Yanagawa © Sakka 2013
Ancien boxeur vedette, Nido est devenu SDF suite à une tragique agression l’ayant privé du plein usage d’une de ses jambes. Il se voit régulièrement proposer une place d’entraîneur dans un club tenu par l’un de ses anciens admirateurs fortunés mais il refuse à chaque fois, rongé par la culpabilité depuis la mort de son frère cadet dont il avait la charge. Comme si la misère était le seul châtiment qu’il mérite. Pourtant, sa rencontre avec l’apprenti boxeur Jirô semble quelque peu changer la donne…Un univers de chats anthropomorphes aux attitudes tellement humaines que l’on oublie vite avoir affaire à des animaux. Cette histoire d’amour fraternel et de rédemption frôle parfois le mélo sans jamais franchir la ligne jaune qui le ferait passer de l’émouvant au mièvre. Parmi les points négatifs, la présence du gros chat noir symbolisant la mort donne un aspect fantastique et pseudo philosophique (surtout dans la seconde partie qui est en fait une histoire courte pouvant se lire indépendamment du premier récit) qui n’apporte pas grand-chose, si ce n’est une réflexion assez foireuse sur les choix à faire dans la vie pour ne pas subir un destin tracé d’avance.
Pour autant ce one shot mérite d’être découvert pour ces personnages touchants à la psychologie plutôt fouillée et surtout pour le dessin de Yoshihiro Yanagawa dont le trait souple et élégant est une vraie réussite. Sans compter que son découpage, notamment l’alternance entre les moments de calme et la furie des combats de boxe, donne à son histoire un rythme très intéressant.
« Sympatique découverte mais pas totalement emballé » : je reprend cette phrase de Mo’, avec qui j’aurais dû partager cette lecture commune la semaine dernière. Maintenant qu’elle a publié son avis, je peux comparer nos points de vue et je constate que de son coté elle a beaucoup aimé la présence du gros chat noir et la touche fantastique. Finalement je crois que si l’intrigue s’était uniquement centrée autour de l’aspect « drame social », je l’aurais davantage appréciée. Pour autant Bye bye my brother restera un agréable moment de lecture que je ne regrette absolument pas (tout comme Mo' finalement. Allez donc lire son avis vous verrez que je ne raconte pas de bêtise).
Bye bye, my brother de Yoshihiro Yanagawa. Casterman, 2013. 190 pages. 7,95 euros. L'avis de Mo'
Yanagawa © Sakka 2013