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Interview: Rolling Stone

Publié le 12 février 2013 par Yohanobody @yohanobody

Justin a accordé une interview au magazine Rolling Stone, il parle de l'album, de Timbaland.. Merci à Rosario et Evenement Cinkantein pour la traduction

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Tu aurais pu faire n’importe quelle interview, pourquoi parler avec nous?

Parce que j'apprécie parler avec des personnes qui aiment la musique. Je ne fais pas forcément des tonnes d'interviews, parce que la plupart du temps le rédacteur s'entretient avec toi, et le résultat – j'ai pu le constater plus jeune – ça tourne plus autour d'eux que du sujet en lui-même. En fin de compte, tu vois ce qu'ils projettent comme idées sur toi, peu importe leur degré d'impartialité. Sonia (son agent) m'a parlé de vous, et j'ai dit: « Yeah, je préfère carrément discuter avec quelqu'un de plus jeune que moi, qui adore la musique et qui a envie d'en parler plutôt que de s'installer et répondre à des questions hors sujet, qui ne traitent même pas des Grammy's entre autres. Ce qui donne des questions du type, « Quelle est votre plat de pâtes favori? » « Qu'est ce que vous faites durant votre temps-libre? »
Je viens d'un milieu modeste, et quand ça fait un moment que t'es dans le business, c'est là où que tu réalises qu'il y a tout un monde qui n'a rien avoir avec toi.

Et pour moi, c'est toujours agréable d'échanger avec des jeunes qui non seulement aime la musique, mais s'intéresse à son expression, à son art. Vous verrez; plus on avance dans la vie, plus on se rend compte que les personnes sont de passages, que certaines changent, d'autres pas tout à fait celles qu'on pensait. J'ai eu le cas avec des amis, parfois proches qui sont entrés puis sortis de ma vie, et qui étaient en mode « Oh, bah tu as changé ». Sauf que si tout a changé autour de moi, je suis resté le même. Si on veut parler du fait qu'être poursuivi jusque dans sa voiture par un paparazzi m'a fait changé, alors oui, j'en suis désolé, j'ai changé, mais je ne savais pas ce que c'était avant. J'étais un jeune garçon, qu'essayait de s'exprimer. Nous vivons vraiment dans un monde dingue. Je ne veux pas pour autant paraître blasé ou autre, parce que je suis super heureux de revenir, de le faire, et je passe du bon temps où que j'aille. Simplement il faut se dire qu'en vieillissant, les choses autour de soi changent, et que c'est comme ça.



Qu’est-ce qui t’a fait revenir maintenant ?
C’est un de ces moments où des choses émergent en toi. Dans tous les cas, que je fasse des films ou pas, j’aurais quand même pris une pause parce que mon dernier disque était dévorant et faire une tournée comme ça, pour moi, je ne serai pas ce genre d’artiste qui sort 10 à 15 albums. Je ne suis pas comme ça. Ils [les albums] sont vraiment particuliers pour moi. J’écris de la musique tout le temps, mais de là à ressentir désespérément le besoin de le crier sur tous les toits et m’exprimer de cette manière, je suis plutôt du genre à garder ça pour moi. J’aime tellement faire de la musique que si ça ne sort pas, ce n’est pas grave. Si je viens à l’écouter par moi-même dans ma voiture, je suis tout aussi heureux parce que j’ai la chance d’entendre quelque chose que j’ai fait. Je ne suis pas très pris par le fait qu’il faille être au centre de l’attention. Pour moi, quand je fais quelque chose que je suis prêt à exprimer, je vais creuser à travers n'importe quoi pour le faire entendre. Mais selon moi, ce périple est la partie la plus amusante. Il ne s’agit pas du résultat. Il s’agit de faire quelque chose qui donne l’impression d’être authentique.

 
Qu’est-ce que faire de la musique signifie pour toi ?
Le studio est vraiment un endroit où vous pouvez toujours aller en vous sentant complètement libre, du moins pour ma part. Tu peux t’enfermer dans une pièce et créer un tout autre monde. J’ai 32 ans et j’aime ça toujours autant que quand j’en avais 18, pour vous dire à quel point c’est incroyable.


