Magazine Culture
MARIE CLAIRE
E-paper : mon journal du futur
Mai 2008
Non, ce n'est pas de la science-fiction. Les journaux vont bientôt se lire sans papier ! Un procédé plus magique encore qu'Internet qui
va révolutionner la presse.
Un jour, l’homme est passé du parchemin au livre de poche. Et un autre jour, il passera du journal froissé à « l’e-paper ». Après des années
d’essai bancal, les lecteurs numériques de presse sont arrivés à maturité technologique : testés et approuvés, ils ont déjà conquis certains journaux, et s’emparent également des livres. L’e-paper,
buzz improbable ou réalité ?
C’EST QUOI EXACTEMENT ?
Les lecteurs numériques (appelés « readers » ou « livrels »), ne sont pas des ordinateurs, loin de là. Petits terminaux légers au format livre de poche (moins de 200g pour certains), ce sont de
fines tablettes sur lesquelles lire son journal du jour ou n’importe quel bouquin sous forme numérique. Ils sont donc à peu près à l’écrit ce que les lecteurs MP3 sont à la musique : un petit
support ultra pratique, compact et malin, qui apporte une nouvelle façon de lire. Surprenants, ils n’ont ni clavier, ni écran à cristaux liquides irritant pour les yeux, ni rétro-éclairage – comme
le vrai papier, ils fonctionnent sur le contraste de la lumière ambiante. Ils ne nécessitent ni papier ni encre polluante, et consomment extrêmement peu d’énergie (on peut lire 8.000 pages avant de
devoir les recharger une heure). Leur contenu se met à jour en temps réel, soit en le branchant à votre ordinateur via un port USB, soit par wifi : news, dépêches et autres infos se renouvellent
donc automatiquement, comme si votre bon vieux journal était devenu intelligent.
ET C’EST BIEN ?
Plutôt, oui ! Le confort de l’encre électronique est très surprenant : rien à voir avec la lecture fatigante d’un écran d’ordinateur. Et on peut même lire en plein soleil. Pour ne pas nous
dépayser, les quotidiens affichent la même mise en page que sur le support papier, et on peut agrandir chaque article. En gros, l’e-paper combine les avantages du web (pour l’actualisation
automatique des news) avec ceux du papier (pour la qualité de lecture).
C’EST CHER ?
Un peu. Comme pour les lecteurs MP3, il faut investir au début, mais les dévoreurs de quotidien et les amoureux de la technologie y trouveront vite leur compte. Pour exemple, les Echos proposent un
abonnement annuel à 649 € en fournissant le reader, avec livres numériques inclus par Flammarion ou Nathan (365 € si vous avez déjà votre propre terminal numérique). Amazon, qui n’a pas raté le
coche avec ses livres numériques (« e-books »), commercialise aux Etats-Unis le Kindle, son terminal de lecture, pour 399€. Un livre magique sur lesquels savourer les 88.000 ouvrages proposés sur
le site.
CA VA VRAIMENT MARCHER ?
Apparemment. Les Echos ont lancé leur e-journal en novembre, Le Monde et le New York Times se préparent à faire pareil, l’e-reader de Sony marche bien outre-Atlantique, Google veut concurrencer
Amazon en fournissant des e-books, Flammarion lance un concours pour « concevoir un support de lecture pour le livre de demain », et depuis deux ans, les éditeurs américains préparent
systématiquement la version numérique des livres à paraître … A l’avenir, l’e-paper permettra la couleur, la feuille sera souple, et on ajoutera des vidéos (comme dans Harry Potter, quand les
images du journal local s’animent). Alléchant, non ? Vous pouvez cependant être rassurée en ce qui concerne votre mensuel préféré : a priori, Marie Claire restera un beau magazine papier encore un
bon bout de temps.
Merci à Philippe Jannet, directeur des éditions électroniques des Echos.
***Illustration Michel Laurent.