10 février Lavomatique J'aime bien aller au lavomatique le dimanche, lorsqu'il n'y a personne. Je fourre mon linge dans la machine, je dois à chaque fois réfléchir quelques minutes pour la marche à suivre, j'enclenche le mécanisme et je me laisse bercer par le boogie du tambour. Une fois je m'étais trompé de numéro de machine et j'ai vu, éberlué, démarrer la machine vide, à côté. Je ne peux lire qu'ici, c'est dire si je lis beaucoup, quarante-cinq minutes par semaine ; ici et dans le train, sans doute à cause des boogies. Je me plonge dans un bouquin, court de préférence, et de temps en temps je lève la tête et regarde les pièces de couleurs du linge apparaître et disparaître du hublot. Aussi passionnant que la télé... Puis ma tête fatiguée de la semaine tombe naturellement et je m'immerge à nouveau dans mon livre. Ce ne peut maintenir mon attention longtemps et il est courant que mon esprit s'évade à nouveau rapidement : j'ai parcouru trente pages avant la ligne droite de l'essorage. Le séchage s'effectue dans d'immenses tambours, le spectacle est si prenant que je cesse de lire...
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