg a eu une totale maîtrise de son œuvre, que ce soit par sa réalisation, sa direction d’acteurs ou son rendu visuel. Il livre, ainsi, un véritable cours d’Histoire très détaillé et ultra précis. De ce point de vue, il n’y a quasiment rien à redire. Steven Spielberg sait où placer sa caméra, quel angle adopter, ce qu’il souhaite de tel ou tel acteur. Le fait que le film trotte dans sa tête depuis plusieurs années, n’y est pas pour rien ! Il a réfléchit minutieusement à comment faire ce film et savait, du coup, exactement ce qu’il voulait. Mais est-ce suffisant pour faire de « Lincoln » un bon film ? Même si Steven Spielberg mène son film parfaitement, on n’échappe pas à l’ennui durant ces deux heures et vingt-neuf minutes de film. Prenez donc un bonne dose de café avant d’aller voir ce film ou alors préparez-vous psychologiquement à entendre plus de deux heures de dialogues, non-stop, sur l’amendement de l’abolition de l’esclavage. Daniel Day-Lewis livre une performance plus que correcte dans l’habit du 16^ème président des États-Unis d’Amérique, mais pour moi, certains de ses compagnons sont bien meilleurs. Tout d’abord, Sally Field se trouve être juste exceptionnelle dans le rôle de la femme d’Abraham Lincoln, complètement anéantit par la mort d’un de ses fils. Mais celui qui s’impose et m’a surpris, car je ne l’attendais pas ici, c’est Tommy Lee Jones. Il livre une prestation extraordinaire dans le rôle de Thaddeus Stevens, fervent défenseur des droits des hommes et femmes noirs. La présence de Joseph Gordon-Levitt au casting, dans le rôle d’un des fils d’Abraham Lincoln, reste anecdotique. La relation de ces deux personnages n’est jamais traitée alors qu’elle aurait mérité de l’être et aurait permis d’aérer un peu le film de tous ces dialogues et termes politiques. En sortant de la salle, j’ai eu la désagréable impression d’avoir vu un pseudo « Cheval de Guerre 2 », à cause du traitement quasiment exact entre les deux films … Que ce soit pour la photo, la durée, le côté fresque exceptionnelle ou bien encore pour la musique de John Williams. En fin de compte, ce qui me dérange le plus avec Lincoln c’est son côté académique. Tout est bien fait, mais sans réel originalité. « Lincoln » respecte un certain cahier des charges, qui lui permettra de recevoir des Oscars à la prochaine cérémonie. Est-ce cela le seul but de « Lincoln », faire une leçon d’Histoire à l’académie pour recevoir ces récompenses tant convoitées ?

« Lincoln » n’est pas un mauvais film, bien au contraire. Il est parfaitement orchestré, mais peut être trop … Un aucun moment nous ne sommes surpris et étonnés. En fait, il est exactement le film que nous attendions : sans surprises.

Lincoln. De Steven Spielberg. Avec Daniel Day-Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones, Joseph Gordon-Levitt, Lee Pace, David Strathairn, …

Sortie le 30 janvier 2013.