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Les ovins dans l'union européenne

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Marc Laffont a étudié et résumé pour la Buvette un document de 221 pages qui fait le point sur la filière ovine en Europe. Document plus qu’exhaustif donc, mais qui a déjà pris un petit «coup de vieux», car basé sur des données antérieures au « bilan de santé » de la PAC (2010).

Les mesures de la PAC n’ont pas permis d’améliorer la compétitivité du secteur ovin viande. Le soutien significatif et croissant au revenu des éleveurs d’ovins et de caprins a été pertinent par rapport à l’objectif de revenu équitable des populations rurales, même si dans certains cas, l’aide découplée n’a pas compensée la diminution des revenus tirés du marché.

Concernant les besoins des consommateurs, le constat est que le prix de vente de la viande ovine au stade de détail a augmenté plus vite que l’indice général des prix à la consommation. La politique mise en œuvre n’a donc pas atteint pleinement l’objectif de satisfaction des consommateurs.

Cheptel et production : recul ovin

Selon la FAO, le monde compte environ 1,07 milliard d’ovins en 2009
Selon la FAO, le monde compte environ 1,07 milliard d’ovins en 2009. (NDLB : Le mouton n'est donc pas envoie de disparition). Depuis 20 ans, le cheptel ovin a reculé dans la plupart des grandes zones de production du monde.

  • Dans l'Europe des 27, 3ème bassin ovin du monde, il est ainsi passé de 131 millions de têtes en 1990 à seulement 89 millions en 2009, une baisse de 32%.
  • En Nouvelle-Zélande, le cheptel ovin a reculé de 44% sur la même période pour retomber à 32 millions de têtes en 2009.
  • En Australie, la baisse a atteint 57% avec un cheptel de 72,7 millions de têtes en 2009 !
  • En Afrique,  le cheptel ovin a progressé de 27%
  • En Asie, la progression est de 11%.


Dans l’UE, le cheptel ovin est à la fois à vocation laitière et allaitante. Selon Eurostat, en 2009, 44% des brebis ont été traites.

  • Les brebis laitières sont situées au Sud de l’UE, essentiellement en Italie, Espagne, Grèce et France
  • Les brebis allaitantes se retrouvent avant tout au Royaume-Uni, en Irlande, en France et en Espagne.

Les autres grands bassins ovins (Nouvelle-Zélande, Australie et Amérique du Sud) sont surtout allaitants.

Les échanges internationaux en viande ovine

Avant même la signature de l’accord de l’OMC à Marrakech en 1994, l’UE était importatrice nette de viande ovine. Ainsi en 1990, l’UE importait déjà 260 000 tonnes équivalent carcasse de viande ovine, soit 20% de sa consommation. En 2008, les exportations internationales de viande ovine totalisaient environ 1,2 millions de téc, soit 15% de la production mondiale estimée alors à 8,1 millions de téc. Ces exportations sont en majeure partie en provenance d’Océanie, 43% de Nelle-Zélande et 25% d’Australie.

Des prix internationaux en hausse depuis 2001

Sur la période 1992-2008, l’évolution générale des prix est assez homogène : une tendance à la stagnation voire à la baisse jusqu’en 2001, suivie d’une reprise marquée. Ces prix internationaux ne donnent aucun signe de convergence, les différences restant marquées entre l’agneau néo-zélandais ou australien (aux alentours de 2$/kg) et l’agneau européen.

Notons qu’au sein même de l’UE, on retrouve des écarts de prix significatifs, de 7 $/kg en France en 2008 à 3,70 $/kg au Royaume-Uni. En outre, l’agneau léger (<13 kg de carcasse) du Sud de l’UE a traditionnellement un prix au kg plus élevé.

Les grandes lignes du marché de la viande ovine dans l’UE depuis 2000

Alors que le troupeau allaitant décline depuis 1990, le cheptel laitier se développe. A l’échelle de l’UE-27, le cheptel allaitant a perdu un tiers de ses effectifs entre 2000 et 2009, pour tomber à 37,5 millions alors que le cheptel de brebis traites a progressé de 43%, pour atteindre 29 millions de têtes en 2009. Très grossièrement, le secteur allaitant perdait 25 millions de têtes, quand le secteur laitier en gagnait 10.
La production européenne décroît depuis le début des années 90. Entre 1990 et 2005, la production perdait environ 1% par  an. Ce recul s’est accéléré à 3% par an sur la période 2005 à 2009.
Calculée par bilan, la consommation de viande ovine dans l’UE-27 est en recul depuis le début des années 90, c'est-à-dire depuis que la production européenne a entamé sa régression. En 2010, elle est tombée à 2 kg par habitant et par an ; elle était de plus de 3,5 kg au niveau de l’UE-15, dix ans plus tôt.
Après une chute provoquée par la crise de la fièvre aphteuse en 2001, les prix à la production de l’agneau ont eu du mal à se rétablir et ont connu une période de stagnation jusqu’en 2006. Depuis, ils progressent d’année en année et en particulier en 2010, où le manque de disponibilité et la fermeté de la demande ont tiré le marché vers le haut.
Les importations de l’Union Européenne sont globalement stables depuis la fin des années 80. La Nouvelle-Zélande (NZ), qui utilise chaque année son contingent à plus de 98% (mais 86% en 2010),
représente 85% du total des volumes. L’Australie arrive en deuxième rang avec 7% du total.