Peux-tu nous donner un extrait de ton nouvel album ?
 Il y a 10 chansons sur celui-ci, mais la durée moyenne de chaque son est de 7, 8 minutes. Nous l’avons fait pour l’écouter de fond en comble. Il ne s’agit pas tant d’un récit ou d’une histoire, mais de manière audible, on l’a vraiment fait pour qu’il soit écouté de la tête aux pieds.


Diriez-vous qu'avec Timbaland vous partagez la même vision des choses?
Ma relation avec Tim est une relation comme personne d'autre n'a dans le monde. Nous sommes comme des frères, réellement. Vous avez des amis comme ça, des amis à qui vous n'avez pas besoin de dire grand chose pour qu'ils vous comprennent. C'est cette relation que j'ai avec Tim, en studio on n'a à peine besoin de se parler. Il va commencer à bricoler quelque chose, ou alors je commence à jouer quelques accords, puis on élabore des semblants de boucles, ce qui va lui donner une idée, et on commence à créer une vraie boucle, puis je me mets à murmurer une mélodie, ce qui donne un jeu de ping-pong d'échanges d'idées. J'ai un peu également cette relation avec Pharrell. Mais ma relation avec Tim est vraiment unique. On partage la même perspective qui est de faire quelque chose qui nous rappelle la musique que l'on aime, et qui à la fois sonne comme du jamais entendu. On parle de la manière dont a été fait l'album; nous nous étions encapsulés dans le studio et je ne l'avais dit à personne. J'étais comme « Faisons de la musique sans tout le battage, sans penser aux attentes. Faisons juste quelque chose qui nous semble bien pour nous. » Et je suis ravi que nous ayons été capables de le faire de cette façon, car je considère qu'il s'agit de la meilleure chose que j'ai faite.

Qu'est qui vous attire dans ces musiques au charme intemporel?
Si « Superstition » sortait aujourd'hui, ce serait extra, ça sonnerait neuf. On serait en mode « Qui est ce nouveau artiste? » Idem pour Prince et Michael; si ces gars débarquaient maintenant, Marvin Gaye, si ces morceaux débarquaient là, on dirait « Whoa, c'est tellement génial » C'est une chose dont il faut avoir à l'esprit au moment de faire de la musique. J'y prête une grande attention avec Tim, et c'est ce que l'on fait, particulièrement cette fois-ci, en soignant chaque morceau,
C'est la meilleur idole à avoir, si tu es en production, c'est le plus profond (Quicny Jones). Il est l'un des meilleurs de tout les temps.

Comment le fait d'être acteur a affecté votre musique?
À plusieurs égards, cela m'a permis de voir un peu différemment la manière d'aborder la narration dans mes chansons. Je vais présenter beaucoup de chansons tout au long de l'année, et certaines sont très concept; certaines sont devenus à partir d'une simple idée quelque chose d'important. Les chansons sont différentes à chaque fois qu'on les écrit. On commence avec une idée et tu te dis « Okay, je vais développer et faire quelque chose ». Et ensuite tu attends jusqu'à ce que tu apprécies l'accompagnement que tu crées ou parfois tu revois complètement tes plans au niveau de l'accompagnement, de l'arrangement et tu fais « Oh ». Puis ça te donnes une idée de mélodie qui débouche sur des mots comme « Push your love girl ». Je regarde mon dernier album, c'était un personnage pour moi. Je ne porte pas des costumes 3 pièces tout les jours (rires); je ne suis pas toujours en costume cravate. Il y a une place et un temps pour tout, mais quand tu l'entends et le vois, tout d'un coup le visuel prend place.

