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La fièvre monte... Brisseau, René Clair, Iacub, le cinéma se déshabille cette semaine.

Publié le 13 février 2013 par Petistspavs

Cette semaine mercredi est en retard car j'héberge un gros virus qui semble ce soir s'être déplacé de mes poumons asthmatiques à mon disque dur, devenu aussi mou qu'une montre de Dali. Comment être à l'heure, dès lors ?
Voici donc un billet paresseux et fébrile. N'ai-je pas cru ce soir que mon PC me quittait ? Ce qui m'est arrivé il y a peu d'années. On dit que l'amour dure trois ans, c'est possible, personnellement et sans me vanter j'ai réussi à faire en ce domaine moins ou plus, mais j'aimerais qu'un ordinateur, censé conserver des traces limpides de votre vie dans son disque plus ou moins dur, dure un peu plus.
Étant donné ce qui précède, le caractère à la fois désordonné et baclé de ce qui suit ne vous choquera pas. Merci

Comme j'ai envie de publier, ne serait-ce que pour faire la nique aux statistiques récentes de fréquentation de ce blog (Où êtes-vous passés, fiers lecteurs ?!!??), alors même que l'envie d'écrire n'est pas à l'oeuvre, en raison d'un vague à l'âme pas si vague que ça, je vous offre un film. Encore un film entier. Bientôt, je pourrai publier un catalogue des films complets disponibles ici.
Là il s'agit des 22 minutes d'Entr'acte, film réalisé par René Clair en 1924 pour servir de pause récréative au ballet Relâche oeuvre dadaïste de Jean Börlin et Francis Picabia monté au Théâtre des Champs-Élysées, par les Ballets suédois. On y croise Satie et Auric, Duchamp, Picabia, Man Ray et même Georges Charensol. C'est, de personnages flottants en images que les inrocks pourraient qualifier de foutraques (?), un rêve fort agréable pour qui aime Paris, la poésie et le cinéma.

Toujours dans la thématique cinéma, quoique, je vous livre (mais vous en aviez peut-être connaissance) une expérience très stimulante. Il s'agit d'un objet filmique interactif réalisé par Laetitia Masson (décidément une réalisatrice capable de nous surprendre dans les deux sens, le meilleur et le pire), THE END ETC. (on se demandera pourquoi ce titre anglais, alors que le visionnage du film montre quelque chose de très français). A partir du thème de l'engagement (sans qu'il soit précisé en quoi l'engagement est envisagé, politique, sexe, culture, religion ?), le film nous propose de choisir et, à chacun, de composer son propre film. Je l'ai fait. En dehors du plantage préoccupant de mon ordinateur (mais qui n'a rien à voir), j'ai été très séduit par le projet.
Le lien à suivre est le suivant : http://the-end.nouvelles-ecritures.francetv.fr/.

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J'ai reçu cette info d'Amnesty International (La lettre de l'abolition). Je résume et complète.
En 747, en Chine, toutes les peines de décapitation ou de strangulation ont été commuées, par décret impérial (j'imagine) en déportations au service de l'armée. En 2012, l'Arabie Saoudite a proposé à 1 200 condamnés à mort (1200 !) de choisir entre la décapitation ou le djihad, les autorités saoudiennes commuant les peines de mort des volontaires pour se battre contre le régime d'Assad en Syrie.
Déjà, on savait qu'en Arabie Saoudite, il n'y a pas un cinéma (comment ils font ?). Une enquête de wikileaks avait montré que les richissimes saoudiens se tapaient des putes en se gavant de boissons alcoolisées hors de prix et de chichon, je préfère pas savoir, pendant que leurs monseigneurs Lefebvre se tapaient une veuve poignet accompagnée d'un petit verre d'eau de messe, pendant aussi que les voleurs, non. Pas possible pour eux de se branler, plus possible, plus de main.
Mais comment, dans un pays riche comptant 28 millions d'habitants seulement (dont 19 millions de saoudiens pur porc), peut-on compter 1200 condamnés à mort ? Ca s'attrape comme la grippe ou la vérole ? Quel pays de merde ! J'ai entendu ce matin à inter (nous sommes le 6 février) qu'un honnête père de famille saoudien avait tué sa fille, en gros en la pulvérisant, parce qu'il avait des doutes sur sa virginité. Je parle d'une gamine de cinq ans. Cinq ans, putain ! et il avait des doutes. Comment au juste, par quel moyen, par quelle voie. Heureusement la justice veille. Quatre mois de prison et une amende... Ce malade circule donc librement et peut se taper des putes de treize ans en vidant des bouteilles de Smirnov à 400 euros.
Quatre mois pour le meurtre (apparemment d'une sauvagerie extrême) d'une enfant de cinq ans. Mais qu'ont donc pu commettre  de pire ces 1200 condamnés à mort ? Quand est-ce qu'on efface ces pays de merde de cette planète, bon dieu !