Principaux pays producteurs dans l’union européenne

Espagne
Le cheptel ovin s’élève en 2009 à 19,7 millions de têtes dont 17% sont de brebis laitières.
Contrairement à ce qu’affirment les anti-biodiversité les plus réacs pour justifier une meilleure cohabitation avec les grands prédateurs, l’écrasante majorité des brebis élevées en Espagne le sont d’abord pour la viande.

En 2009, les abattages d’ovins représentent une production de 135 Ktec, dont 93% d’agneaux légers. On note un recul de 48% entre 2003 et 2009.

L’Espagne est structurellement excédentaire, avec des ventes essentiellement destinées à l’UE. La consommation est de 115 000 tec en 2009, soit 21% de moins qu’en 2008.
France
La France compte, en 2009, 7,5 millions d’ovins parmi lesquels 55% sont des brebis allaitantes et 22% sont des brebis laitières.

De 2000 à 2009, le cheptel ovin a diminué de 1 à 3% chaque année, avec une accélération de 2006 et 2007. Le cheptel de brebis allaitantes a été le plus durement affecté: il recule de 5% entre 2003 et 2004 et de 10% entre 2007 et 2008.
La production française de viande ovine s’élève à 101 K tec en 2009. Ces abattages ont fortement reculé durant les 2 dernières années de l’étude (-30% entre 2007 et 2009).

En 2009, la France a acheté 129 K tec de viande ovine, soit un volume dans la moyenne des années 2000. La France a été fortement impactée par la crise de la fièvre aphteuse au Royaume-Uni en 2001, et ses achats n’ont jamais retrouvé leur niveau élevé de la fin des années 90.

La consommation de viande ovine ne cesse de reculer depuis le début des années 90. Elle était en 2009 de 225 000 tec (-25% par rapport à 2000).
Grèce
En 2009, le cheptel total ovin comptait 8,9 millions de têtes dont 6,3 millions de brebis laitières (soit 71%) et 250 000 autres brebis. La tendance est au déclin; la part des brebis laitières étant stable.
En 2009, les abattages sont de 55 000 tonnes de viande d’agneau et 17 000 tonnes de brebis et autres adultes. Les abattages d’ovins ont baissé de respectivement -9% entre les périodes 2002-2004 et 2005-2009. La consommation de viande ovine affiche également cette tendance à la baisse.
Irlande
En 2009, on dénombre 3,2 millions d’ovins en Irlande dont 2,4 millions de brebis allaitantes. A part deux années de reprise légère en 2002 et 2003, le cheptel diminue de 3 à 10% chaque année depuis 2000.
En 2009, les abattages d’ovins ont été de 55 000 tonnes, dont 45 000 d’agneaux. Les 4 principaux abattoirs du pays, localisés dans l’Est, le Sud-est et l’Ouest du pays, concentrent 85 à 90% de la production. Les abattages d’agneaux sont en baisse pratiquement chaque année depuis.
L’Irlande expédie les deux tiers de sa production, principalement vers la France (pour 53% des volumes) et le Royaume-Uni. La consommation de viande ovine est de 16 000 tec en 2009. Depuis 2004, elle recule chaque année de 5% en moyenne.
Italie
Le cheptel ovin est composé de 8 millions de têtes en 2009, dont 69% sont des brebis laitières.
En 2009, 40 k tec de viande ovine, dont 63% d’agneaux, ont été produites. Les abattages ont diminué de 6% entre les deux périodes de référence.
La consommation de viande ovine atteint 79 000 tec en 2009. Elle a augmenté chaque année entre 2003 et 2006. Depuis la tendance s’est inversée et la consommation régresse de 4% par an en moyenne.
Roumanie
Le cheptel ovin est de 9 millions de têtes en 2009 ; il est fortement dominé par les brebis laitières qui en représentent 78%. Sur les 8 dernières années, la hausse est de +23%.
En 2009, 1 000 tonnes de viande ovine ont été produites dans les abattoirs agréés par l’UE. D’après les données de l’Institut National de Statistiques de Roumanie, la production totale en 2009 est de 71 000 tonnes : les abattoirs agréés ne fournissent donc que 1,4% de la production réelle de viande.
La consommation de viande ovine augmente tous les ans depuis 2004 (de +2 à +12%). En 2009 elle est de 70 000 tec, marquant une nette reprise (+20%).
Le prix de la viande d’agneau est beaucoup plus faible en Roumanie (1,93 € / Kg équivalent carcasse en 2010) qu’en moyenne dans l’UE (4,41 € / Kg e.c.). Une hausse des prix est ainsi attendue par les opérateurs locaux.
Royaume-Uni
Le cheptel ovin est de 21 millions de têtes en 2009 ; les brebis allaitantes en représentent 65%.
Le secteur a été durement affecté par les crises de fièvre aphteuse en 2001 et 2007 : on note alors des réductions significatives du cheptel (respectivement de -11% et -7%).
Avec une production de 307 000 tonnes de viande ovine en 2009 (dont 251 000 tonnes d’agneau), le Royaume-Uni est le premier producteur européen de viande ovine (41% de la production européenne).
Le Royaume-Uni est aussi le premier consommateur de viande ovine de l’UE (340 000 tonnes ont été consommées en 2009).

