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Mélancolie ouvrière de Michelle PERROT

Par Lecturissime

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L'auteur :

C’est au milieu d’une carrière universitaire brillante, d’abord consacrée au mouvement ouvrier, que Michelle Perrot s’est imposée comme une des grandes historiennes des femmes.
Née en 1928 dans la petite bourgeoisie catholique parisienne, élevée dans un collège religieux de jeunes filles, soit une « éducation typiquement féminine », Michelle Perrot (son nom d’épouse) découvre la Sorbonne en 1946 et l’histoire sociale tournée vers le mouvement ouvrier.
Catholique, elle connaît l’attraction du communisme, dont elle s’éloigne à partir de 1957, se consacrant comme beaucoup de ses proches à l’action contre la guerre d’Algérie. Marquée par Mai 1968 où elle participe comme maître-assistante aux multiples activités de la Sorbonne occupée, elle connaît ensuite sa « conversion féministe » en liaison avec l’essor du mouvement des femmes.
Après avoir soutenu, en 1971, sa thèse sur « Les Ouvriers en grève (1871-1890) », sujet « viril » tant la grève était domaine masculin, elle s’engage dans le domaine nouveau qu’est l’histoire des femmes, donnant ses premiers cours sur ce thème en 1973.
De ses multiples études, communications et conférences, dont beaucoup sont reprises dans son recueil Les Femmes ou les silences de l’Histoire (Flammarion, 1998) se dégage le souci de restituer, de reconstituer une histoire globale dont les femmes cesseraient d’être exclues.
Elle co-dirige ensuite avec Georges Duby la première grande synthèse que sont les cinq volumes de l’Histoire des Femmes en Occident, de l’Antiquité à nos jours (Plon, 1991-1992). (Source : Babélio)

Quatrième de couverture :

 « Je suis entrée comme apprentie chez MM. Durand frères. J'avais alors douze ans. » Ainsi commence le témoignage de Lucie Baud (1870-1913), ouvrière en soie du Dauphiné, femme rebelle et oubliée, en dépit de grèves mémorables. Une ouvrière méconnue peut-elle être une héroïne ? Michelle Perrot s'efforce de comprendre son itinéraire en renouant les fils d'une histoire pleine de bruits et d'ombres, énigmatique et mélancolique. Mélancolie d'un mouvement ouvrier qui échoue, d'une femme acculée au départ et peut-être au suicide, de l'historienne enfin, confrontée à l'opacité des sources et à l'incertitude des interprétations.

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Mon avis :

Que de circonvolutions pour arriver dans le vif du sujet !  L’auteur s’évertue pendant quarante pages à nous répéter qu’on ne sait rien de cette Lucie Baud, que les renseignements sont difficiles à glâner, et en tant que lecteurs on aurait envie de lui dire « Mais change de sujet bon sang ! ». Sauf que comme il s’agit d’une commande de la part de l’éditeur voulant lancer une nouvelle collection « Nos héroïnes », peut-être que Michelle Perrot n’ose pas changer son fusil d’épaule. Alors elle persévère. Elle entre enfn dans le vif du sujet à la page 44, mais en ponctuant son propos de « sans doute », « on a d’assez fortes présomptions sur.. » « j’ignore si… », « je ne sais pas davantage », « on ne le sait pas très bien »… Parce que, on l’aura compris, on ne sait pas grand-chose de Lucie Baud…

Donc, erreur sur le sujet. Mais erreur aussi sur l’écrivain qui n’a pas le talent nécessaire pour faire vivre son personnage, qui use de phrases simples rapidement ennuyantes : « Il s’agissait de former de bonnes ouvrières : l’école préparait à l’usine ; et au-delà, de bonnes épouses et mères. »  Car même la syntaxe est approximative…

Le seul intérêt de cet essai tient dans le dossier final dans lequel la voix de Lucie Baud se fait enfin entendre... Il aurait peut-être été préférable de commencer par là...

D’autres avis :

Une lecture commune avec Clara

Télérama 

Mélancolie ouvrière, Michelle PERROT, Grasset, octobre 2012, 192 p., 11 euros 

grand prix lectrices de elle
 


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