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[Critique DVD] Dans la maison

Par Gicquel
[Critique DVD] Dans la maison

Un garçon de 16 ans s’immisce dans la maison d’un élève de sa classe, et en fait le récit dans ses rédactions à son professeur de français. Ce dernier, face à cet élève doué et différent, reprend goût à l’enseignement, mais cette intrusion va déclencher une série d’évènements incontrôlables.

[Critique DVD] Dans la maison
"Dans la maison" de François Ozon

Avec : Fabrice Luchini, Emmanuelle Seigner, Ernst Umhauer, Kristin Scott Thomas

Sortie le 20 février 2013

Distribué par France Télévisions Distribution

Durée : 168 minutes

Nombre de : 1

Film classé : Tous publics

Le film :

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½
☆
☆

Les bonus :

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Dans la maison, c’est un film qui commence par la fin. L’ultime plan, assez repris au cinéma, mais cette fois peut-être plus emprunté à  Rohmer (« Les nuits de la pleine lune » ?) est un condensé remarquable de ce que François Auzon n’a pas su voulu dire. D’une histoire extrêmement riche et complexe dans ses attendus, il n’en retient que des souvenirs, les bribes d’une mémoire d’un jeune lycéen emporté par les tourments de l’adolescence.

Après une première rédaction, très appréciée de son professeur, Claude poursuit son sujet. Il en est devenu le personnage principal projeté au sein de la famille de  son meilleur ami. Sous prétexte de lui venir en aide, il s’  introduit dans leur intimité qu’il va maintenant  raconter, page après page, sous l’œil émerveillé, mais critique de son professeur.

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Comme la fiction rejoint la réalité des premiers écrits, le mélange des genres est aussi un argument fort du scénario.  Une projection des désirs, des fantasmes jamais assouvis. Bien que son personnage soit plus ambigu qu’il n’y parait, on devine avant tout chez Claude cette quête d’un vrai foyer, qu’il va  trouver bien évidemment chez son copain, mais aussi chez son professeur. Ce  père de substitution qui n’aura jamais d’enfant, est un écrivain raté.

On le découvre au fil d’un récit, où insidieusement, tout le monde se prend au jeu de l’adolescent et s’engouffre dans un maelström vertigineux, fait de  sentiments fous, de  passion secrète, et de déraison.  C’est l’histoire qui file, pas la caméra, beaucoup trop sage et lisse. Elle en devient mollassonne.  Et ne donne qu’un aperçu gentillet et succinct de cette explosion de vie retenue autour d’une foultitude de questions et de problèmes que pose le scénario.

Sur  la création artistique, le voyeurisme, l’enseignement à l’école, le rôle des professeurs, celui des familles. Le sujet de la paternité- pourtant au cœur du dilemme- n’est qu’effleuré ; l’art contemporain, une fois encore dans le cinéma français, en prend plein la gueule.

[Critique DVD] Dans la maison

 Luchini  jubile alors devant  «  le blabla de la littérature artistique (…) de la merde  », configurant son personnage d’enseignant frustré dans les limites du raisonnable. S’il récite La Fontaine  et s’évanouit près d’un livre de Céline, il échappe malgré tout  à son image, emportant dans sa juste interprétation celle de son cadet Ernst Umhauer, l’espoir du cinéma hexagonal. Kristin Scott Thomas et Emmanuelle Seigner complètent  joliment  ce tableau de famille, auquel il ne manque plus qu’un cadre. Celui d’un cinéaste un peu plus aventureux.

LES SUPPLEMENTS

  • Making of (50 mn)

Fabuleux making of, sur plusieurs scènes, des répétitions au tournage, via une incursion dans les coulisses, il y a toute la fabrication du film, sans que son intérêt soit défloré.  Avec un Luchini en plein délire d’interprétation (pas toujours facile à contenir), mais qui réussit une fois encore à emporter l’adhésion .Il donne beaucoup son avis derrière la caméra et Ozon a l’air de l’écouter.

 On voit aussi que la mise en scène se résume parfois à des impératifs techniques. Et à ce sujet Luchini la ramène avec Rohmer ; très drôle.

On s’attarde avec plaisir sur la scène des jumelles dans la galerie de peintures, avant d’assister à une discussion impromptue sur le cinéma entre Luchini et Ozon. On a même droit à une petite scène d’engueulade du réalisateur avec l’une de ses assistantes, un peu d’impatience aussi quand les choses ne vont pas assez vites ; ce qui donne encore plus de crédibilité à ce making of qui n’en finit pas. Je vous passe le baiser entre le jeune héros et la maman. Ce making of ne cache rien …

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  •  Scènes coupées (12 mn)

Redondantes ou influentes sur le rythme, elles n’ont effectivement pas de raison d’être au montage final. Pourtant celle de la rédaction écrite au tableau précisait mieux les attentions du professeur, me semble-t-il …Elle influe sur le comportement à venir de l’élève.

Il y en a deux ou trois autres qui méritent aussi une intention particulière (la discussion sur le prix de l’art…). A découvrir !

  •  Bêtisier (10 mn)

Ce n’est pas forcément la grosse rigolade, mais parfois une réplique ratée, une interprétation trop prononcée. Encore intéressant à suivre.

  •  Avant-première au Grand Rex (6 mn)

Le public ? 2.500 professeurs. Chacun y va de son petit commentaire, avant que les profs ne donnent leurs avis.

  •  Essais costumes et lumière (3 mn)

Plus anecdotique, mais sympa.


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