La consommation a subi les impacts des années de crise sanitaire (-13% en 2001,-5% en 2008).
Synthèse

Tableau

Les chiffres concernant l’abattage et la consommation fluctuent légèrement en fonction des sources au sein du document original lui-même, suivant qu’ils ont été ou non « redressés ». Il faut donc apprécier ces données pour ce qu’elles sont, à savoir d’abord des indicateurs de tendance.
Beaucoup de disparités dans la filière ovine.

  • Disparités dans les orientations de production : pour simplifier, plutôt laitière au sud, plutôt viande au nord.
  • Disparités dans la capacité d’autosuffisance (mention spéciale pour la France).

Sur la durée, des pays comme l’Espagne ou le Royaume Uni arrivent sensiblement à assurer leur autosuffisance par la réduction de la consommation de viande ovine. En une décennie, la consommation de viande ovine en Irlande a été divisée par 2. Cette production est donc dans ce pays essentiellement, et de plus en plus, un produit d’exportation ayant vocation à améliorer la balance commerciale du secteur agricole. Ce qui fait un peu de ce pays la Nouvelle Zélande de l’UE. A deux détails près quand même : la consommation de viande ovine se maintient globalement aux antipodes, ce qui n’est plus le cas en Irlande, et la production irlandaise est encore subventionnée.

Il y a quelque chose de très « thatchérien » dans cette logique consistant à se spécialiser dans les secteurs les plus performants, tout en abandonnant sans trop d’états d’âme les secteurs les moins rentables. Et sans s’encombrer non plus de contraintes de type terroir ou tradition devenues des gouffres.

Quitte à importer massivement certaines denrées, l’objectif étant d’aboutir à une balance commerciale excédentaire. A ce jeu, les néo-zélandais sont champions. L’exact contraire de la logique française, en quelques sortes ; laquelle s’efforce de préserver coûte que coûte les productions historiques, faute dans certains cas d’avoir été capable de favoriser d’autres possibilités d’aménagement du territoire.

Ces différences de vision expliquent aussi les difficultés à se mettre d’accord à 27 sur le budget de l’Europe en général, et spécialement celui de la PAC.

Principaux effets des mesures de la PAC dans l’économie de la filière ovins viande (depuis 2003)

Cheptel et Activité
La production de viande a diminué en conséquence de la réduction du cheptel de brebis, la prolificité ayant peu évolué. La diminution de la production est ainsi un effet indirect de la réforme. Cette dernière n’est cependant qu’un déterminant parmi d’autres ; en effet les facteurs externes que sont les épizooties et l’augmentation du prix du fourrage ont entraîné ou favorisé la réduction de la production. La Grèce et l’Italie, pays à dominante laitière, ont maintenu leur cheptel ovin total.
Structures, systèmes et localisation
Les structures d’exploitations ont peu évolué, leur nombre ayant décru au même rythme que le troupeau, sauf en France qui a connu une plus forte diminution du nombre d’exploitations. Cette évolution n’est pas liée à la réforme. En l’absence de gains de productivité significatifs, la diminution du cheptel a entraîné la contraction du nombre d’animaux disponibles pour l’industrie d’abattage.
Orientation par le marché, compétitivité, prix, rentabilité.
Globalement, durant la période, la production n’a pas amélioré sa compétitivité-prix comme le montre la comparaison avec des prix de référence (prix du porc dans l’UE et prix de l’agneau en Nouvelle-Zélande). Au détail, le prix de la viande d’agneau a augmenté plus vite que l’indice général des prix. L’évolution des prix, de la productivité et de la compétitivité relative n’est pas liée à la réforme des aides à l’élevage ovin-caprin.

La réforme n’a cependant pas empêché la réduction de la rentabilité des exploitations orientées vers la production de viande ovine.