Cinéma à nouveau. On est pas des Charlots cette semaine.

LE film vu ces derniers jours et qui restera est le nouveau Brisseau, La fille de nulle part.
J'aimerais y consacrer quelques lignes, mais ce soir ce sera juste quelques mots.
Un film réalisé par un cinéaste âgé qui joue le rôle masculin principal : voir mon analyse des films 2012 et l'importance des vieux, désormais, dans le cinéma.
Un film qui commence par une scène de violence que Godard n'aurait pas renié, avec du sang qui ne ressemble pas à du sang. Ce film ne s'adresse pas à un public sanguinaire.
Un film qui se clôt, comme des yeux se closent, sur le baiser le plus beau qui puisse être filmé, le plus rapide, le plus profond, le plus sentimental, émouvant, le plus éternel.
De cette violence à ce baiser, un film d'une honnêteté totale, comme une sorte de retour à l'innocence de ce cinéaste connoté qui fit de la prison, de la vraie prison avec ces murs en dur, ces gardiens syndiqués à FO, cette désespérance. Et ces appels d'autres cinéastes pour que cesse l'innomable d'un créateur privé de toute liberté.
Maintenant, on a l'impression que Brisseau a recouvré une liberté nouvelle, sans limite et qu'avec, comme on dit, trois francs six sous, il s'amuse à réaliser à la maison (dans son propre appartement) un film d'une simplicité telle que ça fait pleurer les crétins comme moi, quand j'y repense. Avec fille énigmatique (interptétée par l'assistante de Brisseau), belle, insaisissable, intemporelle, avec fantômes et guéridon qui tremble, bouge, puis dévaste la vidéothèque du monsieur. Un film réalisé par un vieux monsieur massif et doux, une sorte de Belle et la Bête où les protagonistes ne craignent pas de parler, leurs propos fussent-ils philosophiques. La Belle incitant par son questionnement exaspérant la Bête à se préciser.
Ce film est une absolue merveille qu'il faut voir et soutenir et supporter. Il prend donc, même si c'est une distinction émaciée, la tête des Charlots de la semaine.

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LA FILLE DE NULLE PART de Jean-Claude Brisseau
DJANGO UNCHAINED
 de Quentin Tarentino (USA)
BLANCANIEVES de Pablo Berger (Espagne)

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EL ULTIMO ELVIS de Armando Bo (Argentine)
ne passe plus qu'à certaines heures spéciales,
dans des salles spéciales
ZERO DARK THIRTY de Kathryn Bigelow
Ce film "existe" mais j'avoue que son idéologie déconcerte.
Plus loin, Marcela Iacub en parle.

Marcela Iacub en parle.

Samedi dernier dans Libé, là où elle analyse et décrypte, Marcela Iacub s'interrogeait à propos de trois films qualifiés de navets (Lincoln et Hichcock). Son propos, intellectuellement stimulant, portait sur ces films qui, en réference au 11 septembre, défendraient, à travers des personnages hors normes, des valeurs supérieures à celles de la démocratie. Le titre ? Films d'horreur
Pour celles et ceux qui n'iraient pas suivre le lien ci-après, un extrait de son article qui me semble extrèmement intéressant, à propos du
Hitchcock: "Mais c’est dans Hitchcock que cette idéologie post-11 Septembre donne ses résultats les plus cruels. Le vrai Alfred Hitchcock a consacré la plupart de ses films à montrer les dangers non pas des délinquants ou des terroristes, mais du système judiciaire. Il n’a eu de cesse de représenter la façon dont l’appareil juridique s’abat inlassablement sur des innocents. Et ce, non pas parce que les policiers ou les juges sont méchants, mais parce que les signes que nous produisons et qui servent d’indices ou de preuves à la justice sont ambigus et peu fiables.
Si nous vivons dans l’insécurité, ce n’est pas à cause des criminels mais de l’appareil judiciaire qui doit interpréter des signes capricieux. Or, dans le film de Gervasi, le maître du suspense est un obèse taraudé par ses fantasmes d’homicides. Il ressemble au meurtrier de Psychose mais sublimerait, lui, ses pulsions en réalisant des films à succès. Gervasi fait dire à son héros que si nous aimons tant ses films, c’est parce que nous sommes tous un peu des criminels qui maîtrisons, comme lui, nos pulsions. Ainsi, loin de voir en Hitchcock un penseur raffiné et critique de l’Etat de droit, il faudrait le concevoir comme un malade qui nous enseigne que nous devons faire très attention au criminel se cachant en nous." On comprend que c'est là, au-delà d'être misérable sur le plan cinématographique, que le film Hitchcock peut être nuisible.3

L'article de Iacub ICI.

Portez-vous bien, portez-vous loin.
Aimez-vous. Vraiment, essayez au moins.
Je ne fais la morale à personne, mais je me rends compte en ce moment qu'aimer est tout.
Quant à être aimé(e)...


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