Longtemps remplacés par des voix de femmes, les contre-ténors réinventent le monde qui est le leur, le baroque. A contrario de leurs confrères, leur répertoire est souvent « pauvre » ou du moins limité. Coincés entre la musique ancienne ou contemporaine. Enfin, cela devient du passé grâce à Dominique Corbiau, contre-ténor belge, qu’on vous avait déjà présenté.
Son dernier album « Profano e sacro » rend hommage aux prouesses d’Alessandro Scarlatti, père de Domenico Scarlatti. « La plupart des grandes œuvres connues ont été jouées, ça oblige les grandes firmes de disques qui connaissent toutes des difficultés, à chercher de nouveaux répertoires et la période baroque est bénie à ce niveau. » précise Corbiau et se risque alors en multipliant les expériences musicales inédites. « J’ai choisi d’être contre-ténor mais il faut savoir que c’est une voix fragile et qu’il faut quand même avoir une certaine facilité personnelle pour l’adopter. Sans oublier une sensibilité au répertoire que cela impose. » C’est justement dans ce registre baroque qui lui est cher que le contre-ténor belge fait du bruit. C’est en cherchant une pépite sonore à la bibliothèque du conservatoire de Bruxelles, qu’il tombe sur « quelque chose de différent mais séduisant ». Déjà réputé pour ses opéras, c’est à Alessandro Scarlatti que Cordiau doit son inspiration. C’est une des ses sérénades peu jouées qu’il a donc choisi d’interpréter, « un genre assez hybride qui montre le côté avant-gardiste de Scarlatti ». Travailler sur des répertoires vus nulle part ailleurs voilà la motivation de ce contre-ténor. Il croit en l’avenir du répertoire baroque et il n’a pas fini d’élargir ce panel encore trop peu connu.
Dominique Corbiau chante « Dormi » de « La Giuditta » (Alessandro Scarlatti) :
Dominique Corbiau from Etvonweb on Vimeo.
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