Les Misérables – 2012

A la base, J’étais parti pour voir The Hobbit mais mon Unexpected Journey s’est arrêtée devant le guichet : la séance était complète. Je me suis donc rabattu sur Les Misérables que ma copine voulait aller voir et dont j’avais entendu de bons échos. J’ai déjà vu pas mal de comédies musicales (à Londres je précise ; pas des merdouilles françaises) et ça ne me dérangeait pas d’en voir une en film.

Je ne vais pas m’attarder sur l’histoire, si vous n’avez pas lu le chef d’œuvre de Victor Hugo, vous en trouverez un résumé sur sa page Wikipédia. L’adaptation est de bonne facture et l’histoire n’est pas trop dénaturée à mon avis même si certaines libertés ont été prises et parfois de manière injustifiés car n’apportant rien de plus.

Dès les premières minutes on sent que l’on a affaire à un film à gros budget, britannique pour une fois. Si la brochette de stars ne vous en a pas convaincu, les décors, la qualité costume et le gros son le fera indéniablement. Tom Hooper, le réalisateur, a décidé de nous en mettre plein les mirettes. Je ne sais pas si je dois féliciter le directeur photo (Danny Cohen) ou l’équipe de post prod mais le rendu des images est vraiment très bon.

Pourtant ce film n’est pas exempt de défauts. Un premier point agaçant vient de la volonté de faire du chant du début à la fin. On est, certes, dans une comédie musicale mais les passages du genre « Jean Valjean, donnez-moi vos papiers. Je ne les ait pas sur moi » en version chantée ça a vraiment l’air niais et c’est sans parler des prononciations françaises approximatives et des « monsieur » bien trop nombreux. Les quelques scènes de liaisons entre les chansons aurait mieux fait d’être jouées normalement ce qui aurait d’ailleurs rajouté un peu de dynamique plutôt que de nous balancer des chants idiots pour ce genre de séquences. Parce que, à la fin, du chant j’en avais vraiment marre. Cela rend peut être mieux avec de vrai chanteurs…

Ce qui m’amène à mon second point : les acteurs ont été indéniablement choisis pour leur notoriété et leur image et pas pour leurs compétences de chanteurs. Cela se ressent notamment dans les duos ou les trios car les voix ne concordent pas bien et rendent l’ensemble complètement brouillon. Celui de la fin avec Valjan, Cosette et Marius est assez mauvais. Le seul qui m’a vraiment impressionné c’est Russel Crowe dans le rôle de Javert. Je dirais que c’est le seul à savoir chanter dans la bande. Le duo Helena Bonham Carter / Sacha Baron Cohen dans le rôle des Thénardier est pas mal non plus. La cuillère en bois revient à Anne Hathaway totalement insipide et dont la performance m’a laissé de marbre. Je la préfère en catwoman !

Je terminerai sur un défaut technique récurrent. La plupart des acteurs fait un solo, cela permet une sorte de portrait musical des personnages principaux. C’est bien en soit, par contre visuellement, le réalisateur à opté pour un plan très serré de l’acteur avec une grande ouverture pour avoir un fond flou et le visage qui se détache nettement, mais lorsque la mise au point est faite au mauvais endroit, on a droit à un visage à moitié flou et on se sait plus où regarder sans se péter la rétine. J’ai l’air de chipoter mais sur un écran de cinéma ça ne pardonne pas. Ca fait pas mal de point négatifs maintenant que je me relis, mais c’est toujours mieux que l’adaptation pitoyable de Mamma Mia. Heureusement que les chants d’ensemble viennent remonter le niveau sinon j’allais mourir.

Alors faut-il voir cette adaptation des Misérable ? Si vous aimez les comédies musicales. Et lâcher ses £10 au cinéma ? Non. Vous l’aurait compris, il en faudra plus pour me convaincre.