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ARRETEZ-MOI, film de Jean Paul LILIENFIELD

Par Geybuss

http://images.allocine.fr/medias/nmedia/18/95/41/65/20402929.jpg  Synopsis : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Un soir, une femme se rend dans un commissariat pour confesser le meurtre de son mari violent, commis il y a plusieurs années. Seulement plus la policière de permanence interroge cette femme, plus elle connait sa vie, moins elle a envie de l’arrêter. Pourquoi cette femme que personne ne soupçonnait veut-elle absolument être reconnue coupable ? Pourquoi cette policière ne veut-elle absolument pas l’arrêter ? L’une des deux gagnera. Mais que veut dire gagner dans ce genre de circonstances ?

Avec Sophie Marceau - Miou Miou - Marc Barbé

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Mon humble avis : Arrêtez- moi est la libre adaptation des lois de la gravité de Jean Teulé... Et bien vive la liberté d'adaptation que prennent certains réalisateur ! Autant je m'étais ennuyée à mourir à la lecture des 123 pages du roman, autant j'ai été fascinée (d'effroi souvent) par le film. D'ailleurs, si vous lisez mon billet sur le roman, vous constaterez ue j'ai des dons de médium. Je disais qu'avec de bons dialogues, l'histoire était assez originale pour mener à un bon film, pourvu qu'il soit interprêté par Bacri et Jaoui. Bon, ok, j'ai tout faux avec le casting, mais j'ai des circonstances atténuantes... Jean Paul Lilienfield a remplacé le flic pour Une flic. Et j'avoue que le choix est très judicieux... Face au sujet des violences conjugales, ce huit clos  se passe sans supériorité masculine, sans de soumission ni peur de la "coupable" face à la policière.

Le film est un presque huit clos, une femme supplie une autre de l'arrêter pour le meurtre de son mari, survenu 10 ans plus tôt. C'est bluffant, parfois révoltant, souvent dérangeant,  effarant, toujours prenant et bouleversant, révoltant. On aime ses deux femmes blessées et leur face à face est d'une force inestimable, malgré le dénuement environnant. Décors simples, lumières blafardes, et les minutes passent presque en temps réel. Les arguments de l'une, contre ceux de l'autre. Un véritable combat psychologique qui finit dans une violence insoupçonnable en début de film. Deux personnages admirables dans leurs convictions et leurs motivations... Dont on découvre certaines à la dernière minute du film. Celle ci, bien sûr, je les tairai. Mais le film suscite pas mal de question : La vie peut-elle être une prison dont seule la prison délivrera. Pour une victime, être reconnue coupable est il la solution de faire reconnaître son statut de victime. Bref, un film qui inverse la logique des choses.

Et les actrices dans tout cas... Ah Sophie Marceau... La petite fiancée des français et le fantasme de nombre de mes concitoyens. J'ai l'impression que cela fait des années que je la vois superbe, fraîche et naturelle dans des comédie romantiques, qu'elle joue le rôle de gaffeuse ou de femme fatale, en robe rouge de grand couturier... Et bien voici une belle façon de casser réputation de glamour. Elle est ici défigurée par des cicatrices, par l'usure de la vie, par son combat, par les coups reçus par le passé, pas coiffée, vêtu d'un pull à col roulé. Le regard hagard, en femme perdue, souffrante mais déterminée. Pas un sourire pour convaincre le public. Elle est magistrale. Miou Miou l'est tout autant, dans cette femme flic qui laisse apparaître en plus de fêlure au fil de l'histoire, et qui croit son combat juste.... jusqu'au moment où... ?

Si mes dons de médiums perdurent, je leur promets à toutes les deux un césar à partager l'an prochain.

Enfin, un petit mot sur la réalisation... Le film est parsemé de quelques fash back, lorsque Sophie Marceau évoque la violence conjugale psychologique ou physique subis pendant des années... Réalisation très subtile des scènes... On n'y voit pas Sophie Marceau. Les insultes, les menaces, les coups sont adressés directement à la caméra et nous met directement à la place de cette femme battue. On ne prend plus d'un hupper cut, on a la gorge nouée et on ne bouge pas de son siège, empoigné que l'on est par ce film. Et l'on se dit : jamais ça.

Un film puissant, qui prend bien plus aux trippes que l'oeuvre original dont il est tiré... comme quoi...


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