Je dirais qu'ils sont plus semblables que les gens ne pensent. J'essaye d'expliquer aux gens qui était Robert Zimmerman ; beaucoup de personnes ne connaissent pas le vrai nom de Bod Bylan. Je ne vais pas parler à la place de Boib Dylan, il est une de mes idoles, mais de ma perspective de fan ; il me semble qu'il a commencé à créé de la musique qui lui donnait l'impression d'être quelqu'un d'autre et c'est ce que je dois faire ; Vous devez être capable de créer un monde différent de celui dans lequel vous vivez. La musique est pour les rêveurs. Je pense. Donc il a changé son nom. Est-ce que vous pouvez vous imaginer en train de créer quelque chose et dire «  Oh, je vais changer complètement de nom par rapport à qui je suis actuellement. »Donc pour moi, même avec Justified, j'ai appris beaucoup durant le processus de création avec Tim et Pharrell et des personnes qui sont meilleures que toi.

Je pense que faire des films m'a donné plus confiance en moi et de compréhension. Tu passes tellement de temps à développer le personnage que tu es dans le film : une grande partie du travail est fait avant d'être sur le tournage parce que tu as travaillé sur ton personnage, la manière dont il marche, la façon dont il parle, qu'est-ce qui le perturbe, qu'est-ce qui le rend heureux. Tu laisses ces choses se faire quand tu es sur le plateau et c'est un peu la même chose que d'être sur scène. Une fois que tu y es, tu t'évades, mais en jouant des personnages différent. Je crois que ça à changé ma façon d'écrire, un peu comme je le sentais. Je ne peux pas juste jouer un personnage avec un texte. Parce que Sexyback pour moi, est juste un texte. Je ne l'ai pas perçu comme quelque chose pour moi-même. Je l'ai vu comme quelque chose que les gens écoutaient dans leur voitures ou dans certains clubs, n'importe quel lieux où cette chanson a été le jouée le plus a donné l'impression aux gens d'être ce personnage. Et c'est une chose simple, je ne la chante même plus si tant que ça, mais plus comme un état d'esprit. Pour moi, c'est important de dire « Je » et non « Nous » parce que tu veux que cela soit individuel pour l'auditeur. Pour moi, avec une chanson comme ça, ce n'est pas juste une déclaration. Tu aurais pu dire quelque chose après ça, cela n'aurait pas eu d'importance, les gens qui l'écoutent et disent « I'm bringing sexyback » tu le ressens. C'est une chose étrange, mais cela te fait prendre conscience d'une version différente de toi-même, une version plus confiante.

Mais maintenant j'ai l'impression que je peux encapsuler tout un monde pour ce personnage, pas juste une déclaration. Maintenant je peux réellement faire le portrait des gens parce que je suis impliqué dans un film, on peut voir le changement d'écriture, on peut voir le changement de direction, on peut voir toutes ces choses changées. Mais tu vois ces choses changées et vous y allez. On peut faire ça avec la musique aussi. On peut jouer un personnage mais aussi écrire le monde dans lequel le personnage veut vivre et ensuite ce que cela va donner musicalement. Y-a-t-il plus de chaînes dans ce monde ? Plus de cornes, de percussions ?

Qui vous a appris le plus pour faire de vous qui vous êtes aujourd'hui ?

Honnêtement, mes parents. Ce sont deux grandes personnes. Ma mère me dit ces deux choses en permancence afin que je m'en souvienne. Une d'elles est que si vous mettez une centaine et que vous y ajoutez 15%, si tu dépasses ce que tu penses être 100%, tu peux espérer de bonnes choses. Et quand j'étais plus jeune, je chantais « J'ai toujours été dans la musique » et elle disait « je veux que tu saches que tu as un don extraordinaire, mais c'est un cadeau, il t'as été offert. » et elle continuait « Je vais te dire deux choses à propos de ça, la première est que si tu ne cultives pas ce qu'on t'as donné, alors que vas-tu dire sur la façon dont tu reçois le monde ? » Et j'étais « Wow » et elle a dit une deuxième chose «  Ce n'est pas parce que tu as un don que cela te rends meilleur et plus plus grand que quelqu'un d'autre. Tu as juste un don, tu mets toujours des pantalons jambe par jambe ». Bien entendu, un jour, j'ai essayé de mettre mon pantalon les deux jambes en même temps juste pour ennuyer ma mère, mais cette chose qui dit que parce que tu as un don ne signifie pas que tu dois laisser faire les choses, tu dois toujours être une bonne personne. Donc je crois que ça m'a aidé beaucoup, parce que ce que je viens de dire, certaines choses sont mal perçues avec ta carrière et comment les gens perçoivent les choses. Certains trucs sont des mensonges énormes. Certaines choses sont vraies, mais à la fin de la journée, bon ou mauvais, tu te réveilles le lendemain et tu es « Ok, qu'est-ce qu'on a? Qu'est-ce que le vie jette sur moi ? Et comment je mais faire sortir ça ? C'est comme ça que je l'attaque. »