Ainsi, l’élevage propose des produits chers, dont le prix relatif n’a pas baissé par rapport au marché de la viande et a augmenté plus vite que l’indice général des prix, et simultanément il ne rapporte qu’un résultat très faible aux producteurs. Ce double constat traduit le manque intrinsèque de compétitivité de cette production. Les éleveurs, qui, par le découplage des aides ne sont plus tenus à maintenir la même quantité d’animaux pour bénéficier du soutien ont, en moyenne, réduit une activité peu rentable et donc non compétitive pour eux.
Revenus
Sur la période de l’étude, les aides directes ont permis de maintenir ou d’améliorer le revenu des éleveurs ou d’en limiter la baisse. En général, le niveau des aides après réforme est plus élevé qu’auparavant. Toutefois, le mauvais contexte de marché et le manque de compétitivité du secteur ont entraîné une baisse du revenu net moyen dans plusieurs États Membres, notamment au Royaume-Uni, premier  producteur de viande ovine de l’UE, mais aussi en France et en Espagne. En Italie, le rôle des aides directes est moindre du fait de meilleurs revenus procurés par le marché.

Au Royaume Uni, en Irlande et surtout en France le marché seul n’est pas en mesure, en moyenne, de procurer un revenu, car les prix ne couvrent pas, ou trop peu, les coûts de production.
On peut penser que si le prix au kg était aussi élevé qu’en France, éleveurs irlandais et britanniques seraient plus proches de la rentabilité. Ce n’est en fait qu’un raisonnement théorique : une hausse du prix entraînerait immédiatement une baisse de la compétitivité relative de la production. Comme en France.

Cohérence avec les objectifs généraux de la PAC et de l’UE

Cohérence avec l’objectif de compétitivité
Les mesures de la PAC n’ont pas permis d’améliorer la compétitivité du secteur sur le marché ; il y a donc un manque de cohérence entre l’objectif (améliorer la compétitivité) et le résultat (la compétitivité ne s’améliore pas).
Cohérence avec l’objectif de soutien d’une agriculture durable et de protection de l’environnement
Malgré une réduction diffuse des superficies de prairies et de pâturages (sauf en Espagne, pays aux 2 500 loups et 150 ours et, dans une moindre mesure, en Italie, pays aux 600 loups et 70 ours…), la mise en place du découplage n’a pas eu d’effets significatifs sur le maintien des prairies. L'évolution de ces superficies semble plutôt liée aux changements structurels touchant globalement le secteur agricole.
Cohérence avec l’objectif de renforcement de la cohésion régionale
En ce qui concerne le maintien de la production ovine dans les zones défavorisées, les résultats sont différents selon les régions analysées. La réforme semble avoir entraîné la disparition des exploitations les moins performantes de ce secteur, frappé en outre par d'autres événements négatifs tels que la fièvre catarrhale ovine en Andalousie (NDLB : et rien sur le loup ? Pfff…).

En Midi-Pyrénées les évolutions témoignent d’un meilleur maintien de la production.

Dans la région des Midi-Pyrénées la présence de productions stables (Roquefort) a contribué à préserver l’élevage ovin laitier. En ce qui concerne le maintien de l’emploi dans les exploitations ovins-caprins, le constat est clairement qu’il a reculé dans la plupart des territoires analysés.

Pertinence (et quelque part, conclusion…)

Le soutien significatif et croissant au revenu des éleveurs d’ovins et de caprins a été pertinent par rapport à l’objectif de revenu équitable des populations rurales, même si dans certains cas, l’aide découplée n’a pas compensée la diminution des revenus tirés du marché. L’accélération de la réduction du volume de production d’agneaux, conséquence de la réforme, a entraîné des restructurations ou difficultés pour l’industrie de l’abattage.
L’augmentation des prix, en fin de période ne facilite pas le maintien de la demande. Les effets produits vont à l’encontre des objectifs de garantie de l’approvisionnement de l’industrie. La réforme n’a pas entraîné de tels effets dans le secteur laitier, caprin ou ovin.
Concernant les besoins des consommateurs, le constat est que le prix de vente de la viande ovine au stade de détail a augmenté plus vite que l’indice général des prix à la consommation. L’augmentation des coûts agricoles est liée à celle des prix du fourrage et des charges générales, celle des prix au stade agricole, en fin de période est due à la conjonction de la réduction de la production de l’UE et de la baisse du disponible néo-zélandais. Cela étant, la politique mise en œuvre n’a pas atteint pleinement l’objectif de satisfaction des consommateurs.
Et pour terminer, juste une petite remarque...

Dans les 221 pages du cocument, on ne trouve aucune occurrence pour les mots « loups » ou « prédateurs ». Le résultat d’un complot escrologiste, sans nul doute...


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