Quel est le concept derrière la pochette de l'album ?

On parlait de The 20/20 Expérience, du fait d'avoir une vision parfaite et j'ai quelques chansons sur l'album qui éclairent cette vision, dont le titre « Tunnel vision ». Je suis vraiment mal à l'aise avec les titres de chansons, vraiment mal. Parfois je ne sais même pas pourquoi j'ai nommé une chanson comme ça, quand j'en ai fini avec elle, je laisse quelqu'un d'autre me dire comment je dois l'appeler en fonction de ce qui tourne dans sa tête. Avec FutureSexLoveSounds j'ai juste pris un morceau d'une chanson que j'aimais et je me disais « Un tas de chansons parlent de sexe et d'amour » Et je me souviens de Tim me disant «  Non mec, tu dois faire quelque chose de futuriste » Donc c'est pour ça que j'ai mis ces mots ensemble, ce n'étais pas vraiment l'idée de départ, et j'aurais du y penser un peu plus. Mais mon meilleur ami est venu dans le studio et a écouté certaines chansons, et c'est ce dont on parlait avant, du fait de se mettre dans un monde et non juste un personnage, mais créer un monde entier autour du personnage, et il a dit «  J'ai l'impression de voir ce que je suis en train d'écouter » J'ai dit «  Qu'est-ce que ça veut dire ? » Il a dit «  J'ai juste l'impression que la musique est très visuelle. Je lui ait dit de continuer et il m'a dit «  Tu sais, cela sonne comme une note pour ce beat et ça continue » Et je ne sais pas pourquoi mais Suit & Tie est indicatif pour ça, je ne sais pas décrire cette sensation complètement mais j'espère que cela donnera sens avec le reste de l'album. Puis il a dit «  J'ai l'impression d'être dans un film, j'ai l'impression de voir la musique, je sens différentes couleurs pour des chansons différentes. » Je lui ait dit «  Non, c'est vraiment cool, de la musique que tu peux voir et non juste entendre. C'est une vraie expérience. Et si on l’appelait simplement The 20/20 Expérience ? » Et il disait « c'est cool » j'ai dit « Cool , je ne dois pas me tracasser plus ». Donc l'idée de la cover de l'album est venu comme ça.

Quel conseil donneriez vous à des jeunes musiciens, parce que vous avez commencé très jeune?

C'est vrai, j'ai toujours pensé la vie comme si j'étais un athlète et il y a beaucoup de valeurs dans le sport. Donc si demain j'en vois un : l’entraînement compte. Répétitions et entraînement sont la même chose. C'est une des choses qu'on ne dira jamais assez. Quand j'ai commencé le cinéma, Kevin Spacey, qui est un grand acteur, m'a dit «  Fais tes devoirs » Et je lui ait dit « Que veux-tu dire ? » et il m'a répondu «  Regarde juste autant de films que tu peux , regarde ce que chaque acteurs fait » Et j'ai pensé à la musique de la même manière. Écouter autant de musique que possible, même si ce n'est pas ton style. Écouter tout ce que tu peux parce que tu trouveras plus tard des choses qui te donneront de l'inspiration. La musique est une des choses intéressante qui m'inspire, me rappelle, qui peut m'aider à m'évader quelque soit la chanson. Des fois cela aide juste dans les bouchons. Donc c'est pour ça que je dirais : on ne peux jamais en savoir de trop. Écoutez de tout, digérez le, prenez le. On ne connaît jamais assez de choses.


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